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ROTHELIN (l'abbé Ch. d'ORLÉANS de), né à Paris en 1691, m. en 1744, descendait du brave Dunois. Ami du cardinal de Polignac, il le suivit à Rome en qualité de conclaviste. Il rapporta d'Italie une belle collection de médailles, devint en 1728 membre de l'Académie française et en 1732 de celle des inscriptions. Polignac, s'en fiant à son goût, lui avait laissé en mourant le soin de publier l’Anti-Lucrèce ; Rothelin revisa ce poëme avec soin; mais, sentant sa fin approcher, il le transmit à Lebeau, qui le publia.

ROTHENBOURG, v. de la Hesse-Cassel, ch.-l. de cercle, sur la Fulde, à 45 kil. S. E. de Cassel; 4000 h. Anc. château des landgraves. Vins, sucre de betteraves. École d'agriculture et d'industrie. Draps, papier, poudre. — Ville du Wurtemberg (Forêt-Noire), à 11 kil. S. O. de Tübingue, sur le Necker; 6000 h. Évêché catholique.

ROTHERHITE, vge d'Angleterre (Surrey), sur la r. dr. de la Tamise, tout près de Londres, à 2 kil. du pont de Londres; 13 000 hab. C'est en face de Rotherhite que s'ouvre le tunnel de la Tamise.

ROTHSAY, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de Bute, sur la côte E. de l'île de Bute, et à 45 kil. O. de Glasgow, 6000 hab. Pêche active. — Jadis ville considérable, résidence des anc. rois d’Écosse. En 1398, David, comte de Carrick et fils aîné du roi d’Écosse Robert III, fut créé duc de Rothsay : longtemps depuis, l'héritier présomptif porta ce titre.

ROTHSCHEN-SALM, v. de Russie (Finlande), sur une île située à l'embouch. de la Kymmène dans le golfe de Finlande, à 15 kil. S. O. de Friedrichshamn. Vaste port militaire, deux forts, chantiers, casernes pour 14 000 hommes. Victoire navale des Suédois sur les Russes en 1790.

ROTHSCHILD, v. de Danemark. V. ROSKILD.

ROTHSCHILD (Meyer Anselme), fondateur d'une célèbre maison de banque, né en 1743 à Francfort-sur-le-Mein, d'une famille israélite, m. en 1812, entra fort jeune chez un banquier de Hanovre, amassa un petit capital avec lequel il alla s'établir à Francfort, fut en 1801 nommé par le landgrave de Hesse agent de sa cour, sauva au péril de sa fortune les biens de ce prince lorsqu'il fut obligé de quitter ses États en 1806, gagna par cette conduite la confiance de toutes les têtes couronnées, entra en relation d'affaires avec presque toutes les cours de l'Europe, et vit en peu d'années sa maison prendre le plus grand essor. — Il laissa 10 enfants, dont 5 fils, qui, continuant sa maison, en firent le premier établissement de banque de l'Europe, et fondèrent dans les principales villes de nouveaux comptoirs. L'aîné, Anselme, 1772-1855, fut le chef de la maison de Francfort; Salomon, 1774-1855, de la maison de Vienne; Nathan, 1777-1836, alla s'établir à Manchester, puis à Londres; Charles, né en 1788, s'établit à Naples ; James, 1792-1868, à Paris. Bien que disséminés ainsi sur des points forts éloignés, les frères Rothschild forment une seule maison. C'est surtout à leur union et à leur réputation de loyauté qu'ils doivent la prospérité extraordinaire et toujours croissante de leur établissement : aussi ont-ils pour devise : concordia, industria, integritas. L'empereur d'Autriche qui, dès 1815, avait anobli tous les membres de cette famille, leur a conféré en 1822 le titre de baron.

ROTHWEIL, Aræ Flaviæ, Rottovilla, v. murée du Wurtemberg (Forêt-Noire), sur le Neckar, à 50 k. S. O. de Tûbingue; 5400 hab. Établissements d'instruction. — Jadis ville libre impériale. Elle fut prise par les Français en 1643 : le maréchal Guébriant fut blessé mortellement à ce siège.

ROTOMAGUS, Rouen, v. de la Gaule, chez les Veliocasses, était la métropole de la Lyonnaise 2e.

ROTONDO (mont), la plus haute mont, de la Corse, à 12 kil. S. O. de Corte, a 2672m de haut.

