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viii
avertissement

tions que je propose. Je traite des questions qui se présentent dans la vie commune, dans la pratique de tous les jours, et sur lesquelles il importe, à ce qu’il m’a semblé, de fortifier, de redresser la conscience publique. Tel est l’esprit qui domine dans ces études et qui, malgré leur diversité, les rattache les unes aux autres.

Si la conscience morale doit être notre guide unique, rien n’importe plus que de nous prémunir contre tout ce qui peut l’altérer et la corrompre ; rien de plus dangereux qu’une fausse conscience. De là, l’étude par où je commence. Je montre comment la conscience, naturellement droite, se fausse par les passions et par les intérêts ; je donne la méthode, qui est à la portée de tous, par laquelle une conscience faussée peut encore trouver en elle-même de quoi se redresser, et qui consiste simplement à nous juger nous-mêmes comme nous jugeons les autres. Est-il un degré d’aveuglement où une fausse conscience