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avertissement

progrès est œuvre humaine, qu’il dépend de nous, c’est-à-dire du bon usage de nos facultés, qui lui-même dépend de la morale. Ôtez l’élément moral, la plus brillante civilisation peut retourner à la barbarie. Quant aux préceptes de la morale, ils n’ont toute leur efficacité, j’ai insisté sur ce point, qu’avec le concours de l’idée de Dieu et du sentiment religieux.

À ces graves questions j’ai mêlé l’étude beaucoup moins grave, surtout en apparence, des petits plaisirs et des petits déplaisirs. Quoique, pris isolément, ils soient à peine sensibles, il ne faut pas les dédaigner ; en raison de leur accumulation et de leur continuité, ils jouent un rôle considérable dans la vie humaine. Plaisirs et déplaisirs s’entremêlent les uns les autres dans une chaîne qui s’étend du commencement jusqu’à la fin de notre existence ; mais ce sont les petits plaisirs qui, en somme, dominent, grâce au grand et doux bienfait de l’habitude. Tout en établis-