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ROVIGO, Rhodigium, v. de Vénétie, ch.-l. de la Polésine, sur l'Adigetto, à 62 kil. S. O. de Venise; 9000 hab. Résidence de l'évêque d'Adria. Académie des sciences et arts, trib., gymnase, bibliothèque. — Napoléon donna le titre de duc de Rovigo au général Savary. V. ce nom.

ROVIGO (LA POLÉSINE de). V. POLÉSINE.

ROVILLE, village du dép. de la Meurthe, sur la Moselle, à 30 kil. S. E. de Nancy; 500 hab. Ferme-modèle, créée en 1822 par Matthieu de Dombasle, et supprimée en 1842.

ROWE (Nic.), poëte dramatique anglais, né en 1673 à Little-Bedford (Bedfordshire), mort en 1718, était destiné au barreau, mais, ayant obtenu de bonne heure des succès littéraires, il renonça à cette destination. Il reçut le titre de poëte lauréat à l'avénement de George I, et devint secrétaire du conseil du prince de Galles. Il fit représenter plusieurs tragédies qui eurent un grand succès : Tamerlan, Ulysse, Jeanne Grey, Jeanne Shore, etc. Elles offrent des scènes tantôt fortes, tantôt attachantes, avec un style correct et harmonieux. Rowe est un des tragiques anglais qui se rapprochent le plus du genre classique. Plusieurs de ses tragédies ont été imitées en France; Andrieux a traduit Jane Shore (dans le Théâtre étranger). Les œuvres de Rowe ont été publ. à Londres, 1733, 3 vol. in-12. On y trouve, outre ses tragédies, des traductions de la Pharsale de Lucain, du Lutrin de Boileau. On lui doit aussi une excellente édition de Shakespeare.

ROWE (Thomas), biographe et poëte (1687-1715), entreprit de donner une suite aux Vies de Plutarque, et publia Énée, Tullus Hostilius, Aristomène, Tarquin l'Ancien, Brutus, Gélon, Cyrus, Jason. Ces Vies, qui ne manquent pas de mérite, ont été traduites par l'abbé Bellenger, et réunies à la version de Plutarque par Dacier. — Sa femme, Élisabeth Singer, née en 1674 à Ilchester (Somerset), m. en 1737, a laissé une Histoire de Joseph, en vers anglais, des Lettres morales et amusantes, en prose et en vers, et un curieux livre sur l’Amitié après la mort.

ROWLEY (William), poëte comique du temps de Jacques I, était en même temps excellent comédien. On a de lui : A new Wonder, a Woman never vext, (1632); All's lost by lust (1633); March at Midnight (1643), etc. — Cet auteur n'a rien de commun avec le vieux poëte de ce nom imaginé par Chatterton.

ROXANE, femme perse d'une grande beauté, fille du satrape Oxyarte, fut épousée par Alexandre le Grand. Elle était enceinte à la mort de ce prince, et, trois mois après, elle mit au monde un fils, Alexandre dit Aigus. De concert avec Perdiccas, elle fit mourir Statira, autre veuve d'Alexandre, qui faisait obstacle à son ambition, fit reconnaître son propre fils pour héritier du trône, et s'unit avec Olympias contre Philippe Arrhidée et Eurydice, puis se mit sous la protection de Polysperchon. Elle s'enferma dans Pydna lors de l'arrivée de Cassandre, fut, après la prise de cette ville et le meurtre d'Olympias, enfermée par ce général à Amphipolis, et y fut bientôt mise à mort, ainsi que son fils, 311 av. J.-C.

ROXAS. V. ROJAS.

ROXBURGH, bg d’Écosse (Roxburgh), dans une presqu'île que forment la Tweed et le Teviot, à 5 kil. S. O. de Kelso; 1000 hab. A 3 kil. de là est l'emplacement d'une anc. ville de Roxburgh, jadis puissante, qui fut la résidence de plusieurs rois d’Écosse, et qui fut détruite en 1550 par suite d'un traité avec l'Angleterre et l’Écosse. — Le comté de R., dit aussi Teviotdale (vallée du Teviot), entre ceux de Berwick au N. et N. O., de Dumfries, de Selkirk au S. O. et à l'O, de Cumberland au S., a de 30 à 60 kil. sur 35 à 65 ; 50 000 hab.; ch.-l., Jedburgh. Ruines romaines, vestiges druidiques.

