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veau les troupes royales à Northampton (1460). Henri étant alors retombé au pouvoir des rebelles, Richard demanda la couronnen; le Parlement décida qu’il la porterait à la mort de Henri. Mais Marguerite, qui s’était enfuie en Écosse, revint avec les troupes et défit les Yorkistes à Wakefield (1460) ; le duc Richard périt dans la bataille. Marguerite fit planter sur les murs de la ville d’York sa tête ornée d’une couronne de papier. Richard laissa, entre autres fils, le comte de March (qui régna sous le nom d’Édouard IV), et le duc de Glocester (depuis Richard III).

YORK (Fréd., duc d'), 2e fils de George III, né en 1763, m. en 1827, avait été nommé tout jeune évêque luthérien d'Osnabrück, mais préféra suivre la carrière des armes. Il commanda en 1793 contre la France le corps auxiliaire des Autrichiens dans les Pays-Bas et perdit les batailles de Hondschoote (1793) et de Tourcoing (1794) ; il n'en fut pas moins nommé feld-maréchal. Chargé en 1799 d'aller en Hollande, aidé des Russes, rétablir la maison d'Orange, il fut battu par les Français dans deux nouveaux combats (Alkmaar et Castricum). Nommé chef suprême du personnel de la guerre, il fut accusé en 1809 de vendre les places d'officier : sa maîtresse (mistriss Clarke) fut convaincue de ce honteux trafic. Ce prince consuma sa fortune dans toutes sortes d'excès ; il se rendit également odieux par ses violences contre les Catholiques, dont il combattit l'émancipation.

YORK (le cardinal d'). V. STUART (H. Benoît).

YORKTOWN, v. et port des États-Unis (Virginie), sur la r. dr. de l'York, à 100 kil. S. E. de Richmond; 1500 hab. Les Américains y firent prisonniers lord Cornwallis et ses troupes en 1781. Les Fédéraux y furent battus par les Séparatistes en 1862.

YOUDHICHTHIRA, prince indien, le 1er des Pandous, perdit au jeu ses États, ses quatre frères et sa femme, ce qui fut une des principales causes de la guerre entre les Pandous et les Kourous. Il fut vainqueur des Kourous et régna encore 35 ans. Il a donné son nom à une ère indienne qui commence environ 1200 ans avant J.-C. Voy. PANDOUS.

YOUNG (Edouard), poète anglais, né en 1661 à Upham près de Winchester, m. en 1765, s'était déjà fait connaître par des poésies de cour et par des écrits de circonstance en faveur de la maison de Hanovre et du ministère Walpole, lorsqu'il embrassa, à 46 ans, l'état ecclésiastique ; il fut nommé chapelain du roi George II. Ayant perdu prématurément, en 1740, sa femme et sa fille, il s'enferma dans une solitude complète, exhalant sa douleur dans des poésies d'un genre sombre et lugubre, en harmonie avec l'état de son âme. On a de lui deux tragédies (Busiris, 1719; la Vengeance, 1721), un poème sur le Jugement dernier (1713), des Satires et Poésies diverses, enfin les Nuits (1741), méditations mélancoliques, qui eurent une grande vogue, et qui sont encore son principal titre. Young a de la majesté, de la magnificence, des pensées profondes, mais il est monotone, et parfois bizarre ou emphatique. Ses Œuvres ont été réunies à Londres, 1792 et 1803, 3 vol. in-8; elles ont été traduites en 1769-70 par Le Tourneur, qui, en voulant corriger les bizarreries du poëte, a souvent fait disparaître son originalité.

YOUNG (Arthur), agronome, né en 1741 dans le comté de Suffolk, m. en 1820, voyagea beaucoup pour s'instruire, fut premier secrétaire du bureau d'agriculture, fit de son domaine de Bradfield-Hall une exploitation-modèle, et compta parmi ses nombreux correspondants le roi George III lui-même, qui emprunta à cet effet un pseudonyme. Ses principaux ouvrages sont : le Guide du fermier, 1770; Cours d'agriculture expérimentale, 1770; Voyage d'un fermier dans l'est de l'Angleterre, 1771; le Voyageur en Irlande, 1782; le Voyageur en France, en Espagne, en Italie, 1790-94; les Annales d'agriculture, journal mensuel commencé en 1784, et qui ne compte pas moins de 45 vol. Ses principaux écrits ont été traduits dans le Cultivateur anglais


de Lamarre, Benoît et Billecoq, 1800-1801,18 v. in-8. Le Voyage en Islande avait été trad. séparément par Millon dès 1783; le V. en France a été trad. par Lesage, avec introduction de Léonce de Lavergne, 1859.

