Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

RIOUFFE (Honoré, baron), littérateur et homme politique, né à Rome en 1764, fut incarcéré sous la Terreur comme Girondin, devint ensuite membre et président du Tribunat, fut nommé en 1804 préfet de la Côte-d'Or et en 1808 de la Meurthe. Visitant en 1813 les hôpitaux de Nancy, alors infectés du typhus, pour prodiguer aux malades des secours et des consolations, il fut atteint de la maladie et y succomba. On a de lui, outre quelques poésies, les Mémoires d'un détenu, pour servir à l'histoire de la tyrannie de Robespierre, an III, écrit intéressant, réimprimé dans les Mém. de la Révolution.

RIOZ, ch.-l. de cant. (Haute-Saône), à 27 kil. S. de Vesoul; 1001 hab.

RIPAILLE, célèbre château de Savoie, à 2 kil. N. E. de Thonon. Amédée VIII, duc de Savoie (pape depuis sous le nom de Félix V), y établit la principale commanderie de l'ordre de St-Maurice qu'il avait fondé. 11 s'y retira après son abdication (1434), et ne quitta ce séjour que pendant la durée de son pontificat (1440-49). La vie commode et délicieuse qu'il y menait a, dit-on, donné naissance à l'expression proverbiale : faire ripaille.

RIPAULT (l'abbé), philologue et antiquaire, né à Orléans en 1775, mort en 1823, se fit libraire à la Révolution, fut un des rédacteurs de la Gazette de France, fit partie de l'expédition scientifique d’Égypte et fut au retour nommé bibliothécaire du général Bonaparte. On a de lui une Description abrégée des principaux monuments de la Hte-Égypte, et une Histoire de Marc-Aurèle, 1820, écrite du style le plus ampoulé.

RIPERDA (Jean Guill., duc de), aventurier, né vers 1680 a Grœningue d'une famille noble, était colonel d'infanterie lorsqu'il fut nommé ambassadeur de Hollande en Espagne (1718). Il sut plaire à Philippe V, qui le créa duc, et lui confia le ministère des affaires étrangères et des finances; mais, détesté, comme étranger, des nobles espagnols, il finit par tomber en disgrâce et fut détenu à la tour de Ségovie(1726). Il s'évada en 1728, et, après avoir erré en Portugal, en Angleterre, en Hollande, il alla dans le Maroc, où il prit le turban; il reçut même le commandement d'une armée contre les Espagnols, mais, ayant été battu devant Ceuta, il fut mis en prison, puis banni de la ville de Maroc; il mourut a Tétuan en 1737. On a sa Vie en anglais. Londres, 1739, et en français, Amst., même année.

RIPERT-MONCLAR (J. P. Fr., marquis de), magistrat, né à Aix en 1711, m. en 1773. Procureur général au parlement de Provence, déploya dans une foule de Mémoires et de Réquisitoires une connaissance profonde du droit public, en même temps qu'une remarquable éloquence, fut souvent consulté par le contrôleur général Machault sur des questions d'administration, combattit l'impôt du 20e, prit la défense des Protestants, surtout dans la question du mariage, fut chargé en 1768, avec le comte de Rochechouart, de prendre possession du Comtat et soutint dans un mémoire les droits de la France sur ce pays. Ardent adversaire des Jésuites, il publia contre eux en 1762 un célèbre Compte rendu des constitutions de la Société. On a aussi de lui d'éloquents mémoires judiciaires et des commentaires sur l’Esprit des lois de Montesquieu.

RIPHÉES (Monts), chaîne de montagnes que les Grecs plaçaient vaguement dans des parages septentrionaux, et qu'ils éloignaient de plus en plus à mesure qu'ils acquéraient des connaissances plus étendues. Ces monts, qui paraissent se confondre avec les monts Hyperboréens (V. ce mot), étaient représentés comme très-froids et couverts de neige. — Ils ont pu correspondre successivement au Tchardagh, au Balkan, aux Carpathes ou à l’Oural.

RIPON, Rhidogonum, v. d'Angleterre (York), sur l'Ure, à 33 kil. N. O. d'York; 6000 h. Évêché. Pont de 17 arches, canal qui communique avec York, Hull, Londres; église de St-Pierre et de St-Wilfrid (très-ancienne); obélisque de 30m. Il y fut signé en 1640 un armistice entre Charles I et les Écossais révoltés.

