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1781; de Trognon, 1828, dans la collection Panckoucke, et celle de la collection Nisard.

QUINTIANUS STOA. V. QUINZANO.

QUINTILIEN, M. Fabius Quinctilianus, célèbre rhéteur latin, né vers l'an 42 de J.-C, à Calagurris en Espagne, ou, selon quelques-uns, à Rome même, était fils d'un avocat. Il étudia dans sa jeunesse a Rome, suivit en Espagne vers l'an 61 Galba, qui y était envoyé comme proconsul, revint à Rome vers 68, s'y partagea entre le barreau et l'enseignement, et obtint un succès égal dans ces deux carrières, comme l'attestent ces vers de Martial :

Quinctiliane, vagæ moderator summe juveniæ,

Gloria Romanæ, Quinctiliane, togæ.

Il tint pendant vingt ans une école qui attira un grand nombre d'auditeurs, reçut un traitement public, compta Pline le Jeune parmi ses élèves, et fut chargé par Domitien de l'éducation de ses petits-neveux. On croit qu'il fut élevé au consulat. Il mourut sous Adrien, vers 120. Quintilien a laissé un traité en douze livres : De institutione oratoria, ou De l’Éducation de l'orateur, qui est l'ouvrage le plus complet et le plus estimé que l'antiquité nous ait légué en ce genre ; l'auteur prend son élève au berceau et le conduit jusqu'au terme de la carrière. Ses jugements littéraires sont regardés comme les oracles du goût; son style, d'une élégance continue, est classique : on lui reproche cependant de la froideur et quelque affectation. On a encore sous le nom de Quintilien des Déclamations, qui paraissent être l'œuvre de ses élèves plutôt que la sienne propre. On lui attribue, avec assez de vraisemblance, le dialogue De causis corruptæ eloquentiæ, que d'autres donnent à Tacite. L’Institutio oratoria ne nous a été conservée complète que par un seul manuscrit qui fut trouvé en 1419 par le Pogge à l'abbaye de St-Gall en Suisse. Quintilien a été fréquemment imprimé, notamment à Rome, 1470, édition princeps; à Venise, Alde, 1514; à Paris, 1580, par Patisson, avec notes de Pithou; à Leyde, 1665, par Schrevelius et J. Fr. Gronovius, cum notis Variorum, et 1720, par Burmann, avec les Annales Quinctilianei de Dodwell; à Paris, par Capperonier, 1725; à Gœttingue, 1738, par J. M. Gesner; à Leipsick, 1798-1834, par Spalding; à Paris, 1821-25, 7 vol. in-8, dans la collection de Lemaire, édition publiée (sous le nom de Dussault) par MM. Defrenne et Bouillet, avec des variantes tirées des manuscrits. Rollin a donné une bonne édition abrégée du texte latin de l’Institution oratoire, en 2 vol., 1715. Quintilien a été traduit en français par l'abbé De Pure, 1663; par Gédoyn, 1718; par Ouizille, dans la collection Panckoucke, 1829-1833, par L. Baudet, dans la collect. Nisard, enfin par M. Charpentier, 1863.

QUINTILIUS, nom d'une famille romaine, dont la branche la plus connue est celle des VARUS.

QUINTILLUS (M. Aurelius Claudius), frère de Claude le Gothique, commandait un corps de troupes à Aquilée quand son frère mourut : il se fit aussitôt proclamer auguste par sa petite armée (270), mais il fut abandonné dès qu'on apprit l'élection d'Aurélien. Il se fit ouvrir les veines dans un bain, après un règne de 17 jours.

QUINTIN, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), sur le Gouet, à 20 kil. S. O. de St-Brieuc; 3710 hab. Toiles fines, chapellerie, cuirs, cire, miel, etc. Sources minérales. — Jadis baronnie, érigée en duché en 1691 en faveur du maréchal de Lorges.

QUINTIUS. V. QUINCTIUS.

