Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ronnement. Frédéric Ier y réunit en 1158 une diète où quatre jurisconsultes de Bologne déclarèrent que la domination de l'Italie appartenait aux empereurs.

RONCEVAUX, bg d'Espagne (Pampelune), à 31 kil. N. E. de Pampelune, à 1800m au-dessus de la mer, dans une vallée des Pyrénées, où, dit-on, l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne fut taillée en pièces en 778, et où fut tué le paladin Roland. Il s'y livra en 1814 un combat très-vif entre les Anglais et le maréchal Soult. Chapelle de la Vierge, qui est un but de pèlerinage.

RONCIGLIONE, ville de l'Italie centrale, près du lac Vico, à 17 kil. S. E. de Viterbe; 4000 hab. Ancien comté.

RONDA, Arunda, v. forte d'Espagne (Malaga), à 65 kil. N. O. de Malaga; 15 000 hab. Situation pittoresque sur un roc élevé que coupe en deux le Guadiaro; horrible précipice dit le Tazo; beau pont jeté d'une des montagnes à l'autre; réservoir dans lequel on descend par un escalier de 400 marches. La ville est divisée en deux, la vieille (presque toute mauresque) et la nouvelle. Enlevée aux Maures en 1485 par Ferdinand le Catholique.

RONDELET (Guill.), médecin et naturaliste, né à Montpellier en 1507, m. en 1566, professa la médecine à Montpellier, suivit le cardinal de Tournon dans les Pays-Bas et en Italie, et laissa, outre des ouvrages de médecine, une Histoire des Poissons (Universa piscium historia, Lyon, 1554), qui lui a mérité le titre de créateur de l'ichthyologie. Il était lié avec Rabelais, qui, dans son Pantagruel, le désigne sous le nom plaisant de Rondibilis.

RONDELET (Jean), architecte, né à Lyon en 1743, m. à Paris en 1829. Élève de Soufflot, il continua les travaux de Ste-Geneviève après cet architecte et eut la gloire d'élever le dôme de l'édifice. Il voyagea en Italie pour faire des recherches sur l'architecture, et devint après son retour professeur à l'École des beaux-arts et membre de l'Institut. On lui doit un Traité théorique et pratique de l'art de bâtir, 1802-18, 5 v. in-4, ouvrage fort estimé, dont il a paru plusieurs éditions ; une bonne traduction du livre de Frontin Sur les aqueducs de Rome, 1820, et un savant Mémoire sur la marine des anciens et les navires à plusieurs rangs de rames.

RONSARD (P. de), célèbre poëte français, né en 1524 au château de la Poissonnière près de Vendôme, d'une famille originaire de Hongrie, m. en 1585, fut page du duc d'Orléans (fils de François I), puis du prince écossais Jacques Stuart (dep. Jacques V), rentra au service du duc d'Orléans après son retour, fut employé dans quelques missions diplomatiques, en Irlande, en Zélande, en Écosse, à la diète de Spire, en Piémont, fut forcé par une surdité de renoncer aux affaires et se voua aux lettres. Après avoir reçu pendant 5 ans les leçons de Daurat et de Turnèbe, il conçut, avec Baïf, Remi Belleau, J. Dubellay et quelques autres amis, le projet de régénérer la langue française, de l'enrichir par des tours et des mots empruntés aux langues grecque et latine, et de l'appliquer à des genres de poésie nouveaux ou négligés jusque-là. Reconnu pour chef de la nouvelle école, il se vit comblé d'honneurs : couronné aux Jeux Floraux pour un de ses poëmes, il reçut au lieu de l'églantine d'or une minerve d'argent massif et un décret des magistrats de Toulouse qui le proclamait le Poëte français par excellence ; Charles IX lui témoignait une affection extrême; il voulait l'avoir avec lui dans tous ses voyages, et le combla de bienfaits; il n'était pas moins apprécié de Diane de Poitiers, d’Élisabeth d'Angleterre, de Marie Stuart. Ronsard s'était fait prêtre : devenu vieux, il se retira dans un de ses prieurés, près de Tours, où il passa ses dernières années. Ses Œuvres consistent en odes, hymnes, sonnets, élégies, épithalames, et en poëmes (parmi lesquels on remarque le Bocage et l'épopée de la Franciade, inachevée). On trouve dans son style de l'éclat, de la richesse, de la variété, mais aussi une affectation pédantesque d'érudition et un néologisme révoltant, qui a fait dire à Boileau :

Que sa muse en français parla, grec et latin.

