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ix
avertissement

ne peut plus se redresser, où l’erreur morale est invincible, et où cesserait la responsabilité ? J’ai traité cette question qui intéresse à un si haut point la conscience de tous et plus particulièrement celle des magistrats et des jurés.

Ces faux raisonnements par lesquels on cherche à s’abuser soi-même sur ce qui est bien et sur ce qui est mal, n’ont sans doute échappé à aucun moraliste ; mais il est bon d’y revenir à cause des formes nouvelles, plus captieuses, plus insidieuses qu’ils revêtent, suivant les mœurs, les intérêts et les passions du jour.

Je n’ai parlé du progrès que parce qu’il ne se sépare pas de la morale. Il y a telle manière d’entendre le progrès qui peut tourner contre le progrès lui-même. J’ai voulu surtout secouer de leur torpeur ceux qui, dans ces temps de défaillance, s’endorment dans une foi dangereuse à la fatalité du progrès. Il m’a paru utile de rappeler que le