QUINTUS DE SMYRNE, poëte grec, que les uns font vivre au 1er s. de notre ère, les autres, avec plus de vraisemblance, au IVe ou au Ve s., est dit de Smyrne, parce qu'il était né, comme il nous l'apprend lui-même, dans le voisinage de cette ville; on l'appelle aussi, mais improprement, Quintus Calaber, parce que son œuvre fut découverte en Calabre. Nous avons sous son nom un poème en 14 livres qui fait suite à l’Iliade, et qu'on intitule ordinairement Homeri Paralipomena (ou Supplément d’Homère) : c'est le récit de la guerre de Troie depuis la mort d'Hector jusqu'à la ruine de la ville et le départ des Grecs. Sans égaler l’Iliade, qu'il imite assez heureusement, ce poëme a un mérite réel : il se distingue par la pureté, le bon goût, l'absence d'enflure. On pense qu'il contient des fragments d'anciens poëtes cycliques; il offre dans quelques parties de singulières analogies avec l’Énéide. Le manuscrit en a été découvert au XVe s. par Bessarion dans un couvent d'Otrante en Calabre. Les meilleures éditions sont celles de Corn. de Pauw, Leyde, 1734, avec une version latine de Rhodomann; de Tychsen, 1807, dans la collection des Deux-Ponts ; de Lehrs, dans la collection Didot, 1840; de Kœchly, Leips., 1850. Tourlet en adonné une traduction, malheureusement peu fidèle, 1800.

QUINZANO (J. Fr. CONTI, dit), en latin Quintianus Stoa, poëte latin moderne, né en 1484 à Quinzano près de Brescia, m. en 1557, enseigna d'abord la jurisprudence à Padoue, fut appelé en France pour être le précepteur du jeune duc d'Angoulême (depuis François I), retourna en Italie pour y professer les belles-lettres à Padoue, puis à Pavie et fut couronné comme poète des mains de Louis XII à Milan. Ses Poésies sont très-nombreuses et très-variées. On lui doit aussi, entre autres ouvrages, des Suppléments à Quinte-Curce, Venise, 1537. Ses contemporains lui avaient donné le nom grec de Stoa (Portique des Muses), à cause de sa facilité à versifier.

QUINZE-VINGTS, hôpital fondé à Paris en 1254, par S. Louis pour 300 (15 fois 20) gentilshommes à qui les Sarrasins avaient crevé les yeux et que le roi avait ramenés de la Terre-Sainte avec lui. Postérieurement on y admit toutes sortes d'aveugles. Cet hôpital avait été originairement bâti entre le Louvre et le Palais-Royal, à l'endroit où étaient naguère les rues St-Nicaise, de Rohan, et de Valois; Louis XVI le transféra en 1780 dans l'anc. hôtel des Mousquetaires noirs, rue de Charenton, où il est encore. La communauté des Quinze-Vingts fut placée en 1412 sous la juridiction du grand aumônier de France ; elle fut supprimée en 1793. L'administration de l'hôpital fut alors donnée au département de la Seine ; elle fut attribuée au ministre de l'intérieur par le Directoire, fut rendue à la grande aumônerie sous la Restauration, et revint en 1830 au ministère de l'intérieur. L'abbé Prompsault a publié l’Hist. des Quinze-Vingts, 1864.

QUIPOS, instruments dont les anc. Péruviens se servaient en guise d'écriture. V. QUIPOS dans notre Dictionnaire des Sciences.

QUIQUENGROGNE, hameau du dép. de l'Aisne, à 15 kil. N. E. de Vervins. Verrerie célèbre, datant de 1290, et produisant annuellement 2 millions de bouteilles. — Une des tours de St-Malo. V. ST-MALO.

QUIRINAL (mont), Quirinalis mons, une des sept collines de Rome, à l'extrémité N. O. de la ville, entre la colline Hortulane au N. et le mont Viminal au S., s'appelait d'abord mons Agonius ou Collinus, et reçut le nom de Quirinal de ce que Tatius était venu s'y fixer avec ses Quirites. C'est sur ce mont qu'est le palais du pape appelé le Quirinal.

QUIRINUS, dieu sabin, analogue à Mars, était représenté sous la forme d'une pique ou d'une lance (queir en sabin). On identifia Romulus à Quirinus, et l'on dit que Romulus avait été changé en ce dieu, lors du violent orage pendant lequel il disparut. — Quirinus était aussi un surnom de Mars et de Janus.

QUIRITES, nom porté d'abord par les Sabins, puis étendu aux Romains eux-mêmes après la fusion des deux peuples. On le dérive de Cures, capitale des Sabins, ou de queir, quiris, qui signifiait lance en sabin. Les Romains ne portaient le nom de Quirites qu'à la ville, et jamais quand ils étaient sous les armes : les généraux ne l'employaient en s’adressant aux soldats que quand ils voulaient les licencier.

QUIROGA (Jos.), missionnaire espagnol, né en 1707 à Lugo, m. en 1784, avait exécuté quelques