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gva Sonar, de Jomsvikingia, de Knytlinga (qui renferment l’histoire de la Norvége et du Danemark), celles de Sturlunga, Eryrbiggia (relatives à l’Islande) ; enfin l’Heimskringla et la Nouvelle Edda, dues à Snorro Sturleson. On en a publié divers recueils, soit dans la langue originale, à Copenhague, de 1825 à 1829, soit en latin, sous le titre de Scripta historica Islandorum de gestis veterum Borealium, Copenhague, 1828-33.

SAGE (George), savant français, né à Paris en 1740, m. en 1824, suivit les cours de Nollet et de Rouelle, devint membre de l’Académie des sciences en 1770, professeur de minéralogie expérimentale en 1778 à la Monnaie, et directeur de l’École des mines en 1783. Il eut le tort de se prononcer contre les découvertes de Lavoisier et de Haüy. Ses principaux ouvrages sont : Examen chimique des différentes substances minérales, 1769 ; Éléments de chimie docimastique, 1772, Exposé des principales découvertes faites dans l’espace de 50 années, 1813 ; Découvertes minérales faites dans l’espace de 60 ans, 1819.

SAGES (les Sept) de la Grèce, nom donné à sept Grecs illustres du VIe s. av. J.-C., savoir : Thales, Solon, Bias, Chilon, Cléobule, Pittacus, Périandre. Quelquefois à Périandre on substituait Myson de Chen ou Anacharsis, bien que ce dernier fût Scythe. Ils s’occupaient surtout de morale et de politique. Chacun d’eux avait adopté une sentence qui était comme sa devise. V. leurs noms.

SAGESSE (le livre de la), un des livres de la Bible, se compose de deux parties : l’une est un éloge de la sagesse, l’autre renferme des réflexions sur les effets de cette sagesse dans le monde et sur l’idolâtrie. L’auteur en est inconnu ; quelques-uns l’ont attribué à Salomon ; mais il paraît être beaucoup plus récent. Ce livre n’existe plus qu’en grec.

SAGHALA, sandjakat de la Turquie d’Asie, entre ceux de Saroukhan au N. E., d’Aïdin au S. E., et la Méditerranée : 130 kil. sur 110 ; ch.-l., Smyrne.

SAGHALIEN, grand fleuve d’Asie. V. AMOUR.

SAGITTAIRE (le), une des constellations du zodiaque, est, selon la Fable, le centaure Chiron divinisé.

SAGONTE, Saguntus ou Saguntum, v. d’Hispanie (Tarraconaise), chez les Edetani, sur la côte E., près de l’emplacement actuel de Murviedro, passait pour avoir été fondée par des Zacynthiens unis à des Rutules d’Ardée. Rome fit alliance avec cette ville entre les deux premières guerres puniques. Annibal l’assiégea en pleine paix, et la prit en 219 av. J. C., malgré l’héroïque résistance des habitants, qui se brûlèrent plutôt que de se rendre ; les Romains la reprirent en 210. Suchet gagna près de là en 1811 une bataille qui fut nommée la bat. de Sagonte.

SAGRA, petite riv. du Brutium, entre le pays des Locriens et celui des Crotoniates, se jette dans la mer Ionienne. Sur ses bords, 15 000 Locriens défirent 130 000 Crotoniates.

SAGRES, v. forte de Portugal (Algarve), sur l’Océan, à 35 kil. S. O. de Lagos. Fondée en 1416 par l’infant don Alphonse Henri, qui y établit une école de navigation : c’est de là que partirent les expéditions qui allaient chercher le passage aux Indes par le Sud de l’Afrique septentrionale.

SAHARA, région de l’Afrique qui s’étend entre le Tell et le vrai désert, au S. du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. On lui donne 5000 kil. de l’O. à l’E., et 2000 du N. au S. C’est comme un vaste archipel d’oasis, peuplées d’Arabes, de Maures, de Touaregs, de Touats et de Tibbous. Les endroits principaux sont : sur la côte de l’Atlantique, Arguin, Portendik, St-Cyprien, Rio-de-Ouro ; dans l’intérieur, Agably, Ghat, Aghadès, Bilma, Gonda, etc. On ne traverse le Sahara qu’en caravanes. De hardis Européens, Lyon, Oudney, Denham, Clapperton, Laing, Caillié, s’y sont aventurés et nous ont donné quelques connaissances sur ce pays. L’eau y est très-rare et la chaleur insupportable. Des vents brûlants (notamment le Simoun) y soufflent et ensevelissent des caravanes entières sous les nuées de sable qu’elles soulèvent ; le phénomène du mirage y est fréquent. Le sel y abonde ; la végétation est pauvre, sauf dans les oasis. On y rencontre le lion, la panthère, l’autruche, les singes, d’énormes serpents boas. — On croit que le Sahara n’est que le bassin desséché d’une mer qu’une grande convulsion de la nature aura fait disparaître. — On doit à M. le général Daumas de savantes études sur le Sahara algérien.

