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des meilleurs écoles de Copenhague, et commença ses études à vingt-trois ans (1828); se révéla, deux ans après, comme un des plus grands poëtes du Nord par son recueil de Poésies, suivi bientôt d'un autre (Fantaisies esquisses); passa une grande partie de sa vie à voyager en Allemagne, en France, en Suisse, en Italie, en Orient, et s'inspira de ses voyages pour composer des Esquisses de voyage, une Autobiographie et des romans pleins d'originalité, dont la plupart ont été traduits en français : l'Improvisateur italien, 1837; Rien qu'un violoniste, 1837; Album sans dessins, 1840; Contes, 1842 (ce dernier ouvrage est le plus estimé en France). Andersen a aussi travaillé pour le théâtre, mais avec moins de succès.

ANDRAL (Gabriel), médecin français, né à Paris en 1797, mort en 1876, était fils d'un médecin distingué et devint gendre de Royer-Collard; fut professeur à l'École de médecine, où il succéda à Broussais et enseigna dans un tout autre esprit (1828), devint membre de l'Académie des sciences (1843), et s'est surtout fait un nom en pathologie : Clinique médicale (1823), Précis élémentaire de pathologie (1829); Traité de l'auscultation (1836); Cours de pathologie interne (1836); Hématologie pathologique (1843). – Son fils, M. Paul Andral, né en 1828, après s'être distingué comme avocat, est devenu vice-président du conseil d'État.

ANICET-BOURGEOIS (Auguste), auteur dramatique français, né à Paris en 1806, mort en 1871. Il aborda tous les genres, mais réussit surtout dans le mélodrame : peu soucieux de la forme littéraire et de la vraisemblance, il savait conduire une intrigue et ménager des scènes dramatiques d'un effet quelquefois saisissant. Parmi les nombreux ouvrages qu'il a donnés, soit seul, soit en collaboration, on cite : Charlotte Corday (1821); Latude (1834); la Nonne sanglante (1835); les Sept péchés capitaux (1848); le Fou par amour (1857); la Fille des chiffonniers (1861), etc.

ANTONELLI (le cardinal Giacomo), homme d'État italien, né à Sonnino en 1806; fut successivement sous Grégoire XVI, prélat, assesseur au tribunal criminel supérieur, délégué à Orvieto, à Viterbe et à Macerata, sous-secrétaire d'État, grand trésorier. Dès l'avènement de Pie IX, il devint cardinal, et obtint toute la confiance du nouveau pape, qu'il garda jusqu'à sa mort (1876). Sous le ministère libéral de Rossi, il fut ministre des finances; après la révolution romaine et l'expédition française à Rome, il devint ministre des affaires étrangères, et conseilla ou servit avec empressement une politique de résistance aux idées par lesquelles Pie IX avait inauguré son pontificat. Doué de beaucoup de souplesse d'esprit et d'une grande dextérité de langage, il excellait à atténuer l'effet produit sur diverses puissances de l'Europe par quelques mesures ou allocutions du souverain Pontife.

ARNAL (Étienne), acteur comique français, né à Meulan (Yvelines), en 1794, mort en 1872. Après avoir peu réussi dans les rôles d'amoureux de tragédie, il obtint un succès prolongé sur les scènes du Vaudeville et des Variétés, par un comique naturel et original, par une bonhomie fine et caustique. Il a publié quelques poésies : Boutades en vers (1861), etc.

