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gné, du Révolté, du Riche, du Pauvre, du Noble, du Bourgeois. Ce n’est pas moi qui parle pour eux. C’est eux qui ont parlé pour moi ; je n’ai fait que noter le ton et la couleur de leur chanson.

Mon maître Verlaine disait : « La chanson d’amour est bleue. La chanson de rêve est blanche. La chanson de tristesse est grise. » La chanson sociale est rouge. Voilà pourquoi, lecteur, avant d’autres chansons bleues, blanches, grises, je te présente aujourd’hui ces chansons rouges. C’est la couleur du verre de vin que ton bon cœur offre au chemineau, pour le réconforter, sur la grand’route de la vie. C’est la couleur du soleil levant vers lequel se tournent tes regards ardents d’espérance. C’est la couleur extrême du drapeau tricolore, celle qui touche au cœur de toutes les misères, celle qui flotte au vent de toutes les libertés.

« Halte là ! me dit un esprit timoré.