ROTROU (Jean, le), poëte dramatique, né à Dreux en 1609, m. en 1650, sortait d'une famille illustre, issue des comtes de Perche, dont le domaine se voit encore à Nogent-le-Rotrou. Il était lieutenant civil et criminel de Dreux, et partageait son temps entre Paris et cette ville; ayant appris, pendant un séjour qu'il faisait à Paris, qu'une maladie épidémique ravageait la ville de Dreux, il y courut pour donner ses soins aux habitants, et fut enlevé en 3 jours. On a de lui 23 pièces, tragédies ou comédies. On y remarque Antigone et Iphigénie, imitées de Sophocle et d'Euripide, les Captifs, les Ménechmes, les Sosies, imitées de Plaute, S. Genest, Hercule, Bélisaire, enfin Venceslas (1647) et Chosroès (1649), qui sont ses chefs-d'œuvre. Corneille appelait Rotrou son père, parce que ce poëte, connu avant lui, lui avait donné de bons conseils et rendu de bons offices. Cependant le Cid, Horace, Cinna, Heraclius, Rhodogune, avaient paru avant le chef-d'œuvre de Rotrou. La diction de Rotrou est souvent lourde et peu harmonieuse ; sa composition est faible, ses situations en général sentent plus le roman que la tragédie; cependant il est plein d'énergie, et, si on le compare à Mairet et à Jodelle, il était en progrès. La meilleure édition des Œuvres de Rotrou est celle de Violet-Leduc, Paris, 1820-1822, 5 vol. in-8.

ROTTECK (Charles de), historien, né en 1775 à Fribourg en Brisgau, m. en 1840, professa l'histoire à Fribourg dès 1798, puis voyagea pour compléter ses connaissances, publia à son retour des ouvrages remarquables par leur tendance libérale, fut nommé conseiller du grand-duc de Bade en 1806, puis professeur de droit et d'économie politique à Fribourg, fut élu en 1819 député de l'université à la 1re chambre de Bade, défendit avec ardeur les libertés publiques (surtout la liberté de la presse) à la tribune et dans le journal le Libéral (der Freisinnige) ; mais finit par alarmer l'autorité, et vit en 1831 supprimer son journal et son cours. On a de lui : Histoire universelle, Fribourg, 1813-27, 9 vol., ouvrage qui a eu plusieurs éditions et dont un Abrégé a été traduit par Sim, Gunzez, Paris, 1833-6; Musée historique pour tous les États, 1828 ; Manuel du droit naturel et des sciences politiques, 1829-30; Manuel d'économie politique, 1835.

ROTTERDAM, Roterodamum, grande v. du roy. de Hollande (Hollande mérid.), ch.-l. d'arr., sur la r. dr. de la Meuse et sur la Rotter (ruisseau qui s'y jette dans la Meuse), à 28 k. S. de La Haye ; 90 000 h. C'est la plus grande ville du royaume après Amsterdam. Grand et magnifique port, nombreux canaux, bassins superbes (les vaisseaux arrivent au milieu de la ville) ; chemins de fer. Cour royale, église wallonne, société des sciences, école latine. Consulats. Bourse, amirauté, palais de la Compagnie des Indes, église St-Laurent, hôpital des vieillards. Grand commerce, facilité par des communications régulières avec le Havre, Londres, Hambourg et les ports de la Baltique. Exportation de lin et de garance ; importation de vins, café, sucre, coton,tabac, etc. Patrie d'Érasme, de Tromp. — L'importance de Rotterdam date du XIIIe s. : elle fut érigée en ville en 1270. Prise par les Flamands en 1297, par Brederode en 1488, par les Français en 1794, elle souffrit encore beaucoup des maux de la guerre pendant la Révolution, et des inondations de la Meuse en 1775 et 1825.

ROUBAIX, ch.-l. de cant. (Nord), sur le canal de ce nom, à 10 k. N. E. de Lille; 49 274 h. (elle en comptait moins de 8000 en 1800). Chambre consultative des arts et manufactures, théâtre, hôpital, station de chemin de fer, puits artésiens; manufactures et fabriques nombreuses, étoffes de laine dites de Roubaix, draps, tapis, châles, étoffes pour gilets, linge de table, etc.; filatures de coton et de laine; fabr. de peignes, cardes; fonderies de cuivre, teintureries, tanneries, corroieries.

ROUBAUD (P. Jos. André), prêtre d’Avignon, né en 1730, mort en 1792, vint se fixer à Paris, se distingua comme économiste et grammairien, fut exilé en 1775 pour avoir censuré les abus, mais fut rappelé l'année suivante par Necker, et obtint une pension de 3000 fr. Il a coopéré à la rédaction du Journal