Page:Bouillet - Dictionnaire universel d'Histoire-Geo - Ed09 - 1854 - A-H.djvu/400

Cette page n’a pas encore été corrigée

ClUN — 376 CHIN ploie un nombre infini d’habitants qui vivent sur des barques ou jonciues, dont la multitude l’orme en certaines localités des villes llottantiîs. — Lef^’ouvernî’,ment est monarchique et absolu, mais tempéré par le droit de représentation accordé à certaines classes de magistrats et par l’obligation où est l’empereur de ne choisir ses ministres que dans le corps des lettrés et d’après des règles fixées. Les lettrés, qui sont au nombre de 600,000 environ, forment, avec les olFiciers militaires, la noblesse de l’état. Ils ne reçoivent ce titre de lettré qu’après un examen ; eux : seuls ont le droit de prétendre aux emplois publics et au titre de mandarins. {Voy. MANDAKiNS.) Après la classe des lettrés vientcelle des agriculteurs, puis en troisième etquatrième rangs les industriels et les commerçants. L’empereur est chef de la religion en même temps que de l’état. 11 réside d’ordinaire à Pékin, mais dans l’été il habite Dche-hol dans la Mongolie. Les appointements des employés de l’état et la solde de l’armée sont payés moitié en argent, moitié en nature. On évalue les forces militaires à 750,000 hommes, mais ces troupes sont mal armées et mal exercées ; leur artillerie est très mauvaise et la tactique peu savante. — Trois cultes différents régnent en Chine : 1° celui de Confucius [Koung-fou-isée] ou des Lelirés, qui est la religion de l’état et celle des classes les plus élevées ; ce culte reconnaît un Être suprême ; il a des temples, mais point de prêtres (l’empereur seul remplit les devoirs religieux au nom de tout le peuple ) ; ce culte recommande surtout la piété filiale, le respect pour la vieillesse et le culte des morts. 2° Celui de Tao-tsé ou de la raison primiiive, culte de la raison, établi 600 ans av. notre ère par le philosophe Lao-Tseu, mais qui a dégénéré en une sorte de polythéisme. Les prêtres de cette religion s’occupent de magie et d’astrologie. 3° Celui de Bouddha, en chinois Fo-iho , et par abréviation Fo {Voy. bouddhisme). On trouve aussi dans la Chine des Musulmans, des Juifs et quelques Chrétiens, qui sont pour la plupart des Chinois convertis par les Jésuites. Histoire. Les Chinois donnent à leur histoire une antiquité merveilleuse ; leurs annales ne comprendraient pas moins de 80 à 100,000 ans. Cependant on peut raisonnablement placer vers le xxx* siècle av. J.-C. l’existence de Fo-hi, leur premier législateur, et celle de Yen-ti ou Ching-nong, leur premier agriculteur. C’est à partir de l’an 2637, sous le règne de Houang-ti, 3« souverain de la Chine, que les Chinois font commencer leur ère historique et qu’ils comptent leurs cycles, dont la durée est de 60 ans. L’histoire nomme six successeurs de Houang-ti (parmi lesquels on dislingue Yao), jusqu’à l’an 2197, époque de l’avènement de Yu, chef de la dynastie Hia, 1" dynastie impériale. Du x« au III’ siècle avant J.-C. , sous la dyna&tie des Tchéou-kue, c.-à-d. des rois combattants, la Chine fut morcelée en un nombre infini d’états indépendants, perpétuellement en guerre les uns contre les autres. Enfin l’an 247 av. J.-C, Thsin-chihoang-ti, de la dynastie desThsin, réunit toute la Chine sous son empire, repoussa les invasions des Mongols et construisit la grande muraille, qui sépare la Chine de la Mongolie, 214. A la dynastie desThsin succéda celle desllan (de 202 avant J.-C. à 226 après J.-C) ; elle agrandit l’empire par de vastes conquêtes, , encouragea les sciences et les lettres, et fit recueillir les ouvrages de Confucius, mort l’an 47Î) avant J.