Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/489

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nation, de critique ou de description, parmi lesquels on distingue : Contes et Nouvelles littéraires (1832-34) ; le Chemin de traverse (1836) ; Versailles et son Musée historique (1838) ; Voyage en Italie (1842) ; la Normandie et la Bretagne historiques, pittoresques et monumentales (1844), etc., ainsi que de nombreuses notices en tête d’éditions de divers auteurs, une traduction d’Horace, etc., etc. Il fut reçu à l’Académie française en 1870, et mourut en 1874.

JEAN (Népomucène-Marie-Joseph), roi de Saxe, né en 1801, m. en 1873. Dernier fils du roi Maximilien, il succéda à son frère Frédéric-Auguste en 1854. Son règne a été marqué par l’abolition de la juridiction seigneuriale et par la réforme du Code pénal. Il resta neutre dans la guerre de l’Autriche contre la Prusse (1866), mais soutint activement cette dernière puissance dans la guerre contre la France (1870-7l). Avant d’arriver au trône, il s’était fait connaître par son goût pour les lettres et les arts, avait publié une traduction de la Divine Comédie (1839-49), et avait été nommé président de la Société d’histoire et d’antiquités de Dresde.

JOBERT DE LAMBALLE (Antoine-Joseph), médecin français, né à Lamballe (Côtes-du-Nord) en 1799, m. en 1867 ; fut professeur de clinique chirurgicale à la Faculté de Paris, chirurgien de plusieurs hôpitaux, membre de l’Académie de médecine et de l’Académie des sciences. Il a laissé des ouvrages importants parmi lesquels on distingue : Traité des maladies chirurgicales de l’intestin (1829) ; Études sur le système nerveux (1838) ; Traité de chirurgie plastique (1849, etc.).

JOMINI (Henri, baron), général et écrivain stratégique né à Pazerne (Vaud) en 1779, m. en 1869 ; servit d’abord dans un régiment suisse à la solde de la France, puis dans l’armée française, fut créé par Napoléon Ier baron, général de brigade et historiographe de France ; puis, ayant été disgracié (1813), passa au service de l’empereur de Russie, dont il devint aide de camp, et fut chargé de compléter l’éducation militaire du grand-duc Nicolas ; a écrit plusieurs ouvrages qui lui ont fait une grande réputation de tacticien : Traité des grandes opérations militaires (1819, 3 vol. in-8) ; Hist. critique et militaire des guerres de la Révolution (1805-21, 15 vol. in-8) ; Vie politique et militaire de Napoléon (1827, 4 vol.), etc.

JUAREZ (Benito), président de la République mexicaine, né vers 1810 ; appartenait à la race indienne et à une famille très-pauvre ; se fit un nom comme avocat ; fut, en 1856, nommé député au Congrès, et devint président de la Cour suprême de justice ; se mit, lors de la chute de Comonfort (1857), à la tête du parti constitutionnel ou fédéral, et lutta les armes à la main contre les présidents qui succédèrent à Comonfort, le gén. Zuloaga et le gén. Miramon ; organisa un gouvernement qu’il fit reconnaître par les États-Unis (1859), puis (après la défaite de Miramon) par les puissances occidentales (1861) ; mais ne put réprimer les désordres intérieurs et ne se soutint qu’à l’aide d’exactions de toute sorte, dont eurent à souffrir les Européens ; provoqua par ces mesures une expédition franco-anglo-espagnole (1862) ; sut désintéresser l’Angleterre et l’Espagne, eut à combattre les troupes françaises ; appela aux armes la nation entière pour résister à l’invasion, soutint une lutte à outrance, qu’il continua par une guerre de guérillas, même après de nombreux revers et la proclamation comme empereur de l’archiduc d’Autriche Maximilien (1864) ; s’empara, après le départ des troupes françaises, de la personne de Maximilien, qu’il fit fusiller (1867) ; fut réélu président par le Congrès en 1871, gouverna quelque temps au milieu d’insurrections continuelles, soutenues par Porfirio Diaz, Marquez, etc. ; mourut en 1872, et eut pour successeur Lerdo de Tejada.

