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BECQUEREL (Ant.-César), physicien français, né à Châtillon-sur-Loing en 1788, m. en 1878. Sorti de l’École polytechnique en 1808, il se distingua, comme officier du génie, dans les campagnes d’Espagne et de France ; quitta le service en 1815 et se consacra depuis à des travaux scientifiques qui lui valurent le titre de membre de l’Académie des sciences (1829), et la chaire de professeur de physique au Muséum (1837). Il fit surtout de l’électro-chimie appliquée aux arts l’objet de ses recherches, donna le premier l’idée des piles à courant constant, s’occupa également avec succès de physiologie et de climatologie et prit une grande part à l’amélioration du sol de la Sologne. Outre de nombreux Mémoires, publiés dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, dans les Annales de physique et de chimie, etc., il a donné plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : Traité de l’électricité et du magnétisme, 7 vol., 1831-40 ; Traité de physique appliquée à la chimie et aux sciences naturelles, 2 vol. 1847 ; etc. — Son fils, M. Edm. Becquerel, a collaboré à quelques-uns de ses ouvrages (Éléments de physique terrestre et de météorologie, etc.).

BEDEAU (Alphonse), général français, né en 1804, mort en 1863, fut un des officiers qui prirent la part la plus brillante aux guerres d’Algérie, sous le règne de Louis-Philippe, organisa la province de Tlemcen, après en avo1r chassé les Arabes (18112) ; se distingua à la bataille de l’Isly (1844), et commanda la province de Constantine ; fut membre de l’Assemblée constituante de 1848, et fut blessé en combattant l’insurrection de Juin ; fut, comme membre de la droite de l’Assemblée législative, arrêté au coup d’État du 2 déc. 1851, et exilé en Belgique.

BEECHER-STOWE (mistress Harriet), romancière américaine, née à Litchfield (Connecticut) en 1814, m. en 1872. Fille d’un pasteur protestant, elle épousa un autre pasteur ; dut quitter avec lui, pour des opinions abolitionnistes ouvertement déclarées, la ville de Cincinnati où le docteur Stowe était professeur, et se réfugia dans le Maine. Après avoir publié quelques contes ou nouvelles, elle se fit un nom populaire par un roman émouvant, la Case de l’oncle Tom, qui eut un immense succès en Amérique et en Europe, fut traduit dans toutes les langues, et porta un coup terrible à la cause de l’esclavage (1852). D’autres ouvrages, publiés depuis, d’après la même inspiration, n’ont rien ajouté à la réputation de l’auteur.

BELLANGÉ (J.-L.-Hippolyte), peintre d’histoire français, né à Paris en 1800, m. en 1866 ; fut élève de Gros, et s’est fait un nom pour la peinture des batailles et scènes militaires. Plusieurs de ses toiles sont au musée de Versailles.

BELLOGUET (Louis, baron Roget de), né à Bergheim (Haut-Rhin) en 1796, m. en 1872 ; était fils d’un général de l’Empire, devint lui-même chef d’escadron, et quitta le service pour se livrer à des travaux qui font époque dans l’histoire des études celtiques, et qu’il a recueillis sous le titre d’Ethnologie gauloise (Glossaire gaulois, 1858 et 1872 ; Types gaulois, 1861 ; Génie gaulois, 1868).

BERLIOZ (Louis-Hector), compositeur français, né à a Côte-Saint-André (Isère) en 1803, m. en 1869 ; a donné plusieurs symphonies et opéras, parmi lesquels on remarque : Symphonie funèbre ; Symphonie d’Harold et de Roméo et Juliette ; Benvenuto Cellini (1838) et les Troyens (1866). Son œuvre la plus estimée est le Requiem exécuté aux funérailles du général Damrémont (1836). Dès 1832, il se fit connaître comme critique dans la Gazette musicale et dans le Journal des Débats, et y soutint son système musical qui subordonne la mélodie à la recherche de l’expression en général considérée comme propre à la poésie. Il devint membre de l’Académie des beaux-arts (1856), et a laissé plusieurs ouvrages : Traité d’instrumentation et d’orchestration moderne (1844) ; Études sur Beethoven, Gluck et Weber (l845) ; Grotesques de la musique (1859).

