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VI
préface

Enfin Lemprière, en Angleterre, entreprit d’abréger et de fondre ces ouvrages en un Dictionnaire portatif, sous le titre de Dictionnaire classique, contenant l’explication de tous les noms propres que l’on trouve dans les auteurs anciens, etc. ; et cet ouvrage a été traduit en français par M. Christophe. Mais on peut encore reprocher à l’ouvrage de Lemprière des lacunes nombreuses, surtout pour toute la partie archéologique, l’absence presque perpétuelle de dates précises, l’insuffisance des indications géographiques, la légèreté avec laquelle sont exposées les théories philosophiques qu’ont enseignées les écoles les plus importantes. L’on y cherche vainement, comme dans Furgault et dans Sabatier de Castres, l’Histoire et la Géographie sacrée ; tout ce qui, dans le grand Dictionnaire de Sabbathier de Châlons, avait rapport aux Hébreux a été supprimé. On est surtout choqué partout d’un désordre tel que, dans les articles ou un même nom a désigné un grand nombre de lieux ou de personnages, les recherches deviennent très-difficiles. Tel qu’il est cependant, ce Dictionnaire a obtenu un très-grand succès en Angleterre ; il en a été fait en peu d’années plusieurs éditions ; celle que nous avons eue sous les yeux est la 11e (1820).

Les ouvrages que nous venons de nommer n’étant point entièrement propres à satisfaire les besoins de ceux qui étudient l’Antiquité, il était nécessaire de refaire un Dictionnaire classique propre à atteindre ce but. Nous avons entrepris ce travail, consultant moins en cela nos forces que le désir de faire quelque chose d’utile. Le Dictionnaire que nous offrons n’est point une réimpression d’un des ouvrages publiés précédemment ; ce n’est point non plus une nouvelle édition augmentée et corrigée ; c’est un ouvrage presque entièrement neuf, fait sur un plan analogue à celui de Lemprière, mais ce pendant plus vaste, plus complet, distribué dans un ordre plus lumineux, et dans lequel nous nous sommes attachés à remédier à tous les défauts qui nous avaient choqués dans l’ouvrage anglais.

Nous ne nous arrêterons pas à démontrer l’utilité des dictionnaires soit historiques, soit géographiques, etc., dont la nécessité n’est nullement contestée ; nous ne ferons pas sentir combien il est avantageux de trouver dans un seul ouvrage la solution des difficultés qui se trouvent sans cesse réunies dans les livres qu’on lit le plus ordinairement, et combien les articles mythologiques, historiques et géographiques, ainsi placés à côté l’un de l’autre, s’éclairent mutuellement.

Nous nous bornerons à rendre un compte rapide du but que nous sommes proposé, des sources où nous avons puisé, de l’ordre que nous avons établi entre les différentes parties qui entraient dans l’ouvrage, enfin de la manière dont nous avons exécuté ce travail. Ces explications rendront l’usage de notre Dictionnaire plus facile, et justifieront en même temps quelques innovations.

I. Notre premier soin devait être de bien déterminer notre but, de nous