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fut, de 1635 à 1638, titulaire de cet évêché, qui est aujourd’hui supprimé. Ypres fut souvent prise par les Français : en 1128 par Louis VI, en 1213 par Philippe Auguste, en 1297 par Philippe le Bel, en 1648, 1658, 1678 sous Louis XIV. Le traité de Nimègue l’avait donnée à la France ; elle fut depuis enlevée par les Impériaux. Reprise par les Français en 1794, elle devint sous l’empire un des ch.-l. d’arr. du dép. de la Lys. Elle a été annexée aux Pays-Bas en 1815.

YPSILANTI, famille grecque fanariote, originaire de Trébizonde, acquit à partir du XVIIIe s. un grand crédit et d’immenses richesses à Constantinople, où ses membres exerçaient auprès de la Porte les fonctions de médecins et de drogmans. - Alexandre Y. fut quelque temps prince de la Valachie, puis il revint à Constantinople où il jouit quelque temps d’un grand crédit ; néanmoins il fut disgracié et mis à mort en 1805, quoiqu’il eût alors plus de 80 ans, à cause des relations que son fils Constantin entretenait avec la Russie. — Constantin, fils du préc. forma dès sa 1re jeunesse le projet de délivrer la Grèce. Quoique ses relations avec les Russes excitassent les soupçons du sultan, il fut, par considération pour son père, nommé hospodar de Moldavie en 1799, puis de Valachie en 1802. La Russie, dont il avait brigué la protection, stipula pour lui qu’il resterait en fonctions pendant 7 ans ; le sultan ayant voulu le révoquer malgré cette clause, il s’ensuivit une guerre. Après le traité de Tilsitt (1807), Constantin se retira en Russie, où il mourut en 1816. — Alexandre Y., fils aîné du préc., né en 1792, entra au service de la Russie, devint en 1814 colonel et un peu plus tard aide de camp de l’empereur Alexandre ; se mit en 1820 à la tête d’une association formée pour la délivrance de la Grèce sous le nom d’Hétérie, et passa le Pruth en 1821 à la tête d’un petit corps, appelant les Grecs à l’indépendance, mais il fut vaincu à Dragachan et à Skulleni, et se vit obligé de se réfugier en Autriche, où il fut retenu captif jusqu’en 1827. Accablé par ses revers, il tomba malade et mourut à Vienne en 1828.

YRIARTE, V. IBIARTE.

YRIEIX ou YRIEZ (S.), en latin Aredius, né à Limoges en 511, fut chancelier de Théodebert, roi d’Austrasie, fonda le monastère d’Atane, autour duquel se forma plus tard la ville de St-Yrieix (V. ce nom), et mourut en 591. On le fête le 25 août.

YSSEL ou OVER-YSSEL, c-à-d. Yssel super., en latin Sala ou Insala, riv. de Hollande, se forme à Duisbourg dans la prov. prussienne du Rhin par l’union du Vieux et du Nouvel Yssel, arrose la prov. d’Over-Yssel, et tombe dans le Zuyderzée sous Kampen après un cours de 90 k.

YSSEL (NIÉDER-), Yssel infér., branche du Leck, se sépare de cette riv. dans le sud de la prov. d’Utrecht, à l’O. de Vianen, entre dans la Hollande mérid., baigne Oudewater et Gouda, et tombe dans la Meuse au-dessus de Rotterdam après un cours de 50 k.

YSSINGEAUX, Icidmadgus, ch.-l. d’arr. (Hte-Loire), à 28 k. N. E. du Puy ; 7971 hab., trib. de Ire inst. Fabrication de blondes, dentelles, rubans ; ustensiles de cuivre. Forts marchés de bestiaux.

YU, empereur de la Chine, tige de la dynastie des Hia, avait été intendant de Yao et ministre de Choun. Il fut choisi par celui-ci pour successeur l’an 2197 av. J.-C., quoique âgé déjà de 93 ans, gouverna avec beaucoup de sagesse, et mourut après sept années de règne. On lui attribue à tort le Yu-koung (c-à-d. les travaux de Yu), qui se trouve dans le Chou-king. On le représente comme le fondateur de la religion qui fut restaurée par Confucius.

