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SABELLIENS, Sabelli, nom générique par lequel on trouve quelquefois désignée cette famille de peuples montagnards qui dominaient en Italie sur tout l'Apennin central et méridional. Outre les Sabins, souche commune de la nation, on y comprenait les Picenins, les Vestins, les Marrucins, les Marses, les Hirpins, les Picentins, les Lucaniens.

SABELLIUS, hérésiarque du IIIe s., de Ptolémaïde, disciple de Noet, ne voyait dans la Trinité que trois actions diverses d'un même principe, lequel crée, sauve et donne la grâce. Le Sabellianisme compta beaucoup de partisans en Italie et jusqu'en Mésopotamie et fut anathématisé en 261 par le concile d'Alexandrie.

SABIANS, peuple et secte de la Turquie, les mêmes que les anciens Nabathéens. V. CHRÉTIENS DE ST-JEAN.

SABINE (la), partie des prov. de Rieti et de l’Abruzze Ult. 2e; contrée de l'Italie anc., vers le centre, entre l'Apennin, l'Anio, le Tibre et l'Étrurie, avait pour ch.-l. Cures et pour autres villes Réate, Crustumérie, Collatie, Spolète, Phalacrine. — Ce nom est resté à une anc. prov. des États de l'Église, entre l'Ombrie au N., le Patrimoine de St-Pierre à l'O., la Campagne de Rome au S. et le roy.de Naples à l'E.; ch.-l., Rieti. Elle comprenait la plus grande partie de l'ancienne Sabine, et a formé les délégations de Spolète et de Rieti et la comarque de Rome. Elle donne encore auj. son nom à un évêché romain.

SABINE (Ste), dame de l'Ombrie, fut convertie par sa servante et subit le martyre à Rome en 125. On l'hon. le 9 août.

SABINES (Enlèvement des). V. ROMULUS.

SABINIEN, pape de 604 à 606, succéda à Grégoire le Grand. C'est lui, dit-on, qui ordonna qu'on appelât le peuple à l'église par le son des cloches.

SABINIENS, école de jurisconsultes. V. SABINUS.

SABINS, anc. peuple de l'Italie, voisin de Rome, habitait le pays qui prit de lui le nom de Sabine (V. ce mot). Ils passaient pour autochthones et étaient la souche de toutes les populations sabelliennes. Les Sabins eurent des guerres fréquentes avec Rome. La 1re éclata après l'enlèvement des Sabines par les Romains, l'an 4 de R. (749 av. J.-C.) : après la réconciliation des deux peuples, les Sabins habitèrent la ville conjointement avec les Romains, mais en gardant leur roi Tatius et leur sénat particulier. La dernière eut lieu peu après la prise de Rome par les Gaulois : vaincus, les Sabins furent définitivement incorporés aux Romains. Ils se soulevèrent pendant les guerres des Samnites, mais furent bientôt soumis (290 av. J.-C.). Les Sabins, habitants des Apennins, avaient les mœurs agrestes, simples et sévères des peuples montagnards. Leurs dieux différaient de ceux de Rome; le principal était Medius Fidius ou Sancus, fils de Mars, qu'ils adoraient sous la forme d'une lance (quir) plantée en terre.

SABINUS (Aulus), poëte latin, contemporain et émule d'Ovide. On n'a de lui auj. que 3 Épîtres : on les trouve dans l'Ovide des Classiq. lat. de Lemaire.

SABINUS (Masurius), jurisconsulte du temps de Tibère, disciple d'Ateius Capito, donna le premier des consultations écrites et fut le chef de l'école des Sabiniens, rivale des Proculéiens. Les fragments de Sabinus ont été publiés à Venise, 1568, in-8.

SABINUS (Julius), Gaulois du pays des Lingones (pays de Langres), s'unit à Civilis contre les Romains au commencement du règne de Vespasien, prit le titre de césar et marcha contre les Séquanais, qui refusaient de prendre part à l'insurrection; mais il fut vaincu. Pour se dérober à la poursuite du vainqueur, il se retira dans un souterrain d'une maison de campagne et répandit le bruit de sa mort. Éponine, sa femme, qui n'avait pas été mise dans le secret, fut inconsolable, jusqu'à ce que son mari, instruit de son désespoir, lui fit connaître le lieu où il était caché; elle alla l'y trouver et mit au monde dans cette retraite 2 fils jumeaux. Sabinus échappa à toutes les poursuites pendant 9 ans; mais enfin les fréquentes visites de sa femme firent découvrir sa retraite. Il fut saisi et conduit à Rome, avec sa femme et ses deux enfants. En vain Éponine tenta d'attendrir Vespasien en se jetant à ses pieds et lui présentant ses jeunes enfants : l'empereur eut la cruauté de les faire mourir avec Sabinus (78 de J.-C.).

