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de Leipzig (1813), où il eut le poignet emporté, servit sous la Restauration et sous la monarchie de Juillet ; se fit remarquer après la révolution de 1848, par son attitude énergique contre les tentatives de désordre, fut député du Doubs à la Constituante et à la Législative, président du comité de la rue de Poitiers ; remplaça, en 1851, le général Changarnier comme commandant de l’armée de Paris, concourut au coup d’État du 2 décembre, se distingua dans la guerre contre la Russie, et s’empara de Bomarsund, ce qui lui valut le bâton de maréchal (1854) ; enfin prit une part importante à la bataille de Solférino.

BARANTE (Prosper BRUGIÈRE, baron de), historien et publiciste français, né à Riom en 1782, mort en 1866; fut préfet sous l'Empire; fut nommé par Louis XVIII conseiller d'État, puis pair de France (1819); entra néanmoins bientôt dans les rangs de l'opposition, et partagea son temps entre des brochures politiques d'un libéralisme modéré, des discours à la Chambre des pairs et des publications littéraires, qui le firent recevoir à l'Académie française (1828), et dont la plus estimée est l’Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois (1824-26). Après 1830, il fut et demeura un des partisans les plus dévoués du gouvernement de Louis-Philippe et de la politique conservatrice. Il vécut dans la retraite après la révolution de Février, et se consacra tout entier aux lettres. On a de lui, outre l’Hist. des ducs de Bourgogne; une traduction des OEuvres dramatiques de Schiller, une Hist. de la Convention et du Directoire, la Vie politique de Royer-Collard, des Mélanges historiques et littéraires, un Tableau de la littérature au XVIIIe siècle.

BAROCHE (Pierre-Jules), avocat et homme politique français, né à Paris en 1802, mort en 1870. Reçu avocat en 1823, il devint bâtonnier de l’ordre en 1846. Nommé député l’année suivante, il suivit la ligne politique de M. Odilon Barrot, fit partie de l’opposition dynastique, prit part à l’organisation des Banquets, et signa l’acte d’accusation contre le ministère Guizot et Duchâtel. A la Constituante, il vota avec la droite ; il fut nommé procureur général près la Cour d’appel de Paris, et exerça les fonctions du ministère public dans les procès de Bourges et de Versailles. Devenu vice-président de l’Assemblée législative, il essaya d’être un trait d’union entre le parti parlementaire et l’Élysée ; nommé ministre de l’intérieur par le prince-président, en 1850, il signa le décret de révocation du général Changarnier, et prépara la loi du 31 mai, qui restreignait le suffrage universel ; il quitta le ministère en 1851, lorsque L. Napoléon eut demandé le retrait de cette loi. Après le coup d’État du 2 décembre, il fut nommé vice-président de la commission consultative, puis vice-président et enfin président du conseil d’État ; fut chargé en 1860, comme ministre sans porte-feuille, de défendre, devant le Corps législatif et le Sénat, les idées du gouvernement ; devint ministre de la justice et des cultes (1863-1869) : comme tel, il interdit aux évêques la publication du Syllabus. Lors de la chute de l’Empire, il était sénateur et membre du conseil privé. — Son fils, Ernest Baroche, fut sous l’Empire maître des requêtes au conseil d’État, et fut tué à la tête d’un bataillon de gardes mobiles à l’affaire du Bourget, pendant le siége de Paris (30 oct. 1870).

BARRIÈRE (Théodore), auteur dramatique français, né à Paris en 1823, m. en 1877 ; était attaché au Dépôt de la guerre comme graveur-géographe ; a donné au théâtre, soit seul, soit en collaboration avec divers auteurs, un grand nombre de drames et de vaudevilles dont plusieurs ont obtenu un grand succès : la Vie de bohême (1848) ; les Filles de marbre (1853) ; les Parisiens (1855) ; Calino (1856) ; les Faux bonshommes (1856) ; les Jocrisses dé l’amour (1865), etc.

