Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/473

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ZURB – 2039 - ZURI


1566, eut un faire facile et agréable, mais produisit trop et manqua d'élévation. On estime ses fresques du château de Caprarola (gravées en 1748) et une Vierge dans l'église St.-Sixte de Mantoue. — Son frère, Federico, 1542-1609, peignit à Florence la grande coupole de Sainte-Marie des Fleurs, et acheva à Rome le plafond de la chapelle Pauline, commencé par Michel-Ange. On a de lui : Idea de’ pittori, scultori e architetti, 1607.

ZUG, Tugium, v. de Suisse, capit. du canton de ce nom, sur la rive orient. du lac de Zug, où plusieurs maisons s'abîmèrent en 1455 et en 1594; 3 500 hab. Gymnase, bibliothèque. Papeteries, kirsch, fruits secs. — Le canton de Zug, au centre de la Suisse, est borné par ceux de Zurich au N., Schwitz à l'E. et au S., Argovie à l'O. : 20 kil. sur 17; 18000 hab., de race allemande, mais presque tous catholiques. Climat doux, sol fertile, arrosé par la Reuss et la Limmat : châtaignes, fruits, fromages, beurre, kirschenwasser. Le gouvernement est démocratique. Zug fut reçu dans la confédération des cantons en 1352. — Le lac de Zug, entre les cantons de Zug, de Schwitz et de Lucerne, a 14 kil. de long sur 2 de largeur moyenne : env. 215 m de profondeur. Il communique avec la Reuss par la Lorze, qui en sort au N.

ZULIA, riv. du Venezuela, tombe dans le lac Maracaïbo, au S., donnait son nom à un dép. de la Colombie, auj. prov. de Maracaïbo, Coro, Truxillo,etc.

ZULLA ou ARKIKO, et port d'Abyssinie, dans le pays des Hazortas, sur une baie de la mer Rouge, occupe l'emplacement de l'anc. Adulis. Les Français y ont formé un établissement en 1859.

ZULLICHAU, et château des États prussiens (Brandebourg), à 35 kil. E. de Francfort-sur-l'Oder ; 5300 h. Château. Draps, eau-de-vie, vinaigre.

ZULPICH, l'anc. Tolbiac, v. des États prussiens (Prov.-Rhénanel, à 33 kil. S. O. de Cologne ; 1200 h.

ZUMALACARREGUY (Thomas), général espagnol, né en 1789 dans le Guipuscoa. Commandant dans la garde royale à la mort de Ferdinand VII, il se démit de ses fonctions pour suivre don Carlos, souleva le Guiposcoa, fit une terrible guerre de partisan aux Christinos, et mourut devant Bilbao, 1835.

ZUMBO (Gaëtan-Jules), modeleur en cire, né en 1656 à Syracuse, m. en 1701, employa une cire colorée qu'il préparait lui-même et dont il garda le secret. Entre autres ouvrages remarquables, il exécuta, à Florence, un célèbre groupe de 5 figures connu sous le nom de la Putréfaction.

ZUNICA, bg de la Navarre, à 50 k. S. O. de Pampelune, a donné son nom à une des plus anciennes maisons d'Espagne, qu'on fait descendre d'Alphonse, infant de Navarre, et de Sanctie, dame et héritière du domaine de Zuniga, et qui a fourni un grand nombre d'hommes distingués. On connaît surtout Jean de Z., grand maître de l'ordre d'Alcantara, puis archev. de Séville et cardinal (1503) qui contribua à la conquête du roy. de Grenade et encouragea les lettres.

ZURAVNO, bourg de Galicie, sur le Dniester, à 29 kil. E. de Stry. Aux environs, Sobieski et 10 000 Polonais tinrent 23 jours contre 200 000 Turcs et Tartares ; ils n'échappèrent à une perte certaine qu'en signant le traité du Zuravno, qui donnait aux Turcs la Podolie et une partie de l'Ukraine (1676.)

ZURBARAN (Franc.) peintre, surnommé le Caravage espagnol, né en 1598 à Fuente de Cantos dans l'Estramadure, m. en 1662. Il a orné Séville de plusieurs chefs-d'œuvre, parmi lesquels on remarque le tableau du maître-autel de la cathédrale et un S. Thomas d'Aquin. Comme le Caravage, Zurbaran aime les vives oppositions de lumière et d'ombre, les sujets tristes et dramatiques.