SAHEL, c.-à-d. côte, rivage, mot arabe appliqué depuis la conquête de l’Algérie à des collines qui s’étendent à l’O. et à l’E. d’Alger, sur le bord de la mer et au N. de la plaine de la Mitidja.

SAÏD, nom arabe de la Hte-Égypte. V. ÉGYPTE.

SAÏD-PACHA, vice-roi d’Égypte, fils de Méhémet-Ali, né en 1822, d’une mère circassienne, m. en 1863, fut élevé à l’européenne. Appelé au trône en 1854, il fit d’utiles réformes, seconda de tout son pouvoir l’entreprise du canal de Suez et fit ouvrir sur la Méditerranée, à l’extrémité N. du canal projeté, un port qui reçut en son honneur le nom de Port-Saïd.

SAÏDE ou SAÏDA, l’anc. Sidon, v. et port de Syrie (Acre), sur la Méditerranée, à 32 k. S. O. de Beyrouth ; env. 12 000 hab. Consulat français. Ville grande, mais sale et mal bâtie ; jadis commerçante et fort riche (V. SIDON). L’émir Fakhr-ed-Dyn fit combler son port vers 1630. La ville actuelle a été souvent ravagée par des tremblements de terre et par la peste. On y trouve beaucoup de ruines et des sépultures des anciens rois de Syrie.

SAIGNES, ch.-l. de c. (Cantal), sur une roche basaltique, à 17 kil. N. E. de Mauriac : 525 hab. Eau ferrugineuse. Ruines d’un château fort.

SAÏGON, v. et port de la Basse-Cochinchine, sur le fleuve Saïgon, par 104° 22’ long. E., 10° 50’ lat. N. ; env. 10 000 hab. (jadis beaucoup plus peuplée). Rues régulières, pagodes nombreuses, palais du vice-roi, forte citadelle, construite en 1790 par le colonel français Olivier ; beaux et vastes magasins à riz, casernes, chantiers de marine, arsenal ; canal qui joint le fleuve Saïgon au Meï-kong et communique avec la ville de Cambodje. Port libre. Grand commerce. — Cette ville fut prise le 17 fév. 1859 par la flotte franco-espagnole et devint dès lors le chef-lieu de nos possessions en Cochinchine. Il y fut signé en 1862 un traité qui nous assurait la possession de la plus grande partie de la Cochinchine (prov. de Gia-dinh, Bienhoa, Mytho, Poulo-Condor).

SAII, peuple de la Gaule (Lyonnaise 2e), entre les Carnutes à l’E. et les Viducasses à l’O., avait pour ch.-l. Saii, auj. Séez (Orne).

SAILLAGOUSE, ch.-l. de c. (Pyr. orient.), sur la Sègre, à 35 kil. S. O. de Prades, près de la frontière d’Espagne ; 549 hab.

SAILLANS, ch.-l. de c. (Drôme), sur la Drôme, à 25 kil. S. O. de Dié ; 1745 hab. Filatures de coton et de soie, briqueteries, fours à chaux.

SAINS, ch.-l. de c. (Aisne), à 13 kil. O. de Vervins ; 2445 hab. Batiste, linon ; forges. — Autre ch.-l. de c. (Somme), à 9 kil. S. d’Amiens ; 779 hab.

SAINT-ACHEUL, anc. abbaye de moines Augustins, en Picardie (Somme), aux portes d’Amiens, fondée au IVe s. par S. Firmin, 1er évêque d’Amiens. Sous la Restauration, les Jésuites, appelés alors Pères de la Foi, y tinrent un collége florissant.

SAINT-AFFRIQUE, ch.-l. d’arr. (Aveyron), sur la Sorgue, à 44 kil. S. E. de Rhodez ; 6807 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce, collége, dirigé depuis 1851 par les Jésuites ; église calviniste. Draps communs, molletons, fromages. Cette ville joua un rôle dans les guerres de la Réforme : c’était une des principales places des Calvinistes. Elle fut assiégée et prise par Louis XIII en 1629.

SAINT-AGNANT, ch.-l. de c. (Charente-Inf.), à 15 kil. de Marennes ; 1205 hab.

SAINT-AGRÈVE, ch.-l. de C (Ardèche), à 40 kil. O. de Tournon ; 3133 hab. Vins, fruits, châtaignes ; grains, bestiaux. Ruines d’un château fort.