YOUNG (Thomas), savant médecin, né en 1773 à Milverton (Somerset), m. en 1829, fit des cours à l'Institution royale de Londres, publia en 1807 ses Leçons sur la philosophie naturelle et les arts mécaniques, et donna en 1812 un Système de nosologie pratique, avec une excellente bibliographie ; mais il quitta la médecine en 1818 pour entrer au bureau des longitudes. Il s'occupa aussi avec succès d'antiquités ; il tenta même avec Champollion d'expliquer les hiéroglyphes en déchiffrant l'inscription de Rosette et publia en 1829 un dictionnaire égyptien. L'optique lui doit la découverte des interférences.

YOUN-LING, chaîne de montagnes de la Chine, sépare cette contrée du Thibet, et a pour ramifications les Pé-ling qui séparent les bassins du Hoang-ho et du Yang-tsé-kiang, les Nan-ling qui séparent le bassin du Yang-tsé-kiang de la Chine propre.

YOUSOUF. Ce nom, qui veut dire Joseph, a été porté par un grand nombre de personnages musulmans.

YOUSOUF-BALKIN (Aboul Fethah), fondateur de la dynastie des Zéirites en Afrique (971-984), vengea la mort de son père Zéiri-ben-Mounad (V. ce nom) par une victoire sur la tribu des Zénates (971), soumit Bougie, Biscara, Bafra, étendit sa domination jusqu'aux déserts de Sahara et au Barca, obtint en fief du calife Moez-Ledinillah toute l'Afrique occidentale, conquit Tlemcen, Fez, Sedjetmesse, et laissa après 12 ans de règne le trône à son fils Abou'l Cacem al-Mansour.

YOUSOUF-BEN-TASCHFYN, prince almoravide d'Afrique, élu pour chef en 1069, fonda la ville de Maroc, dont il fit sa capitale, et chassa les Zéirites de l'Afrique occidentale. Appelé en Espagne par les princes musulmans, que pressait le roi de Castille Alphonse VI, il défit complètement ce monarque à Zélaka, près de Badajoz, en 1086, et reconquit une grande partie du territoire espagnol. Bien qu'investi d'une grande puissance, Yousouf reconnaissait la suprématie des califes de Bagdad et ne prenait que le titre d’Emir-al-Moslemin (prince des croyants). Il mourut en 1106.

YOUSSOUPOFF, noble famille russe, issue des khans de la Horde d'or, embrassa le Christianisme au XVIIe s. et se mit au service de la Russie, à laquelle elle a fourni plusieurs personnages distingués, entre autres le prince Grégoire, ami de Pierre le Grand, qu'il accompagna dans toutes ses campagnes; — et le prince Nicolas (1750-1831), sénateur, surintendant des théâtres impériaux, qui fut sous Catherine II le Mécène de la Russie, correspondit avec Voltaire et forma une des plus riches collections de tableaux et d'objets d'art qu'il y ait en Europe. — Son petit-fils, nommé aussi Nicolas, qui hérita de ses goûts distingués comme de son immense fortune, a suivi la carrière diplomatique.

YPERLÉE (l'), riv. canalisée de Belgique (Flandre occid.), naît près d'Ypres, arrose cette ville, passe près de Dixmude et à Nieuport, et tombe dans la mer du Nord après un cours de 75 kil.

YPRES, Yperen en flamand, Ipra ou Ipretum en latin, v. de Belgique (Flandre occid.), sur un canal qui communique avec Bruges, Ostende et Nieuport, à 46 kil. S. O. de Bruges; 18 000 h. Anc. évêché. Trib. de 1re inst., collège, chambre de commerce, bourse. Belle cathédrale, vaste hôtel de ville. Dentelles, toiles, cotonnades, lainages : ses fabriques de draps, jadis renommées, sont bien déchues. — Ypres se forma au Xe s. autour d'un ancien château fort, détruit par les Normands et rebâti en 960. Importante sous les comtes de Flandre et sous les ducs de Bourgogne, elle fut sous ces derniers le théâtre de nombreuses séditions. La peste y fit des ravages en 1490 et 1552. Le pape Paul IV y transporta en 1550 l'évêché de Térouanne : le célèbre Jansénius