Aussi ses poésies, après avoir eu la vogue, tombèrent-elles bientôt dans le discrédit et dans l'oubli. On a de nos jours cherché à le réhabiliter : on ne peut contester en effet que ce ne fût une noble entreprise que celle de réformer la langue et les formes de la poésie; on ne peut nier non plus que Ronsard ait rendu à la langue française le service de l'anoblir et de l'assouplir; mais son œuvre fut trop hâtée et l'exécution en fut souvent maladroite. Les Œuvres de Ronsard ont été imprimées à Paris en 1567, 4 vol. in-4; 1587, 10 vol. in-12; 1604, 10 tomes en 5 vol. in-12; 1609-23, 2 vol. in-fol.; 1629-30, 10 tomes ou 5 vol. in-12. Ste-Beuve en a donné en 1828 un choix (dans son Tableau de la poésie française au XVIe s.). Un nouveau Choix de poésies de Ronsard a été publ. en 1862, avec sa Vie et des notes, par M. A. Noël (1862), 2 vol. in-12. M. Prosper Blanchemain a publié ses Œuvres inédites (1855), et ses Œuvres complètes (8 vol. in-16. 1&57-67).

RONSIN (Ch. Philippe), démagogue, né en 1752 à Soissons, fit jouer en 1791 une tragédie en 3 actes, la ligue des fanatiques et des tyrans, qui eut du succès, se signala au club des Cordeliers par son exaltation, fut choisi pour adjoint par le ministre de la guerre Bouchotte, puis envoyé en Vendée comme général de l'armée révolutionnaire (1793); mais y commit de telles dévastations qu'il fallut ordonner son arrestation : sur le rapport de Robespierre lui-même, il fut envoyé à l'échafaud, le 24 mars 1794,

ROOKE (Laurent), astronome (1623-62), né à Deptford, comté de Kent, professa la géométrie et l'astronomie à Oxford, et forma en 1660 le noyau de la Société royale de Londres. On a de lui des Observations sur la comète de 1652, et une Méthode pour observer les éclipses de lune.

ROOKE (sir George), amiral, 1650-1708, eut sous Guillaume et sous la reine Anne le commandement de plusieurs expéditions, se distingua aux batailles de La Hogue et de Malaga, força l’estacade de Vigo (1702), et prit Gibraltar (1704).

ROOS, famille d'artistes allemands qui cultiva avec succès le genre du paysage, et des animaux, J. Henri, né à Otterburg dans le Palatinat en 1631, m. à Francfort-sur-le-Mein en 1685, peintre officiel de Charles-Louis, électeur palatin, s'adonna le premier à ce genre; il réussit aussi dans le portrait et dans la gravure. — Philippe, son fils, né à Francfort en 1655, mort en 1705 à Tivoli où il s'était fixé, est regardé comme le peintre le plus habile dans le genre adopté par son père : il peignait avec une merveilleuse promptitude et néanmoins avec beaucoup de fini. Les Italiens le nomment Rosa di Tivoli. — J. Melchior, frère de Philippe, né à Francfort en 1659, mort en 1731, à Nuremberg, où il s'était établi, et Joseph, petit-fils de Philippe, né à Vienne en 1728, mort en 1790, soutinrent la réputation de la famille. Joseph dirigeait la galerie impériale de Vienne. Il réussit dans la gravure comme dans la peinture.

ROQUE-BRUSSANE, ch.-l. de c. (Var), à 13 kil. S. O. de Brignoles, sur l'Issole; 1312 h.

ROQUECOURBE, ch.-l. de c. (Tarn), sur l'Agout, à 9 k. N. E. de Castres; 1793 h. Bonneterie.

ROQUEFAVOUR, vge des Bouches-du-Rhône, à 20 kil. O. d'Aix, donne son nom à l'aqueduc qui conduit a Marseille les eaux de la Durance. On y admire un magnifique pont-aqueduc sur l'Arc, élevé de 80° au-dessus du sol. Il a été terminé en 1848.

ROQUEFORT, vge de l'Aveyron, à 9 kil. E. de St-Affrique; 750 hab. Renommé par ses fromages de lait de brebis, qu'on perfectionne dans des souterrains qui ont une température constante d'env. 12°.

ROQUEFORT, ch.-l. de cant. (Landes), sur la Douze, à 22 kil. N. E. de Mont-de-Marsan; 1745 h. Anc. château fort, bâti entre des rochers. Poterie.