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vention après la Terreur, il fut nommé commissaire à l’armée de Pichegru, ambassadeur près les villes hanséatiques, puis ministre plénipotentiaire au congrès de Rastadt (1798). Des hussards autrichiens l’égorgèrent, ainsi que son collègue Bonnier, au moment où il quittait Rastadt pour revenir en France (1799).

ROBERT, dit le Fort, tige des Capétiens, descendait, suivant les uns, du saxon Witikind, suivant les autres, de Childebrand, frère de Charles-Martel ; quelques-uns le fond descendre d’un simple boucher. Charles le Chauve l’investit du comté de Paris en 861, puis de la Marche Angevine ou comté d’Anjou (864). Robert combattit les Normands avec une valeur qui lui valut son surnom, mais il finit par périr, accablé sous le nombre, à Brissarthe (Anjou), en 866. Eudes et Robert I, ses fils, devinrent rois de France ; Emma, sa petite-fille, épousa Raoul de Bourgogne, qui occupa aussi le trône (923).

ROBERT I, roi de France, 2e fils de Robert le Fort et frère cadet d’Eudes, fut élu roi à Soissons en 922, en opposition à Charles le Simple, mais fut tué à la bataille de Soissons en 923. Hugues le Grand était son fils, et Hugues Capet son petit-fils.

ROBERT II, le Pieux, roi de France de 996 à 1031, fils de Hugues Capet, fut associé par son père à la couronne dès 988. Excommunié en 998 par le pape pour avoir épousé Berthe de Bourgogne, sa parente, il la remplaça par Constance d’Arles ; mais celle-ci le rendit très-malheureux : ses deux fils se révoltèrent contre lui à l’instigation de leur mère. Robert s’opposa, mais vainement, aux prétentions de l’empereur Conrad II sur le roy. d’Arles, mais il ajouta la Bourgogne à ses domaines après la mort du duc Henri le Grand, son oncle (1015). Son règne fut signalé par d’horribles famines et par de perpétuelles guerres féodales, qui amenèrent l’institution de la Trêve de Dieu (V. ce mot). Ce prince était doux, pacifique et d’une très-grande piété : il se plaisait à chanter au lutrin et composa lui-même plusieurs hymnes.

ROBERT, le Vieux, duc de Bourgogne, 3e fils du roi de France Robert II, tenta inutilement, de concert avec sa mère Constance, de supplanter son frère Henri, qui devait succéder au trône, fut néanmoins investi par ce frère du duché de Bourgogne en 1032, tua son beau-père dans un accès de colère et mourut en 1075, dans un âge très-avancé (d’où son surnom) et après un règne souillé par des violences. C’est lui qui fonda la 1re maison capétienne de Bourgogne.

ROBERT D’ARTOIS, le Vaillant, frère de S. Louis, suivit ce prince en Égypte, livra contre ses ordres la bataille de la Mansourah (1250), y remporta la victoire, mais périt en poursuivant les fuyards. S. Louis avait érigé pour lui l’Artois en comté-pairie (1237). — Son fils, R. Il d’Artois, suivit S. Louis dans sa seconde croisade (1270), puis alla au secours de Charles d’Anjou, roi de Naples, et défit les Aragonais. Il battit les Flamands à Furnes (1297), et périt en leur livrant une nouvelle bataille à Courtray (1302). — R. d’Artois, petit-fils du préc., se vit dépouillé du comté d’Artois par sa tante Mahaut, tenta vainement de se le faire adjuger par le roi de France Philippe de Valois, se retira pour se venger en Angleterre auprès d’Édouard III, excita ce prince à faire la guerre à Philippe et à prendre le titre de roi de France, et reçut d’Édouard III le titre de comte du Richmond. Il périt en 1342, d’une blessure qu’il reçut à Vannes, en combattant dans les rangs des Anglais.

ROBERT I, le Magnifique et le Diable, duc de Normandie, 2e fils du duc Richard II, remplaça en 1028 son frère Richard III, qu’on l’accuse d’avoir empoisonné ; réprima plusieurs révoltes dans ses États, rétablit le comte de Flandre Baudouin IV, soutint le roi de France Henri I contre les rebelles et contribua à lui assurer le trône, obtint en récompense le Vexin français, contraignit le duc de Bretagne à se reconnaître son vassal, et tenta de défendre les enfants d’Edmond, Alfred et Édouard, exclus du trône d’Angleterre par Canut. Pour expier les fautes de sa jeunesse, il alla en pèlerinage à Jérusalem : il mourut à Nicée en 1035, pendant qu’il revenait de ce pèlerinage. Il ne laissait qu’un fils naturel, qui fut le célèbre Guillaume le Conquérant.