ROXELANE, femme d'une grande beauté, favorite, puis épouse du sultan Soliman II, était née dans la Russie-Rouge (d'où son nom de Roxelane), et avait d'abord été esclave. Elle fut mère de Bajazet, de Sélim II et de Mirmah, et donna celle-ci en mariage au général Roustam. Dans le but d'assurer le trône à son fils Bajazet, elle fit périr, avec l'aide de Roustam, le jeune Mustapha, que Soliman avait eu d'une autre femme. Elle mourut en 1557, sans que ses crimes eussent été découverts.

ROXOLANS, Roxolani, peuple de la Sarmatie d'Europe, de la tribu des Alains, habitait les bords du Palus Méotide, entre le Borysthène et le Tanaïs. Ils figurent dans l'histoire comme ayant successivement attaqué le Pont sous Mithridate, puis l'empiré romain. Ils entrèrent au service de l'Empire sous Adrien, mais ils le pillèrent plus souvent qu'ils ne le servirent. Ils semblent être les mêmes que les Eosou Rossi, ancêtres présumés de's Russes.

ROY (Ch.), poëte, né à Paris en 1683, m. en 1764, eut quelque succès dans la comédie et l'opéra; mais se ferma les portes de l'Académie par ses satires. On a de lui 6 opéras : Calliroé, 1712; Sémiramis, 1718; ' Philomèle, Bradamante, Hippodamie, Créuse, dont quelques-uns offrent de grandes beautés; une comédie, les Captifs, imitée de Plaute, 11 ballets, parmi lesquels les Éléments (1725) et les Sens (1732), qui eurent une grande vogue, des Odes, des Églogues, etc. Ses Œuvres, publ. en 1727, forment 2 v. grand in-8.

ROY (Ant., comte), anc. ministre, né en 1764à Savigny (Hte-Marne), m. en 1847, fut reçu dès 1785 avocat au parlement de Paris, disputa pendant la Révolution de nombreuses victimes à l'échafaud ou les sauva d'injustes spoliations; s'enrichit à la même époque par d'importantes spéculations, et acquit, entre autres grands biens, le magnifique domaine de Navarre (Eure), que Napoléon se fit céder plus tard; fut, pendant les Cent Jours, membre de la Chambre des représentants, où il fit une vive opposition au gouvernement impérial, fit également partie de la Chambre royaliste dite Chambre introuvable, où il vota avec la minorité constitutionnelle ; fut de 1816 à 1818 rapporteur des lois de finances et révéla dans ses rapports une haute capacité financière; tint de 1819 à 1822 le portefeuille des finances, signala son administration par un dégrèvement de l'impôt foncier et par la libération des acquéreurs de biens nationaux et reçut en sortant du ministère le titre de comte et la pairie. Il combattit à la Chambre des Pairs le ministère Villèle, et fit rejeter le projet de loi pour la conversion des rentes; fut rappelé aux affaires en 1828, dans le ministère Martignac, mais se retira en 1829 devant le prince de Polignac. Ministre, député, pair de France, Roy se montra partout laborieux, capable, ami du régime constitutionnel et des mesures conciliatrices. Il a laissé deux filles, qu'épousèrent le comte de La Riboisière et le marquis de Talhouet; il a légué ses titres à son petit-fils, M. Aug. de Talhouet.

ROYALE (Place), une des places de Paris, au Marais, entre la rue St-Antoine et le boulevard Beaumarchais, se compose de bâtiments en briques construits d'une manière uniforme et régulière autour d'un jardin et supportés par des arcades en pierre formant une galerie continue pour les promeneurs. Au centre s'élève une statue équestre en marbre de Louis XIII. Commencée par Henri IV en 1605, cette place fut achevée en 1612 et fut longtemps le quartier à la mode; elle est auj. bien déchue. Pendant la Révolution, on la nomma Place des Vosges.

ROYAN, Novioregum, ch.-l. de cant. (Charente-Inf.), à 25 kil. S. de Marennes, à l'embouchure de la Gironde, r. dr.; 4005 hab. Petit port, pêche de sardines, bains de mer. Prise par les Calvinistes, reprise et presque détruite par Louis XIII (1622).

ROYANEZ ou ROYANS, anc. pays de France, avec titre de marquisat, dans le Dauphiné, sur la r. g. de l'Isère; ch.-l., Pont-en-Royans. Il est auj. compris dans les dép. de l'Isère et de la Drôme.

ROYAT, vge du Puy-de-Dôme, sur la Tiretaine, à 4 k. S. O. de Clermont-Ferrand; 1150 h. Eaux thermales: anciens Thermes romains; curieuse grotte.

ROYAUMONT, vge de Seine-et-Oise, à 6 kil. N. O.