-C. Au ii« siècle de notre ère, époque des grandes migrations des nations de l’Asie, la Chine eut à subir plusieurs invasions et finit par se diviser en deux empires : celui du nord, où régnèrent simultanément les Goé’i, le Pé-tsi, les Héou-tchéou ; et celui du sud, où se succédèrent les dynasties des Song, des Tsi, des Liang, des Tchin et des Soui. Ces deux empires furent enfin réunis sous l’empereur Li-ang (.618), fondateur de la dynastie Tang, qui conserva le pouvoir pendant trois siècles. Du ix«  au XIII* siècle, la Chine fut ravagée par les invasions continuelles des Mongols et des Tartares. En l22ô, les Tartares avaient conquis toute la partie septentrionale de la Chine jusqu’au fleuve Bleu et avaient soumis à un tribut les rois de la dynastie Song qui occupaient les provinces au S. de ce fleuve. Ceux-ci appelèrent à leur secours les Mongols ; Kublaï-Khan, leur chef, repoussa en effet les Tartares (1260), mais il chassa bientôt après les rois Song eux-mêmes, et devint ainsi maître de la Chine entière ; il fonda la dynastie Yen (127*J). Les princes de cette dynastie respectèrent les mœurs et les usages du peuple vaincu ; cependant ils ne purent longtemps maintenir leur domination, et, sous le règne de Choun-ti (1360), un Chinois nommé Chou souleva toute la population contre les étrangers, expulsa les Mongols et monta sur le trône sous le nom de Ta’i-lsou. Ses successeurs, appelés Mings, régnèrent jusqu’en 1644, et furent presque tous des princes distingués. C’est sous le règne de l’un d’eux, Ou-tsoung, que les Portugais abordèrent pour la première fois à Macao, en 1614, et obtinrent le droit de commercer avec la Cliine. Enfin, par une dernière révolution, les Tartares Mandchoux, à qui l’empereur Chin-tsong avait permis, depuis l’an 1673, de s’établir dans les provinces septentrionales de la Chine, s’emparèrent de Pékin, et détrônèrent le prince régnant, Tchang-ti ; leur chef, Choun-tchi, se fit alors proclamer empereur de toute la Chine (1644). Ses descendants y régnent encore aujourd’hui. C’est surtout sous la dynastie mandchoue que l’empire chinois a atteint l’immense étendue qu’il possède actuellement. Kang-hi (1662-1723) soumit toute la Mongolie et lîle Formose. Kien-long (1736) conquit le Thibet, le Kachgar, la Dzoungarie, et étendit son empire jusqu’à la Boukharie et les frontières de l’Hindoustan ; il essaya, mais en vain, de soumettre l’empire Birman. En 1796, il abdiqua en faveur de son fils Kia-king dont le règne fut troublé par des séditions continuelles. Enfin en 1820, Mian-ning, fils de ce dernier, surnommé Tao-kouang {splendeur de la raison), lui succéda. Ce prince ne craignit point, en 1840, de déclarer la guerre aux Anglais, qui, malgré ses défenses , avaient importé de l’opium dans ses états : cette guerre s’est, après une faible résistance des Chinois, terminée à l’avantage de l’Angleterre (aoùtl 842). Dynasties et souverains de la Chine. Fo-hi, env. 3000 av. J.-C. Yen-ti ou Ching-nong, 2838 Houang-ti, 2698 Chao-hao, 2598 Tchouen-hio. 2514 Ti-ko, 2436 Yao, 2357 Choun, 2255 1^’ dynastie,Wïdi, 17r ègnes >,2197 2’ — Chang, 28 — 1766 3« — Tchéou, 36 — 1122 4e _ Thsin, 3 — 247 6’ — Han, 26

202 ou 197 6’ — Tchéou-han, 9 — 226ap.J.-C 7« — Tsin, 14 — 264 8« — Song, 7 — 419 9« — Tsi, 6 — 479 10« — Li-ang, 4 — 502 11» — Tchin, 4 — 556 12« — Soui, 3 — 589 13"= — Tang, 21 — 618 14« — Héou-li-ang, 3 — 907 16- - Héou-tang, 4 — 923 16« — Héou-tsin,

— 936 ne _ Héou-han, 3 — 947 18« — Héou-tchéou, 3 — 961 19e _ Song, 18 — 960 20« — Yen [Mongols M4 — 1279