SABIONCELLO, presqu'île de la Dalmatie, sur l'Adriatique, vis-à-vis des îles de Meleda et de Curzola : 80 kil. sur 12; ch.-l., Stagno. Sur la côte S. O. est un village de Sabioncello, à 90 kil. N. O. de Raguse.

SABIONETTA, v. de Lombardie, entre Crémone et Mantoue; 6500 h. Citadelle; anc. principauté. Patrie de Gérard dit de Crémone.

SABIRES, Sabiri, peuple de la Sarmatie mérid., habitait, dans les Ve et VIe s., entre le Kouban et le Caucase, et vint, vers le milieu du VIe s., s'établir sur la Desna et aux environs du Dnieper, dans le pays qui prit d'eux le nom de Sébérie ou Sévérie.

SABLÉ, ch.-l. de cant. (Sarthe), au confluent de la Sarthe et de l'Erve, à 28 kil. N. O. de La Flèche; 5675 h. Beau pont de marbre noir; château qui domine la ville, belles promenades, chem. de fer pour le Mans. Fabrique de gants; grand commerce avec le Mans, Mayenne, Angers. Aux env., houille, marbre. Patrie d'Urbain Grandier. — Ville jadis très-forte : prise par les Normands en 869. Elle se rendit à Henri IV en 1589 et fut érigée en marquisat en 1602. On nomme paix de Sablé un traité conclu en 1488 entre Charles VIII et François II, duc de Bretagne.

SABLÉ (Madeleine de SOUVRE, marquise de), une des femmes les plus spirituelles du XVIIe s., fille du maréchal de Souvré, née en 1598, m. en 1678, était l'amie de Mme de Longueville. Son salon était le rendez-vous des beaux-esprits du temps : c'est là que furent élaborées les Maximes de La Rochefoucauld. On a d'elle des Maximes, 1678. M. V. Cousin a publié un livre intéressant sur Mme de Sablé, 1855.

SABLES D'OLONNE (LES), ch.-l. d'arr. (Vendée), à 5 kil. O. d'Olonne, à 37 kil. S. O. de Napoléon-Vendée, sur une presqu'île qui s'avance dans l'Océan ; 6996 h. Petit port de mer, chemin de fer. Trib., collége, école d'hydrographie. Bains de mer, pêche de sardines et expéditions pour Terre-Neuve. — Cette ville, bâtie sur un sol sablonneux (d'où son nom), fut fondée vers le Xe s. par des pêcheurs espagnols. Philippe de Comines, comte d'Olonne, fit accorder plusieurs privilèges à son port. Elle fut prise par les Réformés en 1570 et 1578, ruinée et démantelée par une flotte anglo-hollandaise en 1696, mais relevée depuis et fortifiée. Les Vendéens tentèrent vainement de la prendre en 1793.

SABLONVILLE, village du dép. de la Seine, contigu à l'enceinte de Paris, à l'O., en face du bois de Boulogne ; 1000 h. Il occupe l'emplacement de l'ancien parc des Sablons.

SABOUREUX DE LA BONNETERIE (Ch. Fr.), avocat, né à Paris en 1725, m. en 1781, est connu par une Traduction des anciens ouvrages latins relatifs à l'agriculture et à la médecine vétérinaire, Paris, 1771-75, 6 vol. in-8.

SABRAO (île), une des îles de la Sonde, à l'E. de celle de Flores, par 121° 5' long. E., 8° 15' lat. S. : 50 kil. sur 20; ch.-l., Adenara. Les missionnaires portugais ont converti presque toute la population.

SABRÈS, ch.-l. de cant. (Landes), à 33 kil. N. O. de Mont-de-Marsan ; 2525 hab. Fabriq. d'essences.

SACCHI (André), peintre, né à Rome en 1598, m. en 1661, fut le dernier élève de l'Albane. Il était bon coloriste et excellait dans le genre grave et grandiose : on admire de lui S. Romuald (à Rome), S. Grégoire, la Sagesse divine, l’Ivresse de Noé.

SACCHI (Juvénal), barnabite, né à Milan en 1726, m. en 1789, est auteur des Vies de Farinelli et de Marcello, et de plusieurs ouvrages estimés sur l'histoire et la théorie de la musique des anciens.

SACCHINI (Marie Gasp.), compositeur, élève, de Durante, né à Naples en 1735, mort en 1786, commença sa réputation à Rome, parcourut l'Alle-