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XANTEN ou SANTEN, Colonia trajana, Castra vetera ? v. des États prussiens (Prov. Rhénane), près de la r. g. du Rhin, à 11 kil. O. de Wesel et à 51 k. N. O. de Dusseldorf ; 3500 h. Belle église, dédiée à S. Victor (qui y subit le martyre). Épingles, étoffes de soie, drap, rubans ; tanneries. Patrie de Siegfried, un des héros des Niebelungen, et de S. Norbert, fondateur de l’ordre des Prémontrés. On voit près de la ville les ruines d’un amphithéâtre de l’anc. Vetera castra. — Cette ville fut prise par les Français en 1672. Il y fut conclu en 1614 un traité qui mit fin à la guerre de la succession de Juliers.

XANTHE (le), riv. de la Troade. Voy. SCAMANDRE.

xanthe, auj. Eksenidé ou Kounik, v. de Lycie, sur une riv. de même nom, fut prise et ruinée par Harpage, général de Cyrus en 564, après une résistance désespérée. Patrie du philosophe Proclus.

XANTHIPPE, Xanthippus, général athénien, remplaça Thémistocle après l’expédition de Paros eut part, avec le Spartiate Leotychide, à la bataille de Mycale (479), prit Sestos et ravagea la Chersonèse. Périclès était son fils. — Officier lacédémonien à la solde de Carthage, prit le commandement des auxiliaires carthaginois contre les Romains en 25 av. J.-C., battit Régulus à Tunes (auj. Tunis) et le fit prisonnier. Il périt au retour de cette expédition.

XANTHIPPE, Xanthippe, femme de Socrate, d’humeur acariâtre et impérieuse, mit souvent à l’épreuve la patience de son époux. Néanmoins elle témoigna la plus vive douleur de sa mort.

XANTHUS de Lydie, un des plus anciens historiens ou logographes grecs, avait rédigé les Lydiaques ou Histoire de Lydie, en 4 liv., dont il ne reste que quelques fragments (dans les Historicorum græcorum antiquissimorum fragmenta, de Creuzer, 1806, et dans la collection Didot, 1841). Les uns le placent au VIe s. av. J.-C., les autres, avec plus de probabilité, au Ve s., peu avant Hérodote.

XATIVA ou jativa, V. d’Espagne. V. SAN-FELIPE.

XAVIER (s. françois). V. FRANÇOIS-XAVIER.

XÉNIL ou GÉNIL, riv. d’Espagne, sort de la Sierra-Nevada, arrose Grenade, Loja, Ecija, et se jette dans le Guadalquivir, par la r. g., près de Palma, après un cours de 225 kil.

XÉNOCRATE, philosophe grec, né à Chalcédoine vers 406 av. J.-C., fut un des disciples les plus assidus de Platon, et dirigea l’Académie après Speusippe ; il enseigna pendant 25 ans et mourut vers 314, à 92 ans. Il tenta de concilier la doctrine de Platon avec le pythagorisme. Il laissa, entre autres ouvrages, des traités de l’Art de régner, de la Philo­sophie, de la Nature, des Richesses, qui tous sont perdus. Il est célèbre par ses vertus, son désintéressement et surtout par sa continence : il refusa les présents d’Alexandre et sut résister aux séductions de Phryné. Son caractère trop austère faisait dire à Platon qu’il avait besoin de sacrifier aux Grâces.

XÉNOPHANE, philosophe grec, né vers l’an 617 av. J.-C., à Colophon dans l’Asie-Mineure, parcourut la Sicile et l’Italie, exerçant pour vivre le métier de rhapsode, se fixa dans sa vieillesse à Élée (vers 536), et y mourut, âgé, dit-on, de 100 ans. Il fut la chef d’une secte qui est devenue célèbre sous le nom d’École éléatique, et fonda le système vulgairement connu sous le nom de Panthéisme. Il réduisait tout à une unité absolue, qu’il identifiait avec Dieu même, et niait la pluralité, le changement. Cependant il joignait à ces spéculations toutes métaphysiques une doctrine physique, dans laquelle, raisonnant d’après les apparences, il faisait sortir le monde de deux éléments, la terre et l’eau, ou, selon d’autres, d’un seul, la terre. Selon lui, les astres ne sont que des nuages condensés, la terre un cône tronqué dont la base se perd dans l’infini, le soleil, un feu qui s’allume tous les matins et s’éteint périodiquement, etc. Xénophane avait composé plusieurs ouvrages en vers qui ne nous sont point parvenus, entre autres un poème de la Na-


ture, où il exposait sa philosophie ; il ne reste de lui que quelques fragments, recueillis par Brandis (dans ses Commentationes eleaticæ, Altona, 1813), et par Karsten (Philosophorum græc. reliquiæ, Amst. 1830). On trouve dans Aristote un petit traité De Xenophane, Zenone et Gorgia.

