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ministre de la justice, puis de l’intérieur ; suivit à Trieste la veuve de Murat ; rentra dans sa patrie en 1818 et redevint ministre de l’intérieur lors de la révolution de 1820. Mis en accusation par les carbonari, il donna sa démission, qui fut suivie de la retraite de tout le cabinet.

ZUTPHEN, v. forte du roy. de Hollande (Gueldre), sur l’Yssel, à 14 kil. S. de Deventer ; 10 000 h. Belle église de Ste-Walburge, hôtel de ville à 5 façades, hôtel des États. — V. très-ancienne ; appartint à l’évêque d’Utrech dès 1202 ; plus tard devint ville hanséatique avec titre de comte. Prise par l’armée des États en 1530, par don Frédéric de Tolède, fils du duc d’Albe, en 1572, par le prince Maurice en 1591, par les Français en 1672, et démantelée cette fois.

ZUYDERZÉE, c.-à-d. Mer du Sud, vaste golfe de la mer du Nord, entre la Hollande à l’O., la Frise et l’Over-Yssel à l’E., la province d’Utrecht et la Gueldre au Sud ; son entrée, située au N., est fermée par les iles de Texel, de Vlieland, Ter-Schelling, Ameland, qui n’y laissent pénétrer les vaisseaux que par quelques passes : 220 kil. du N. E. au N. O., 75 kil. de largeur moyenne. le Zuyderzée reçoit l’Yssel et les deux Vechts. La moitié méridionale du Zuyderzée se nommait au temps des Romains lac Flevo ; il était au milieu des terres, ou ne tenait que par un filet d’eau à la mer du Nord ; mais en 1282 une inondation terrible submergea tout l’espace qui forme aujourd’hui la partie septentrionale. Il avait été question dans ces dernières années de dessécher le Zuyderzée, mais la crainte d’anéantir le commerce maritime des villes qui ont un port sur ce golfe a fait renoncer à ce projet. – Sous l’Empire français, de 1810 à 1814, il y eut un dép. du Zuyderzée, formé de la Hollande septr. et d’une partie de la prov. d’Utrecht ; il avait pour ch.-l. Amsterdam.

ZVORNIK, v. de Turquie (Bosnie), ch.-l. de livah, sur la Drina, à 140 kil. N. E. de Travnik ; 15 000 h. Château fort. Aux env., mines de plomb.

ZWICKAU, Cygnea, v. du roy. de Saxe (Erzgebirge). ch.-l. de cercle, à 27 kil. S. O. de Chemnitz ; 11 000 hab. Anc. château. Drap, cotonnade, cire à cacheter, carmin ; forges à fer.

ZWICKER (Dan.), chef de secte, né à Dantzick en 1602, mort en 1678. Après avoir été médecin, il quitta sa profession pour se faire socinien, puis se rapprocha de l’Arminianisme, et tenta enfin de fondre les diverses communions chrétiennes : il devint ainsi le chef des Conciliateurs ou Tolérants ; mais n’eût que quelques prosélytes et son principal ouvrage est l’Irenicon irenicorum seu Reconciliator Christianorum, Amst., 1658.

ZWINGER. (Théod.), médecin, né à Bâle en 1658, m. en 1724, occupa la chaire de médecine à l’Académie de Bâle, devint médecin et conseiller aulique du duc de Wurtemberg et du marquis de Bade-Dourlach, et s’honora en allant secourir Fribourg en proie à une épidémie (1710). On a de lui le Théâtre botanique, (en allem.), 1696. – Son trisaïeul, Théodore Zwinger, dit l’Ancien (1533-88), avait aussi été un célèbre médecin ; il mourut à Bâle d’une épidémie qu’il avait combattue avec le plus grand dévouement. On a de lui Theatrum vitæ humanæ, 1565.

ZWINGLE ou ZWINGLI (Ulrich), fameux réformateur, né en 1484 à Wildhaus dans le canton de St-Gall, m. en 1531, était curé de Glaris à 22 ans. Il assista, comme aumônier des Suisses auxiliaires du pape Jules II, à la bataille de Novare, suivit une autre armée de Suisses à Marignan, fut nommé en 1516 curé de Notre-Dame-d’Einsiedeln (ou des Ermites), attaqua en chaire dès cette année, un an avant Luther, le luxe et les abus de la cour de Rome, fut porté par ses nombreux adhérents à la cure de Zurich (1518), y développa de plus en plus ses idées de réforme, décida le grand conseil de cette ville à ne plus laisser enseigner que l’Évangile, sollicita en 1523 le colloque de Zurich, à la suite duquel furent supprimés le célibat des prêtres et la messe (1524 et 25), et donna l’exemple de se marier. Nommé recteur du gymnase de Zurich, il réorganisa les études dans cette ville. Bien que différant de Luther sur quelques points, entre autres sur la présence réelle dans l’Eucharistie (que Zwingle niait et qu’admettait Luther), il tenta de se rapprocher du chef de la Réforme. Berne venait d’adopter les doctrines de Zwingle (1528), et il avait l’espoir de les étendre par toute la Suisse, quand éclata la guerre dite de Cappel, entre les Catholiques et les Réformés : cette guerre, étouffée par une 1re paix en 1529, reprit presque aussitôt, et Zwingle perdit la vie à la bataille de Cappel, où son parti fut battu (1531). Il avait adressé à la diète d’Augsbourg et à François I sa Confession, que ses partisans regardent comme un chef-d’œuvre. Plus logicien et plus poli que Luther, Zwingle ne possédait pas la même puissance pour remuer les masses. A la différence de Calvin, il accordait à l’homme le libre arbitre, et par conséquent le mérite ou le démérite de ses actions. Peu après sa mort, ses partisans se réunirent aux Calvinistes. Zwingle a beaucoup écrit. Ses Œuvres (en latin) ont été publiées à Zurich, 1543-45, 4 vol. in-fol., et à Leipsick, par Schultness, 1826-45, 11 v. in-8. J. G. Hess, en 1810, et Hottinger, en 1844, ont donné sa Vie.

ZWITTAU, v. murée des États autrichiens (Moravie), à la source de la Zwittawa (affluent de la Schwarza), à 60 k. N. O. d’Olmütz, 4000 h. Évêché.

ZWOLL ou ZWOLLE, v. de Hollande, ch.-l. de la prov. d’Over-Issel, à 80 kil. N. E. d’Amsterdam, 21 000 hab. Grand entrepôt de commerce entre la Hollande et l’Allemagne : reliée à la mer par deux riv., centre du réseau N. des chemins de fer Néerlandais. – Zwoll, simple village avant 1233, devint depuis ville libre et impériale et ville hanséatique. Prise par les Espagnols en 1580, elle fut reprise bientôt après par les Hollandais, auxquels elle fut enlevée en 1672 par les Français, qui la démantelèrent. Sous l’Empire français elle fut le ch.-l. du dép. des Bouches-de-l’Yssel. Elle a beaucoup souffert d’un ouragan qui la submergea en 1825.

ZYPÉTÉS, roi de Bithynie. V. BITHYNIE.


FIN.



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Typographie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.