ZURICH, Turicum, Tigurum, Duregum. v. de Suisse, capit. du canton de son nom, sur la Limmat, à l’extrémité du lac de Zurich ; 10 000 hab. On y remarque quelques édifices : la cathédrale ou le Munster, l’hôtel de ville, la maison des orphelins, celle des aliénés, le Casino, le monument de


Gessner, le tombeau de Lavater. Université (créée en 1833), amphithéâtre anatomique, salle de physique, collections, plusieurs bibliothèques ; collège, gymnase, école des arts, école d’aveugles. Soieries, mousselines, gazes, tissus de coton, vinaigre, etc. — Zurich existait sous des Romains, elle devint ville impériale an 1218. Dès avant 1250 elle s’affranchit de la prééminence des nobles et se donna un régime démocratique. Elle entra en 1351 dans la confédération Suisse, mais, ayant pris querelle en 1436 avec Glaris et Schwitz pour la possession du Tockenbourg, elle fit alliance avec l’Autriche (1439) et sortit de la confédération, pour n’y rentrer qu’en 1450. Dès 1516, Zwingle prêcha la réforme à Zurich. Cette ville se distingue par ses écoles et par l’instruction de ses habitants : on l’a nommée l’Athènes de la Suisse. Gessner, Bodmer, Lavater, Meister, Fuseli, Hess, Pestalozzi, y sont nés. Les Suisses battirent les Autrichiens en 1443 aux environs de Zurich, Masséna remporta à Zurich sur l’armée austro-russe, le 26 août 1799, une victoire qui empêcha la France d’être envahie de ce côté. Il fut conclu à Zurich le 10 nov. 1859, entre la France et l’Autriche un traité qui confirmait et complétait celui de Villa-franca : la partie de ce traité qui établissait une confédération italienne ne put être exécutée.

ZURICH (Canton de), canton de la Confédération helvétique, est borné par le grand-duché de Bade et le canton de Schaffouse au N., par ceux de St-Gall, Zug, Schwitz au S., par le canton d’Argovie à l’O. et par celui de Thurgovie à l’E : 62 k. sur 43 ; 1850 kil. carrés; 252 000 h., presque tous protestants ; capit., Zurich. Il est arrosé par plusieurs rivières (Rhin, Reuss, Limmat, Sihl, Thur), et contient plusieurs lacs, entre autres celui de Zurich. Les montagnes n’y dépassent pas 1160 m ; point de glaciers. Forêts, pâturages; agriculture très-bien entendue ; industrie et commerce florissants. La constitution, qui date de 1839, est toute démocratique : il y a un grand conseil de 212 membres, un petit conseil de 25 et un tribunal d’appel. — Le canton de Zurich fut admis dès 1351 dans la Confédération (V. ZURICH, V.) : il ne se composait alors que de la ville et d’un district au bord de la Sihl. Il acquit ses limites actuelles surtout du xiv e au xv e s. En 1802, il s’y éleva des dissensions qui amenèrent l’intervention française et l’organisation de la Suisse en 19 cantons.

ZURICH (Lac de), dans les cantons de Zurich, St-Gall et Schwitz, a 35 kil. sur 3 de largeur moyenne ; il atteint 200m de profondeur près de la presqu’île de l’Aue. On le divise en 2 parties (lac supérieur et lac inférieur) ; au point de partage se voit le pont de Rapperschwyl, qui a 1800 pas de long. Ce lac reçoit la Linth au S. E. et s’écoule par la Limmat.

ZURITA (Jérôme), historien espagnol, né en 1512 à Saragosse, m. en 1581 ; fut chargé d’affaires en Allemagne pour le conseil de Castille ; voyagea en Italie et en Sicile pour recueillir des documents ; et finit par se fixer chez des Hiéronymites ; a laissé des Annales de la couronne d’Aragon, Saragosse, 1562-79, 6 v. fol. ; a découvert le Chronicon Alexandrinum ou Pascale,(coll. Byzantine).

ZURLAUBEN (le baron de LA TOUR-CHATILLON de), d’une ancienne famille allemande, né à Zug en 1720, m. en 1795 ; fit au service de la France les campagnes de 1742 et années suivantes, et prit sa retraite en 1780 avec le titre de lieutenant général. On a de lui une Histoire militaire des Suisses, Paris, 1751-53, 8 vol. in-12 ; des Tableaux topographiques, politiques et littéraires de la Suisse, 1780-86, 4 v. grand in-fol., et une traduction d’Onosander.

ZURLO (Joseph, comte), né en 1759 à Naples, m. en 1828 ; suivit d’abord le barreau de Naples, devint directeur des finances en 1798 ; se tint a l’écart sous la république parthénopéenne, reprit sa place en 1800, rétablit le crédit, mais souleva de nombreux mécontentements par ses réformes et fut renversé ; se rallia en 1809 à Murat, et fut sous lui