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PRÉFACE
Ami lecteur,
« C’est ici un livre de bonne foy », comme eût dit Montaigne. Ne cherche point dans ce recueil de poésies le parti-pris politique, philosophique ou religieux ! Ce sont proprement des chansons sociales, où chacune des classes de la société moderne, où chacun des artisans de la Cité future, doit exprimer, en son langage, son idéal, sa douleur et ses vœux.
Toutes furent écrites en toute indépendance d’esprit, dans un temps où, n’étant pas encore mêlé à la vie politique, j’écoutais la grande voix du peuple et m’efforçais d’en saisir le sens et le symbole caché. Ne sois donc pas surpris d’entendre ici la parole originale, simple, familière et parfois brutale du Laboureur, du Vigneron, du Tisserand, du Rémouleur, du Rési-