ROBERT II, Courte-Heuse (c.-à-d. courte cuisse), duc de Normandie de 1087 à 1134, fils aîné de Guillaume le Conquérant, s’était révolté contre son père pour le forcer à lui céder la Normandie après la conquête de l’Angleterre. Il disputa la couronne d’Angleterre à Guillaume le Roux, son frère, mais sans succès. En 1096, il engagea son duché à ce prince pour se procurer les moyens d’aller à la 1re croisade ; il se couvrit de gloire dans cette expédition, notamment à la prise d’Antioche et à l’assaut de Jérusalem, mais il fut, en son absence, frustré du trône d’Angleterre par son jeune frère Henri Beauclerc, qui même envahit la Normandie. À son retour, Robert revendiqua ses droits, mais il fut battu à Tinchebray, 1106, et enfermé au château de Cardiff, où il resta jusqu’à sa mort.

ROBERT, Guiscard (c-à-d. l’Avisé), duc de Pouille, un des fils de Tancrède de Hauteville, gentilhomme normand, alla en 1046 rejoindre ses frères en Italie, décida par sa valeur la victoire remportée à Civitella sur le pape Léon IX et fit ce pontife prisonnier (1053), succéda à Hurafroy comme comte de Pouille en 1057, conquit la Calabre, se fit donner par Nicolas II le titre de duc de Pouille et Calabre, 1059, enleva aux Grecs les principautés de Salerne et de Bénévent, fut excommunié par Grégoire VII, puis se réconcilia avec lui et lui fit nommage de ses États, passa la mer pour attaquer l’empereur grec, prit Corfou, Durazzo, Butrinto, mais fut forcé de revenir pour protéger ses propres États contre l’empereur Henri IV, délivra Grégoire VII, bloqué par ce prince dans le château St-Ange, et le mit en sûreté à Salerne. Il venait d’entreprendre une nouvelle expédition contre les Grecs lorsqu’il mourut à Céphalonie. À la bravoure, ce prince joignait une habileté remarquable, qui lui valut son surnom. Il aimait les lettres et eut pour secrétaire Jean de Milan, un des fondateurs de l’École de Salerne. Roger, le puîné de ses fils, lui succéda.

ROBERT DE COURTENAY, empereur latin de Constantinople, succéda en 1219 à son père Pierre de Courtenay, fit la guerre à Jean Vatace, empereur de Nicée, mais avec peu de succès. Ayant épousé une femme qui était déjà promise à un chevalier bourguignon, celui-ci se vengea en enlevant cette femme et en lui coupant le nez et la bouche. Robert, épouvanté de cette barbarie, s’enfuit : il allait implorer le pape lorsqu’il mourut en Achaïe (1228). Il laissait un enfant mineur, le jeune Baudouin II.

ROBERT D’ANJOU, le Sage, roi de Naples de 1309 à 1340, 3e fils de Charles le Boiteux, se fit reconnaître roi à la mort de Charles par la protection du pape, à l’exclusion de Charobert, fils de son frère aîné, déjà roi de Hongrie. Il défendit les papes contre l’empereur Henri VII, et fut, après la mort de ce prince, nommé par Clément V vicaire de l’empire en Italie, 1313. Ce prince était renommé pour sa science et aimait les lettres : il accueillit à sa cour Pétrarque et Boccace.

ROBERT, le Bref et le Débonnaire, empereur d’Allemagne de 1400 à 1410, né en 1352, était fils de Robert le Tenace, comte palatin de Bavière, et appartenait à la branche Rodolphine de la maison de Wittelsbach. Élu en 1400, après la déposition de Wenceslas, il essaya vainement de reconquérir le Milanais sur les Visconti. Pendant le Grand Schisme, il se déclara pour l’anti-pape Grégoire XII. Il est le fondateur de l’Université de Heidelberg.

ROBERT I, BRUCE, roi d’Écosse. V. BRUCE (Rob.). — II, STUART, roi d’Écosse, né en 1316, tint les rênes de l’État pendant que David II (Bruce), son oncle, était captif, lui succéda en 1370. consolida son autorité malgré l’opposition de William Douglas, renouvela l’alliance avec la France, fit la guerre à l’Angleterre et gagna en 1388 la bataille d’Otterburn, qui amena la paix. Il mourut en 1390. — III. STUART, fils de Ro-