BERNARD (Claude), physiologiste français, né à Saint-Julien (Rhône) en 1813, m. en 1878 ; fut successivement interne des hôpitaux de Paris, préparateur de Magendie au Collége de France, professeur de physiologie à la Faculté des sciences de Paris, au Collége de France et au Muséum, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie française. Il a donné les résultats de son enseignement dans une suite de publications : Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine (1865) ; Leçons sur les effets des puissances toxiques et médicamenteuses (1857) ; Leçons sur la physiologie et la pathologie du système nerveux (1858) ; Leçons sur les propriétés physiologiques et les altérations pathologiques des différents liquides de l’organisme (1859) ; Leçons et expériences physiologiques sur la nutrition et le développement (1860), etc. Il a en outre publié dans la Gazette médicale, dans les Comptes rendus de la Société de biologie et de l’Académie des sciences, dans la Revue des Deux Mondes, des Mémoires ou articles importants (sur les usages du pancréas, sur la fonction glyconique du foie, sur le grand sympathique, sur la chaleur animale, sur le cœur, sur la vie, etc.). On lui doit en outre un Rapport sur les progrès et la marche de la physiologie générale en France (1867). Presque toutes ces publications contiennent quelque découverte de l’auteur dans le domaine de la physiologie, et sont remarquables par la netteté et la précision du style : mais ce qui a fait surtout la célébrité de Claude Bernard, ce sont les développements qu’il a donnés à la physiologie. expérimentale, ou il a dépassé son maître Magendie, et où il a tiré un remarquable parti de la vivisection.

BEULÉ (Charles-Ernest), archéologue et homme politique français, né à Saumur en 1826, mort en 1871 ; fut élève de l’École normale et de l’École française d’Athènes ; se fit de bonne heure un nom par sa découverte de l’escalier de l’Acropole (1853) ; succéda à Raoul-Rochette comme professeur d’archéologie (1854) ; fit des fouilles importantes sur l’emplacement de Carthage ; devint membre de l’Académie des inscriptions (1860) et bientôt (1862) secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts ; ajouta à ses travaux de pure érudition (l’Acropole d’Athènes, 1854 ; Études sur le Péloponèse, 1855 ; les Monnaies d’Athènes, 1858 ; Histoire de l’art grec, 1870, etc.) quelques ouvrages fort remarqués, où la recherche et la peinture des faits historiques n’étaient pas exemptes d’allusions contemporaines, et qui ont été réunis sous ce titre général : le Procès des Césars (1866-1870). Il entra dans la vie politique après la révolution de 1870, comme député de Maine-et-Loire, prit place au centre droit, et fut ministre de l’intérieur au 24 mai 1873.

BIBESCO (Georges), hospodar de Valachie, né en 1805 à Craiova, m. en 1873 ; fut hospodar de 1843 à 1848, et, comme membre du divan, chargé de la réorganisation de la Moldo-Valachie (1857) ; se montra partisan de l’union des deux principautés sous la souveraineté d’un prince étranger.

BOECKH (Auguste), érudit allemand né en 1785 à Carlsruhe, m. en 1867 ; enseigna longtemps à Heidelberg et à Berlin, devint directeur du séminaire philologique de cette ville et conseiller intime du roi. Il était membre correspondant de l’Institut de France. On doit à Bœckh de nombreux travaux de philologie et d’archéologie, dont les principaux sont ; Économie politique des Athéniens, 1817, 2 vol. in-8, trad. en français par Laligant ; 1828, 2 vol. in-8, et dont l’auteur a donné une 2e édit. fort augmentée, 3 vol. in-8, 1851 ; édition de Pindare, 18ll-22, 4 vol. in-4 ; Corpus inscriptionum Græcarum, 3 vol. in-fol., 1824-50, continué par Franz et E. Curtius ; etc.

BONJEAN (Louis-Bernard), jurisconsulte fran-