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voyages sur mer lorsqu'il se fit jésuite et missionnaire. En même temps qu'il prêchait l'Évangile en Amérique, il visita, par ordre du roi d'Espagne, les terres magellaniques, afin de déterminer les points propres à l'établissement de ports de commerce. A son retour, il alla exposer à Rome l'état des missions du Paraguay. Il a laissé manuscrites des observations sur lesquelles a été rédigé le Journal de son voyage (imprimé avec l’Hist. du Paraguay de Charlevoyx).

QUIROGA (Ant.), général espagnol, né en 1784 à Betanços en Galice, m. en 1841, fut traduit devant un conseil de guerre comme complice de Porlier, mais fut acquitté; trempa néanmoins dans le complot de l'Abisbal et l'insurrection de l'île de Léon (1820), et fut nommé par les insurgés capitaine général de la Galice. Après avoir en vain défendu la Corogne contre les Français en 1823, il se réfugia en Angleterre. De retour en Espagne après la mort de Ferdinand, il fut d'abord accueilli avec enthousiasme; mais bientôt sa modération déplut aux exaltés, et il fut obligé de se retirer en Galice, où il mourut oublié.

QUIROS (P. Fernandez de), navigateur espagnol, fut de la 2e entreprise de Mendana en qualité de pilote (1595), le remplaça à sa mort, guida les restes de l'escadre à Manille, au Mexique, au Pérou ; puis, ayant obtenu de Philippe III deux vaisseaux, se mit à la recherche d'un continent austral dont il soupçonnait l'existence. Il découvrit plusieurs des îles et archipels de la Polynésie, entre autres les Nouv.-Hébrides, qu'il appela Terre du St-Esprit et auxquelles on donne quelquefois son nom, mais il fit une vaine tentative près de Philippe III pour obtenir des moyens de former un établissement dans cette Terre. Il m. en 1614 à Panama, en se rendant à Lima pour commencer un autre voyage. Son Mémoire à Philippe III fut publié en latin sous le titre de Narratio de terra australi incognita, Amst., 1613, et mis en franç, sous celui de Copie de la requête présentée au roi d’Espagne par le capitaine P. Ferd. de Quiros, sur la 5e partie du monde (Terre australe).

QUISSAC, ch.-l. de c. (Gard), sur la Vidourle, à 43 kil. S. E. de Vigan; 1558 hab. Bonneterie.

QUITA (Dominique DOS REIS), poëte portugais, né en 1728, m. en 1770, passa son enfance dans la misère, fut barbier, apprit à lui seul le français, l'italien, l'espagnol, se fit connaître de bonne heure par des poésies pleines de talent, et finit par trouver un appui dans le comte de San-Lorenzo; mais il perdit tout ce qu'il possédait au tremblement de 1755, se vit en outre desservi par des envieux, et n'eut plus de ressource que dans la généreuse hospitalité d'une amie, Thérèse Alvieu, femme d'un médecin, Ses Œuvres consistent en 5 tragédies (la meilleure est Inès de Castro), en sonnets, élégies, pastorales, idylles, que l'on regarde comme les modèles du genre.

QUITO, v. de l'Amérique du Sud, capit. de l'Équateur et ch.-l. de la prov. de Pichincha, par 0° 13' lat. S., 81° 5' long. O., près du Pichincha, à 2908m au-dessus de la mer ; 70 000 hab. Évêché, cour supérieure de justice, université, école normale, collège, séminaire, bibliothèque. Ville mal bâtie : rues tortueuses et à peine pavées; belle plaza mayor; palais du président, de l'évêque; cathédrale et plusieurs belles églises; nombreux couvents, grand hôpital. Manufactures d'étoffes de coton et de laine, fil, dentelle, etc. Aux environs se voient les volcans de Pichincha, de Cotopaxi, de Cayambé et d'Antisana. — Quito, l'une des villes les plus importantes de l'anc. empire du Pérou, fut conquise par Pizarre en 1533, et resta longtemps comprise dans le Pérou : elle en fut détachée en 1718 pour faire partie de la Nouv.-Grenade. Entrée en 1819 dans la confédération de la Colombie, elle devint en 1831 la capit. de l'Équateur. Elle a été plusieurs fois désolée par des tremblements de terre, notamment en 1755, 1797 et 1859.

