Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/459

Cette page a été validée par deux contributeurs.

YARMOUTH, Garianonum, v. et port d’Angleterre (Norfolk), à l’emb. de la Yare dans la mer du Nord, à 28 kil. E. de Norwich ; 30 000 h. Beau quai, arsenal, forts ; colonne en l’honneur de Nelson, ruines romaines. Pêche du hareng et du maquereau. Paquebots pour Londres.

YARRIBA, vaste État de la Nigritie centrale, à l’O. du Nitré et au S. du Borgou ; ch.-l. Katunga. Son nom a été révélé à l’Europe par Clapperton.

YATREB, nom primitif de Médine.

YBERVILLE (lemoyne d’), intrépide corsaire, né en 1662 à Montréal, au Canada, d’une famille normande, mort en 1706, fut chargé, en 1686, de construire un fort dans la baie d’Hudson, en reçut le commandement et combattit les Anglais au Canada avec un courage extraordinaire. Il reconnut en 1698 l’embouchure du Mississipi, dont une branche porte encore le nom d’Yberville, établit la première colonie française dans la Louisiane, enleva aux Anglais l’île de Nevis, 7000 nègres, 30 bâtiments de guerre (1706), et mourut à la Havane en préparant une expédition contre la Jamaïque. — Un de ses frères, Lemoyne de Bienville, gouverneur de la Louisiane, fonda la Nouvelle-Orléans.

YÉDO ou YEDDO, capitale du Japon, dans l’île de Niphon, sur la côte S. E., à l’extrémité N. O. du golfe de Yeddo, par 36° 39′ lat. N., 137° 40′ long. E. ; env. 1 500 000 hab. Cette ville a près de 70 kil. de circuit ; rues et places fort belles ; maisons bien bâties, mais en bois (ce qui cause de fréquents incendies) ; riche bibliothèque. Résid. du koubo ou seogoun, qui y habite un palais immense et magnifique ; nombreux édifices. Pendant longtemps, les Hollandais ont été les seuls Européens qui pussent pénétrer dans cette ville. Elle a été désolée en 1855 par un violent tremblement de terre, qui a détruit 100 000 maisons et fait périr 30 000 habitants.

YELLOW-STONE (c.-à-d. la Pierre-Jaune), riv. des États-Unis (Missouri), sort du versant E. des Monts Rocheux, coule au N. E. et après un cours de 1500 k. se jette dans le Missouri, par 48° lat. N., 106° long. O.

YÉMEN, région S. O. de l’Arabie, la partie principale de l’Arabie heureuse des Anciens, par 3°-44° long. E., 12°-20° lat. N., a pour bornes à l’O. la mer Rouge, au S. le golfe d’Aden, à l’E. l’Hadramout, au N. l’Hedjaz ; 755 kil. du N. au S. sur 350 : env. 2 500 000 hab. On y remarque un État principal, l’imamat de Sana ou Yémen propre (villes principales : Sana et Moka), puis l’État d’Abou-Arich, les pays d’Aden et de Kobaïl. À l’O., grande plaine de sable, dite Téhama ou Thama ; au centre, montagnes boisées et vallées délicieuses ; à l’E. et au N., chaleurs brûlantes. Sol extrêmement fertile dans quelques parties : plantes aromatiques, café (le café de ce pays, café moka, est le plus estimé de tous ; c’est même de l’Yémen qu’est originaire le caféier) ; dattes, indigo, sené, ouars pour teindre en jaune ; fruits exquis, vins, tabac. Cornaline ; un peu de fer, aimant et soufre ; sel marin et corail en quantité. Peu d’industrie (toiles, savon, cuire, poterie).

YENNE, Epauna, ch.-l. de canton (Savoie), anc. capit. du Bugey, sur le Rhône à 22 kil. N. O. de Chambéry ; 2935 hab. Le roi burgunde Sigismond y assembla un concile en 517.

YEOMANRY, milice à cheval, espèce de gendarmerie civile établie en Angleterre et chargée de la défense et de la police locales, se compose des yeomen ou propriétaires de la campagne.

YÈRES, petite riv. de France naît à 10 kil. N. de Provins (Seine-et-Marne), coule à l’O., entre le dép. de Seine-et-Oise, et se perd dans la Seine à Villeneuve-St-George après un cours de 90 kil. — Sur ses bords, à 3 kil. E. de Villeneuve-St-George et à 15 kil. N. de Corbeil, est le village d’Yères, où l’on remarque le château de La Grange, qui a appartenu au maréchal de Saxe et à Lafayette, et où se trouvait une ancienne abbaye de Bénédictines, fondée en 1122 par une sœur de Louis le Gros.