YUCATAN, presqu’île de l’Amérique centrale et l’un des États de la Confédération mexicaine, a pour bornes à l’O. les États de Tabasco et de Chiapas, au S. le Guatemala, des autres côtés la mer du Mexique et des Antilles : 445 kil. du N. au S. sur 280 : 95 000 kil. carrés ; env. 700 000 hab. : capitale, Mérida ; autres villes principales : Campêche, Valla-


dolid. Le pays est arrosé par la Honda, la Bullina et la Balise. Climat chaud, sec et sain ; sol fertile (indigo, manioc, maïs, etc.) ; superbes forêts, fournissant de précieux bois de teinture ou d’ébénisterie (campêche, acajou). Nombreuses tribus indigènes, restes des Toltèques ; beaucoup d’antiquités mexicaines. La côte orientale (jadis la plus florissante) est complètement déserte. — L’Yucatan, colonie espagnole jusqu’en 1821, resta d’abord indépendant ; il entra en 1824 dans le Confédération mexicaine, mais il s’en sépara temporairement en 1829 et 1846. Après plusieurs années de guerre intestine, il a été, en 1861. divisé en deux États : Yucatan (capit., Mérida) et Campêche (capit., Campêche).

yucatan (Baie d’), baie formée par la mer des Antilles, sur la côte E. de l’Yutacan, s’étend sur 450 kil. du N. au S., depuis la pointe Brava jusqu’à la pointe Roja. Nombreux bancs de sable.

YUCATAN (Détroit d’), passage par lequel la mer des Antilles communique avec le golfe du Mexique, est resserré entre le cap Catoche, extrémité N. E. de l’Yucatan, et le cap San-Antonio, extrémité O. de Cuba : 160 kil. de large.

YUN-NAN, prov. de la Chine, au S. O., entre 21° 40’-28° lat. N. et 96°-103° long. E., a 900 k. sur 750 et env. 5 000 000 d’hab. ; ch.-l., Yun-nan. Sol fertile et riche : Gommes, lin, plantes médicinales. Mines d’or, de cuivre et d’étain, ambre, rubis, saphirs, agates, perles, marbres, etc.

YVART (Victor) agronome, né à Boulogne-sur-Mer vers 1764, m. en 1831, enseigna l’économie rurale à l’école d’Alfort, visita l’Angleterre, la Hollande, l’Italie, pour comparer les méthodes d’agriculture ; fut membre du conseil d’agriculture et l’un des fondateurs de la Société d’agriculture, et remplaça Parmentier à l’Institut. Il fit les plus louables efforts pour améliorer l’agriculture en France et mérita d’être appelé l’Arthur Young français. Retiré de l’enseignement en 1824, il appliqua avec succès les théories de la science dans sa belle propriété de St-Port, près de Melun. Outre de nombreux mémoires, on lui doit : Coup d’œil sur le sol, le climat et l’agriculture de la France, comparée avec les contrées voisines, 1807 ; Traité des assolements, jachères, etc., ouvrage resté classique.

YVERDUN, Ebrodunum, v. de Suisse (Vaud), dans une île de la Thièle, à l’embouch. de cette riv. dans le lac de Neuchâtel, à 28 kil. N. O., de Lausanne ; 4000 hab. Bon port. Vieux château bâti au XIIe s. par Conrad de Zæhringen, et dans lequel Pestalozzi établit son Institut de 1805 à 1825, bibliothèque, école de sourds-muets ; station de chemin de fer. Grand commerce d’expédition. Aux XVIIIe s., Félice avait fondé dans cette ville un grand établissement typographique, d’où sont sortis une foule de bons ouvrages, entre autres l’Encyclopédie d’Yverdun. - Place forte sous les Romains, cette ville appartint successivement aux rois de Bourgogne, aux-ducs de Zæhringen, puis à la Savoie de 1259 à 1536 (sauf une interruption de 3 ans, 1475-78, pendant lesquels elle fut possédée par les Suisses) ; enfin aux Bernois, qui s’en emparèrent en 1536, ainsi que de tout le pays de Vaud. Yverdun était jadis plus florissante ; mais, les incendies, les inondations, la peste et les maux de la guerre l’ont beaucoup dépeuplée.

YVES (S.), évêque de Chartres, sacré en 1091, m. en 1115, avait fondé l’abbaye de St-Quentin de Beauvais, et y enseigna les sciences. Il s’opposa avec la plus grande fermeté au mariage illégitime de Philippe I et fut jeté en prison ; cependant, pour prévenir des troubles, il empêcha de rendre publiques des lettres écrites aux évêques de France par Urbain II, où la conduite du roi était blâmée. On a de ce saint plusieurs écrits précieux, pour l’histoire du temps et le droit canonique. On le fête le 23 déc.

YVES HÉLORI (S.), patron des avocats, né en 1253 à Ker-Martin, près de Trêguier, m. en 1303, étudia le droit à Paris, Orléans, Rennes, se fit partout re-