RIPUAIRES (FRANCS), V. FRANCS.

RIQUET (Pierre Paul de), créateur du canal du Languedoc, né vers 1604 à Béziers, m. en 1680, était issu des Arrhigetti ou Riquetti, bannis de Florence pendant les guerres civiles. Il conçut le premier le projet d'unir par un canal l'Océan et la Méditerranée, fit goûter ce projet à Colbert et le poussa presque à sa fin. Cet immense travail, commencé en 1666, fut exécuté à ses frais, avec le concours de l'ingénieur Andréossy. Usé par le travail et miné par les contrariétés, Riquet mourut à Toulouse en 1680, 6 mois avant l'achèvement de l'entreprise. — Ses deux fils, J. Matthias, président à mortier au parlement de Toulouse, et P. Paul, comte de Caraman (V. CARAMAN), achevèrent les travaux en 1681. C'est en 1724 seulement que ce magnifique ouvrage, qui avait coûté 34 millions de nos francs, commença à produire un revenu aux héritiers de la famille. Une statue a été élevée à P. Riquet en 1853 sur une des places de Toulouse.

RIQUETTI DE MIRABEAU. V. MIRABEAU.

RIQUIER (S.), abbé de Centule dans le Ponthieu, mort vers 645, est fêté le 26 avril et le 9 oct.

RIS, bg du dép. de Seine-et-Oise, sur la Seine et le chemin de fer de Corbeil, à 27 kil. S. de Paris et à 8 kil. N. O. de Corbeil. Pont suspendu, joli château, avec jardin botanique. Près delà, est Petit-Bourg.

RISBECK (Gaspard), écrivain, né en 1750 à Hœchst près de Francfort, m. en 1786, était fils d'un riche négociant. Il quitta l'étude du droit pour les lettres, dépensa toute sa fortune en voyages, puis se mit aux gages des libraires. Il continua les Lettres sur les moines (ouvrage commencé par Delaroche) ; et donna lui-même un Voyage en Allemagne, 1783, et une Histoire de l'Allemagne, Zurich, 1787.

RISCLE, ch.-l. de cant. (Gers), sur l'Adour, à 46 kil. O. N. O. de Mirande; 2010 hab.

RITTER (J. Guill.), physicien, né en 1776 à Samitz en Silésie, m. en 1810, étudia la médecine à Iéna, et fit de belles expériences galvaniques, qui, en 1804, lui ouvrirent les portes de l'Académie de Munich. Ses ouvrages sont pleins d'idées neuves, mais il se laisse trop entraîner par son imagination. Il croyait à la baguette divinatoire et au magnétisme animal. On a de lui : Preuve que l'action de la vie est toujours accompagnée de galvanisme, Weimar, 1798; Contribution à la connaissance plus particulière du galvanisme, 1801-1802; Mémoires physico-chimiques, 1806; Fragments tirés de la succession d'un jeune physicien, Heidelberg, 1810: c'est une espèce d'autobiographie.

RITTER (Karl), géographe, né en 1779 à Quedlinbourg (Saxe prussienne), m. en 1859, fut d'abord précepteur de jeunes gens, avec lesquels il visita une partie de l'Europe, puis remplaça Schlosser comme professeur d'histoire au collége de Francfort-sur-le-Mein et fut appelé peu après à l'Université de Berlin comme professeur de géographie. Créateur de la géographie scientifique, il entreprit, sous le titre de Géographie générale dans son rapport avec la nature et l'histoire de l'homme, un grand ouvrage qui devait offrir la description du globe envisagé sous toutes ses faces. Il en donna à Berlin, de 1817 à 1818, une 1re édition; mais, trouvant son œuvre imparfaite, il la refondit dans une 2e édition qui, commencée en 1822, n'était pas terminée à sa mort, bien que comprenant déjà 18 volumes : il n'avait pu traiter que l’Afrique et l’Asie. La 1re partie de cet ouvrage a été trad. par Buret et Desor, 1836.

RITTERSHUYS (Conrad), professeur de droit à Altdorf, né à Brunswick en 1560, m. en 1613, a donné une bonne édition d’Oppien, avec trad. lat., Leyde, 1597. — On a de son fils, Nicolas R., 1597-1670 : Genealogia imperatorum, ducum, etc., orbis totius ab anno 1640, 4 v. fol., Tubingue, 1664-84.