AUBER (François-Daniel-Esprit), célèbre compositeur français, né à Caen en 1782, mort en 1871. Fils de commerçants, et destiné au commerce, il y renonça pour se consacrer à la musique et se fit l'élève de Chérubini. Il composa d'abord des romances, des concertos, des morceaux de musique religieuse, enfin quelques opéras-comiques pour des théâtres de société. Les premiers essais qu'il donna au théâtre Feydeau (1813 et suiv.) n'eurent pas de succès; mais il ne se découragea pas, et la Bergère châtelaine (1820) commença une période de succès; Leicester (1823) réunit pour la première fois deux noms qui devinrent désormais presque inséparables, ceux de Scribe et d'Auber. La réputation de ce dernier fut définitivement consacrée par le Maçon (1825), et enfin il donna en 1828 à l'Opéra, son chef-d'œuvre la Muette de Portici, dont le duo, Amour sacré de la patrie, devint une sorte de Marseillaise. Il a encore donné à l'Opéra le Philtre (1831); l'Enfant prodigue (1850), Zerline (1851), et à l'Opéra-Comique Fra Diavolo (1830), le Cheval de bronze (1835), l'Ambassadrice (1836), le Domino noir (1837), les Diamants de la Couronne (1841), la Part du Diable (1843), la Sirène (1844), Haydée (1847), Marco Spada (1883), la Fiancée du roi de Garbe (1864) et le Premier jour de bonheur, qui fut sa dernière œuvre. Auber est le plus fécond et le plus populaire des compositeurs français; sa musique est vive, gaie gracieuse, facile, et ne manque pas d'originalité : il donne plus à la mélodie qu'à l'orchestration. – Auber fut appelé à l'Académie des Beaux-Arts en 1829; il fut, sous Louis-Philippe, directeur des concerts de la cour, et, sous Napoléon III, directeur de la musique de la chapelle impériale. Il succéda, en 1842, à Chérubini comme directeur du Conservatoire de musique.

AURELLE DE PALADINES (Cl.-Michel-Louis d’), général français, né en 1804 dans la Lozère, m. en 1877 ; servit avec distinction dans l’armée d’Afrique, au siége de Rome, et dans l’expédition de Crimée ; s’est illustré surtout par l’avantage qu’il obtint, le 9 nov. 1870, à Coulmiers, sur le général bavarois De Thann, et qui fit momentanément abandonner Orléans par les troupes ennemies.

BABINET (Jacques) physicien français né à Lusignan (Vienne) en 1794, mort en 1872; fut élève de l'École polytechnique et de l'École d'application de Metz; abandonna la carrière militaire pour l'enseignement; fut professeur suppléant au Collège de France, puis astronome adjoint du Bureau des longitudes, et membre de l'Académie des sciences. Il a publié de nombreux Mémoires dans les Annales de physique et de chimie et dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences; il a apporté des modifications à la construction de divers appareils de physique, et son nom est resté attaché à un perfectionnement de la machine pneumatique; il a publié un Atlas estimé, surtout au point de vue cosmographique; enfin il s'est fait un nom populaire par une série d'articles insérés dans les journaux et les revues, et dans lesquels il s'attachait à vulgariser la science en un style agréable et enjoué.

BAILY (Edward Hodges), sculpteur anglais né à Bristol en 1788, mort en 1867; fut élève de Flaxman. Ses principales œuvres sont : la Statue de Nelson, à Trafalgar Square et l'arc de triomphe du palais Buckingham avec bas-reliefs.

BALARD (Antoine-Jérôme), chimiste français, né à Montpellier en 1802, mort en 1876; fut d'abord pharmacien, puis préparateur de chimie, et plus tard professeur à la Faculté des sciences de Montpellier, professeur de Chimie à la Faculté ces sciences de Paris et au Collége de France, enfin inspecteur général de l'enseignement supérieur. Il était, depuis 1844, membre de l'Académie des sciences. On lui doit la découverte du brome, corps simple métalloïde qu'on n'était pas encore parvenu à isoler, et dont il trouva de nombreuses applications à la science et à l'industrie. Il a également rendu service aux arts industriels en extrayant directement de l'eau de mer le sulfate de soude, ce qui a permis de livrer en abondance et à bas prix la soude factice et les sels de potasse et du commerce. Tous ses travaux sont exposés dans des Mémoires qui font partie des Comptes rendus de l'Académie des sciences et des Annales de physique et de chimie.

BARAGUEY-D’HILLIERS (Achille), maréchal de France, né à Paris en 1796, m. en 1878, était fils d’un général du premier Empire ; assista à la bataille