JUSUF (Le gén.), né à l’île d’Elbe en 1805, m. en 1866 ; passa une partie de son enfance à Tunis, où il avait été amené par les corsaires ; entra en 1830 au service de la France, qu’il servit dès lors en Algérie, dans le corps des spahis, avec une rare intelligence et une bravoure à toute épreuve ; fut naturalisé Français en 1839, et devint en 1856 général de division. Il a publié en 1850 un ouvrage intéressant, la Guerre en Afrique.

KAULBACH (Guillaume de), peintre allemand, né à Arolsen (Waldeck) en 1805, m. en 18711 ; fut élève de Cornélius ; reproduisit d’abord le style simple et sévère de ce maître dans des sujets antiques comme Apollon au milieu des Muses, Psyché et l’Amour ; mais s’en écarta depuis dans de vastes compositions inspirées des romantiques allemands (la Bataille des Huns, la Destruction de Jérusalem, le Roman du Renard, la Tour de Babel, la Réformation, etc.), qui lui valurent la faveur du roi Louis Ier de Bavière, la direction de l’Académie des arts de Munich, et une très-grande popularité dans toute l’Allemagne. — Son neveu, M. Fréd. Kaulbach, s’est fait un nom comme peintre de portraits.

KISSELEFF (Paul-Dmitrévitch, comte de), général et diplomate russe, né à Moscou en 1788, m. en 1872 ; fit les campagnes de Tilsitt, Eylau, Friedland, la Moskowa ; devint lieutenant général à la suite de la guerre se 1828 contre les Turcs ; exerça les pouvoirs civils et militaires dans les Principautés danubiennes de 1829 à 1834 ; fut, de 1856 à 1862, ambassadeur à Paris, et fixa jusqu’à la fin de ses jours sa résidence dans cette capitale. — Son frère (Nicolas), né en 1800, également diplomate, l’avait précédé comme chargé de légation, puis ministre plénipotentiaire à Paris (1847-1854).

KOCK (Charles-Paul de), auteur dramatique et romancier français, né à Passy (Seine) en 1794, mort en 1871. Fils d’un banquier hollandais mort en 93 sur l’échafaud, il entra à quinze ans dans le commerce, mais en sortit deux ans après pour se livrer aux lettres. Il a écrit pour le théâtre dans les genres les plus variés (mélodrame, opéra-comique, vaudeville) avec divers collaborateurs, et souvent avec succès. Mais ce qui a rendu son nom populaire en France, et même à l’étranger, ce sont ses nombreux romans d’une gaieté souvent un peu trop gauloise, et dont le nombre dépasse deux cents. Les plus connus sont les suivants : Georgette ou la nièce du tabellion (1820) ; Gustave ou le mauvais sujet (1821) ; Frère Jacques (1822) ; Monsieur Dupont (1824) ; le Barbier de Paris (1826) ; Mœurs parisiennes (1837) ; Moustache (1838) ; l’Homme au trois culottes (1840) ; Ce monsieur ! (1842), etc.

LAFAYE (Benjamin), philologue français, né dans l’Yonne en 1809, m. en 1867 ; fut élève de l’École normale, professeur de philosophie, doyen de la Faculté des lettres d’Aix. Il a laissé un excellent Dictionn. des synonymes de la langue française (1858).

LA FERRIÈRE (Adolphe), artiste dramatique français, né à Alençon vers 1796, m. en 1877 ; obtint de bonne heure des succès dans le drame, fut distingué par Frédérick Lemaître, et s’illustra particulièrement par le rôle d’Antony dans la pièce d’Alexandre Dumas. Il a joué avec succès jusqu’à ses dernières années, avec un air de jeunesse qui ne le quitta jamais.

LA GUÉRONNIÈRE (L.-Ét. Arthur, vicomte de), publiciste français, né en 1816 en Poitou, m. en 1875 ; débuta dans les journaux légitimistes ; suivit de 1848 à 1850 la ligne politique de M. de Lamartine ; devint un des auxiliaires du président L. Napoléon, donna son adhésion au coup d’État de 2 décembre ; fut député du Cantal au Corps législatif (1851), conseiller d’État (1853), sénateur (1861). Il a fondé en 1862 et dirigé plusieurs année le journal la France ; a donné des Portraits politiques contemporains (1851-56), et, sous le voile de l’anonyme, plusieurs brochures politiques qui ont paru interpréter les pensées secrètes de Napoléon III.