YERMAK. V. iermak.

YERVILLE, ch.-l. de cant. (Seine-Inf.), à 12 kil., N. E. d’Yvetot ; 1748 h. Tissus de coton, corderies.

YÉSO, grande île du Japon, entre l’île Tarrakaï au N. O. et Niphon au S., a env. 560 kil. sur 41 ; ch.-l. Matsmaï. Elle n’est séparée de l’île Niphon que par un petit bras de mer, le détroit de Sangar. Côtes très-échancrées ; montagnes hautes, neigeuses ; quelques volcans. On y distingue le gouvt de Yéso proprement dit, au S. O., où se trouvent Matsmaï et Hakodadi, et le pays des Aïnos. Cette île n’est connue que depuis le XVIIe s. : le jésuite Jérôme de Angelis la découvrit en 1620 ; les Hollandais y abordèrent en 1643, et les Russes en 1739.

YEU (île d’). V. dieu.

YEZD, v. de Perse (Farsistan), à 230 kil. S. E. d’Ispahan, dans une vaste, plaine sablonneuse et stérile ; env. 30 000 hab., dont beaucoup de Guèbres. Ville mal bâtie ; beaucoup de ruines. Grand commerce avec Kerman, Mesched et Ispahan. Étoffes de soie, coton, laine, brochées d’or et d’argent, taffetas, satins, châles de poil de chameau ; manufactures d’armes blanches et autres.

YEZDEDJERD I, roi de Perse de la dynastie des Sassanides, régna de 399 à 420 après J.-C., conserva la paix avec l’empire grec, protégea les Chrétiens, mais s’attira par là la haine des Mages. Il mourut des suites d’une chute de cheval. — II, roi de 440 à 457, fit la guerre aux Albaniens, aux Arméniens et aux Ibériens pour leur imposer la religion du feu, fit détruire les temples chrétiens, et excita par là une révolte générale des Arméniens ; il réussit toutefois à les remettre sous le joug. — III, roi de 632 à 652, rétablit la paix dans ses États en pratiquant la tolérance. Attaqué par des fanatiques musulmans que dirigeait Omar, il les vainquit une première fois, en 634, grâce à la valeur de Roustam ; mais, assailli avec une nouvelle violence quelques années après, il perdît les bat. de Néhavend et de Kadésiah et se vit enlever successivement toutes ses provinces. Il périt peu après, par la trahison d’un des siens. En lui finit la race des Sassanides ; ses États passèrent sous la domination des califes. Le commencement du règne de ce prince (16 juin 632) est une ère en usage chez les Persans.

YÉZID I, 2e calife ommiade, régna à Damas de 680 à 683, vainquit Hocéin, fils d’Ali, fit une rude guerre au rebelle Abdallah, assiégea et saccagea Médine (681), et se préparait à investir la Mecque, lorsqu’il mourut. Son nom est en exécration aux Chyites. — ii, 9e calife ommiade, cousin et successeur d’Omar II (720-24), fut un prince voluptueux et indolent. C’est cependant sous son règne que les Arabes s’emparèrent de Narbonne et s’avancèrent jusqu’à Toulouse. Il persécuta les Chrétiens et ordonna la destruction des images. — iii, neveu d’Yézid II, fit périr le calife Walid II, son cousin, et le remplaça sur le trône, mais ne régna que six mois (744).

YÉZID IBN MAHLEB, gouverneur du Khoraçan en 702, se fit un nom par ses exploits, mais excita la jalousie du général Hedjadj, qui le fit disgracier par le calife Walid I. Soleiman ayant succédé à Walid, son frère (715), Yézid obtint le gouvernement de l’Irak, rentra dans celui du Khoraçan, et justifia ces faveurs par de grands exploits. Inquiété de nouveau sous Omar II et Yézid II, il finit par se déclarer indépendant à Bassora (720) ; mais il fut battu sur les bords de l’Euphrate et resta sur le champ de bataille ; 300 membres de sa famille furent décapités.

YÉZIDIS, peuplade et secte kourde répandue partie entre Mossoul et le Khabour, dans les monts Sindjar, partie dans les pachaliks de Bagdad, d’Alep, le Diarbékir et la prov. russe d’Érivan. On en compte environ 200 000, les uns nomades et indépendants, les autres sédentaires et soumis à l’autorité des chefs des territoires qu’ils habitent. Passionnés pour le vin, ils détestent l’islamisme et tuent impitoyablement les Mahométans. Ils se montrent plus humains pour les