QVALOE, île norvégienne. V. QUALOE.

R

R, en latin, s'écrivait pour Roma, Rornanus, Regulus, Rex; R. P. pour : respublica. — Dans les prénoms, R. se met pour Raoul, Rémi, Richard, Robert, Roger.


RAAB (le), Arrabo en latin, riv. des États autrichiens, naît en Styrie à 5 kil. N. O. de Passail, traverse les comitats d'Eisenbourg et d'Œdenbourg, reçoit la Pinka, la Feistritz, et tombe dans le Danube par la r. dr. à Raab, après un cours de 260 kil.

RAAB, Arrabona chez les anciens, Javarinum en latin moderne, v. forte de Hongrie, ch.-l. de comitat, au confluent du Raab et du Danube, à 130 kil. N. O. de Bude ; 18 000 hab., dont 12 000 catholiques. Évêché catholique, suffragant de Gran; académie, gymnase, séminaire. Ville bien bâtie, cathédrale remarquable ; quelques antiquités. Commerce assez actif. — Poste militaire dès le temps des Romains. Prise par les Turcs en 1591, reprise en 1598. Beauharnais y battit l'archiduc Jean en 1809. — Le comitat de Raab, entre ceux de Presbourg, Kœmœrn, Weszprim et d'Œdenbourg, a 52 kil. sur 50 et 120 000 h.

RABAN MAUR, Rhabanus Maurus ou Magnentius, savant, né à Mayence en 776, m. en 856, étudia à l'abbaye de Fulde, puis à St-Martin de Tours, sous Alcuin, reçut les ordres en 814, visita la Terre-Sainte, prit à son retour la direction de la célèbre école de Fulde, fut élu abbé de Fulde en 822, devint évêque de Mayence en 847, réprima beaucoup d'abus ecclésiastiques, chercha, mais en vain, à réconcilier Louis le Débonnaire et ses fils, composa de sages règlements et présida plusieurs synodes. Il traita Gotescalc avec une grande sévérité, mais aussi il déploya une charité sans bornes lors de la famine de 850. Ses Œuvres, publiées à Cologne, 1627, en 3 vol. in-fol., contiennent des poésies (parmi lesquelles le Veni Creator); des commentaires sur l’Écriture, des traités de l’Univers, de l’Institution des clercs et des cérémonies de l’Église, de la Vue de Dieu, du Calendrier ecclésiastique, de l’Invention des langues, un livre d’Étymologies, un Glossaire latin théotisque, conservé manuscrit à Vienne et à Munich et publié en 1727 dans le Thésaurus de Schilter.

RABASTENS, ch.-l. de cant. (Tarn), à 18 kil. S. O. de Gaillac; 5441 h. Toiles de chanvre, chapeaux, poterie. — Autre ch.-l. de c. (Htes-Pyrénées), sur l'Estreux et le canal d'Alaric, à 17 kil. N. E. de Tarbes; 1266 h. Jadis ville forte, Montluc la prit en 1570 et y reçut une balafre à la figure. V. MONTLUC

RABAT ou NOUVEAU-SALÉ, V. du Maroc (Fez), à l'embouch. de Bouregreb dans l'Atlantique, vis-à-vis de Salé, par 9° 3' long. O., 34° 5' lat. N. ; 25 000 h. Grand château; mur flanqué de tours ; 3 forts; palais impérial; tombeau du sultan Sidi-Mohammed. Chantiers de construction.

RABAUT (Paul), pasteur à Nîmes, né à Bédarieux en 1718, m. en 1795, montra un grand zèle pour ses coreligionnaires : dans un moment où sa tête était à prix, il ne craignit pas d'aller présenter un mémoire en leur faveur à un chef militaire, le marquis de Paulmy, en se nommant; le marquis remit le mémoire au roi, et obtint l'adoucissement des mesures prises contre les Réformés. M. Ch. Coquerel a rédigé d'après ses notes l’Hist. des Églises du désert.

RABAUT-ST-ÉTIENNE (J. Paul), fils du préc. né à