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HULL

qui disputa la couronne à Charles III, Hugues était, comme son père, plus puissant que le roi, et comme lui il fui presque toujours en guerre avec son suzerain. A la suite de longs démêlés avec Louis d’Outre-Mer, il assiégea la ville de Laon (040), vainquit le roi qui était venu au secours de la place, le fit prisonnier, et ne lui rendit la liberté qu’au bout dun an, après avoir obtenu la cession de Laon. Cependant, menacé des foudres de l’Église, il prêta serment de fidélité au roi, et même, à la mort de celui-ci (964), il contribua puissamment à faire reconnaître l’autorité de son fils Lolliairc. Mais cette protection menaçait déjà de devenir dangereuse, lorsque Hugues mourut en 956. 11 dut son surnom de Grand à sa taille plutôt qu’à ses actions. On le surnommait le Blanc à cause de son teint pâle, VAbbé parce qu’il possédait les abbayes de Saint-Denis, de Sainl-Germain-des-Prés et de Saint-Martin de Tours.

HUGUES CAPET, chef de la o« dynastie des ’ rois de France, fils de Hugues-le-Grand, était déjà duc de France et comte de Paris lorsqu’en 987 , après la mort de Louis V, dans une assemblée de ses vassaux tenue à Noyon, il se fit proclamer roi au détriment de Charles, duc de la Basse-Lorraine et oncle du feu roi. Il choisit Paris pour sa résidence, associa son fils Robert à la royauté (988), fit de nombreuses concessions au clergé pour se le concilier, et marcha ensuite contre Charles de Lorraine, qui avait été proclamé roi à Laon (988). Après quelques hostilités sans importance, la trahison de l’évêque Adalbéron lui livra Charles (991), qui rTK)urut un an après dans la prison d’Orléans. Hugues mourut lui-même en 996, laissant la couronne à son fils Robert. (Pour l’étymologie du surnom de Capet et pour la succession des princes de la race Capétienne, Voy. capet et capétiens). HUGUES, comte de Vermandois, 3*= fils de Henri I, roi de France, fut un des principaux chefs de la première croisade. Il se couvrit de gloire à la bataille de Dorylée (1097) et aux sièges de Nicée et d’Anlioche, puis repassa en France ; mais, touché des reproches qui lui étaient faits au sujet de son retour, il alla de nouveau en Asie combattre les infidèles. 11 y mourut en 11’02, à l’âge de 46 ans, des blessures qu’il avait reçues à la bataille d’Héraclée,

m les Chrétiens furent vaincus.

HUGUES DE PROVENCE, roi d’Italie, fils de Théobald ou Thibaut, comte de Provence, et de Berthe, fille de Lothaire, enleva en 926 la couronne d’Italie à Rodolphe (ou Raoul), roi de la Bourgogne transjurane, que les Italiens avaient chassé. Ce prince cruel fit arracher les yeux à son propre frère Lambert, duc de Toscane, et lui ôta son gouvernement. Il voulut faire éprouver le même sort à Béranger, marquis d’Ivrée, son neveu ; mais celui-ci leva des troupes contre lui, et le força à se réfugier en Provence, où il mourut l’année suivante (947). Son fils Lothaire, qu’il avait associé à la couronne dès 931, soutint quelque temps la lutte contre Bérenger. HUGUES (saint), abbé de Cluny, né vers l’an 1024, mort en 1109, était fils de Dalmace, seigneur de Semur et descendant des anciens ducs de Bourgogne. Il se fit une grande réputation de sainteté, et fut élu abbé et général de l’ordre de Cluny. H se vit recherché par l’empereur Henri III, qui le choisit pour parrain de son fils ; d’Alphonse, roi d’Espagne, qu’il réconcilia avec son frère Sanche, et des papes Léon IX, Victor II, Etienne X, Alexandre II, Grégoire VII ; il fut légat de ce dernier. 11 fut canonisé par Calixte II ; sa fête est marquée au 29 avril. — Un autre saint Hugues, contemporain et ami du précédent, né en 1063, mort en 1132, était évêque de Grenoble (1080). On le fête le 1" avril, jour de sa mort.