BARROT (Odilon), h. politique français, né à Villefort (Lozère) en 1791, m. en 1873. Fils d’un ancien conventionnel rallié à la monarchie, il devint, en 1814, avocat aux Conseils du roi et à la Cour de cassation ; refusa le serment sous les Cent jours ; combattit, sous la seconde Restauration, les prétentions des émigrés et les excès de la Chambre introuvable, et prit une part active à la révolution de 1830 ; fut, pendant le règne de Louis-Philippe, le chef de la gauche dynastique, et, comme tel, défendit le droit d’association, et combattit les lo1s de septembre ; entreprit contre le ministère de M. Guizot la campagne des banquets réformistes, qui amena la révolution de février 1848 ; siégea à la droite de l’Assemblée constituante, et fut, après l’avènement de L. Napoléon à la présidence, le chef du cabinet qui fit l’expédition de Rome ; rentra, après le 2 décembre 1851, dans la vie privée, d’où il ne sortit qu’en 1872 pour diriger le conseil d’État en qualité de vice-président. Il a publié quelques brochures, parmi lesquelles on distingue : De la centralisation et de ses effets (1870). Il était membre de l’Académie des sciences morales et politiques. — De ses deux frères, l’un (Ferdinand) a été, sous Napoléon III, ministre, membre du conseil d’État, sénateur ; l’autre (Adolphe) a rempli divers postes diplomatiques sous Louis-Philippe et Napoléon III, et a été aussi sénateur.

BARTH (Henri), voyageur et géographe allemand, né à Hambourg en 1821, m. en 1865 ; fit d’excellentes études classiques à Berlin ; voyagea en Italie en 1840, et (de 1845 à 1848) exécuta autour de la Méditerranée un voyage archéologique. Après avoir publié une partie de ses Explorations des côtes de la Méditerranée (Berlin, 1849), il se joignit à l’expédition commerciale et scientifique dans le Soudan, organisée par James Richardson ; subit les plus rudes épreuves pendant un voyage de près de cinq ans (1849-54), sous un climat dévorant et parmi des populations sauvages ; vit tomber autour de lui presque tous ses compagnons, et, à son retour, publia un nombre considérable de documents nouveaux et intéressants sur ces contrées : Voyages et découvertes dans le nord et le centre de l’Afrique (1857-58, 5 vol. in-8, anglais et allemand ; il n’en a été publié en français qu’un extrait d’après un abrégé allemand) ; Vocabulaire des langues de l’Afrique centrale (en allemand, 1862, 2 vol. in-8).

BARTHÉLEMY (Auguste), poëte français, né à Marseille en 1796, m. en 1867 ; fit en collaboration avec son compatriote Méry la Villéliade (1826) et Napoléon en Égypte (1827). Le succès de la Villéliade l’engagea à publier depuis quelques satires politiques, dont une, la Némésis, publication périodique, lui valut une sorte de popularité (1831). Il a donné en 1835-38 une trad. en vers de l’Énéide.

BARYE (Ant.-Louis), statuaire français, né à Paris en 1795, m. en 1815 ; étudia d’abord la gravure sur acier et la peinture, où il n’eut qu’un demi-succès, puis la sculpture, et fut un des élèves les plus marquants du baron Bosio. Appelé en 1848 au musée du Louvre comme conservateur de la galerie des plâtres, il occupa ce poste jusqu’en 1851, et devint en 1854 professeur de dessins d’histoire naturelle au Muséum. Ses œuvres les plus appréciées sont ses nombreuses études d’animaux.

BAUDELAIRE (Ch.-Pierre), littérateur français, né à Paris en 1821, m. en 1867 ; a traduit les Œuvres d’Edgard Poë, et publié des poésies bizarres et quelquefois scandaleuses, mais dont l’originalité a trouvé quelques admirateurs (les Fleurs du mal, 1857).

BAZIN (François-Emmanuel-Joseph), compositeur français, né à Marseille en 1819, m. en 1878 ; fut plusieurs fois lauréat et devint professeur au Conservatoire. Il a donné plusieurs opéras-comiques qui ont eu du succès (Maître Pathelin, le Voyage en Chine, etc.), et divers morceaux estimés de musique sacrée et profane.