HUGUES DE SAINT-VICTOR, religicux de l’abbaye de Saint-Victor de Paris, né dans le territoire d’Yprea, à la fin du xi^ siècle, mort en 1140, a laissé des Commentaires sur l Écriture- Sainte ; une Somme des sentences ; un Traité des sacrements : De Modo studendi, De Sapieniià Ckristi (publiésà Uouc ;n,16i8, 3 vol.in-ful.). On l’appelait le second Augustin. HUGUES DES PAYENS, de la maison des comtes de Champagne, est un des chevaliers qui fondèrent en 1118 l’ordre si célèbre depuis sous le nom de Templiers. Il mourut en 113G.

HUGUES (Victor), né à Marseille vers 1770, morA en 1826, fut en n93 accusateur public près du tribunal révolutionnaire de Rochefort et de Brest, puis commissaire de la Convention avec Lebas aux îles du Vent, et exerça dans les îles toute l’autorité d’un dictateur. Il se mit à la tête des troupes, et reprit sur les Anglais la Guadeloupe et les autres Antilles françaises, sauf la Martinique et la Dorainique. Son administration fut habile, mais tyrannique, et le fit surnommer le Robespierre des colonies. Il fut rappelé en France en 1798 ; mais le Directoire déclara qu’il avait bien mérité de la patrie, et le nomma gouverneur de la Guyane. Accusé en 1809 par le gouvernement impérial d’avoir mal défendu cette colonie contre les Anglais et les Portugais, il se vit traduit devant une commission militaire , mais il fut acquitté.

HUl ou HOEl, ville de Belgique (Lié^’e), traversée par la Meuse, à 24 kil. 0. de Liège ; 8,900 hab. Bijouterie, chapeaux de paille, outils en fer. Commerce de grains, vin, chaux, alun, houille, etc. Aux environs, eaux minérales, fer, chaux, etc. Elle a beaucoup souffert d’une inondation en 1822. HUIS (f), ch.-l. de canton (Ain), à 11 kil. 0. de Belley ; 1,100 hab.

HUISNE, Idonia ou Vinca des an-ciens , rivière de France, naît à Saint-Hilaire de Souray (Orne), baigne Nogent-le-Rotrou, Montfort, et tombe dans la Sarthe, à 2 kil. au-dessus du Mans, après un cours de 136 kil.

HULIN (Pierre-Auguste), lieutenant-général, né à Paris en 1768, mort en 1841, se signala au 14 juillet 1789 parmi les vainqueurs de la Bastille, fut nommé à la fin de la même année commandant de la garde nationale de Paris, accompagna Bonaparte en Italie en qualité d’adjudant-général, fut chargé en 1797 et 1798 du commandement de Milan, devint en 1803 général de division et commandant de la garde consulaire, présida en 1804 le conseil de guerre qui condamna le duc d’Enghien, fit avec distinction les campagnes d’Allemagne, et fut choisi pour commander les places de Vienne, puis de Berlin (1806). Il était à la tête de la force armée à Paris lorsque éclata la conspiration de Mallet (1812) : il la fit échouer par sa courageuse résistance, et reçut en cette occasion un coup de pistolet qui lui fracassa la mâchoire inférieure. Il perdit le commandement de la ville de Paris au retour des Bourbons, et se vit forcé en 1816 de quitter la France. Il ne put y rentrer que plusieurs années après, et vécut depuis dans la retraite.

HULL, dit aussi Kingston-upon-Hull, ville maritime d’Angleterre (York), à 60 kil. S, E. d’York, au confluent de l’Humber et de l’HuU, et près de l’embouchure de ces deux rivières ; 49,436 hab. (avec sa banlieue). Citadelle, beaux bassins, beaucoup de belles maisons dans les quartiers neufs ; belle église gothique de la Trinité. Très grande industrie (savon, fonderie de fer, ralTmerie de sucre, chantiers de construction, moulins à farine et à huile, bière, blanc de céruse, etc.). — Cette ville fut fondée par Edouard I, d’où son nom de Kingston (ville du roi) ; elle soutint en 1643, sous le commandement de lord Fairfax, un siège long et acharné contre les troupes royalistes. HULL, riv. d’Angleterre, dans le comté d’York,