XÉNOPHON, général, philosophe et historien grec fils de Gryllus naquit en Attique vers 445 av. J.-C., devint dès l'âge de 16 ans disciple de Socrate, qui lui sauva la vie à la bataille de Délium (424), continua à servir tant dans la guerre du Péloponèse que parmi les mercenaires que Cléarque conduisait à la suite du jeune Cyrus contre Artaxerce Mnémon (401), prit le commandement de ce corps après la mort de Cléarque, et opéra la fameuse retraite des Dix-Mille (des rives du Tigre à Chrysopolis), aida ensuite le roi thrace Seuthès à remonter sur le trône, et conduisit les restes des Dix-Mille en Ionie, où ils entrèrent au service de Sparte ; se lia étroitement avec Agésilas, roi de Sparte, ce qui le fit bannir par ses concitoyens (394) ; resta dès lors auprès de ce prince et l’accompagna même à la bataille de Coronée, à laquelle il eut le tort de prendre part, combattant dans les rangs de l’armée spartiate contre ses propres compatriotes. Il s’établit depuis à Scillonte en Élide avec sa femme et ses enfants : il resta 24 ans dans cette retraite, et se réfugia à Corinthe lors de l’invasion de la Laconie par les Éléens (368). Il fut l’année suivante rappelé de son exil, mais il ne rentra pas à Athènes et mourut à Corinthe, vers 355 av. J.-C. Ses ouvrages se distinguent en 4 classes : 1° ouvrages historiques : les Helléniques (suite de l’Histoire de la Grèce de Thucydide, conduisant jusqu’à la bat. de Mantinée, 363), l’Anabase (ou Retraite des Dix-Mille) son chef-d’œuvre, l’Éloge d’Agésilas, la Cyropedie ou l’Enfance de Cyrus, en 8 liv., ouvrage qui est un roman moral plutôt qu’une histoire, et où il a pour but de tracer l’idéal du conquérant et du fondateur d’empire ; 2° politique : les Républiques de Sparte et d’Athènes, les Revenus de l’Attique ; 3° instruction militaire : l’Hipparchique ou le Maître de la Cavalerie, l’Équitation, les Cynégétiques ou la Chasse ; 4° philosophie : le Banquet, l’Économique ou l’Art d’ordonner une maison, ouvrage fort estimé de Cicéron, qui l’avait traduit ; Hiéron ou les Devoirs d’un roi ; les Entretiens mémorables de Socrate et l’Apologie de ce philosophe. C’est Xénophon qui publia l’Histoire de Thucydide, restée inconnue jusqu’à lui. Le style de cet écrivain, d’une élégance et d’une douceur exquises, lui a valu le surnom d’abeille attique ; cependant il est quelquefois diffus et languissant. Comme historien, on reproche à Xénophon des lacunes et de la partialité, surtout en faveur des Spartiates. Comme philosophe, il est l’interprète le plus fidèle des doctrines de Socrate. Les meilleures éditions de Xénophon sont celles de Thieme et Ernesti, Leips., 1763 et 1801-1804, 4 v. in-8 ; de B. Weiske, Leips., 1798-1804, 6 v. in-8 ; de Schneider, Leips., 1838 et 1849 ; de Dindorf, dans la collect. Didot, Paris, 1839, gr. in-8 ; Gail en a donné une éd. compl., texte grec, avec version lat. et franc. et notes, Paris, 1797-1814, 7 vol. in-4, où il a reproduit la traduction latine de Leunclavius et les traductions françaises partielles de Dacier, Lévesque ou Larcher. M. H. Trianon, en 1842, et M. E. Talbot, en 1859, en ont donné de nouvelles traductions françaises. On doit à Sturzius un Lexicon Xenophonteum, Leips., 1801-04.

xénophon d'éphèse, auteur d’un roman grec intitulé : les Éphésiaques ou Amours d’Abrocome et d’Anthia, en 5 livres, paraît avoir vécu à la fin du IIe s. de J.-C., et n’est peut-être qu’un pseudonyme. Son roman a été publié à Londres en 1726 par Ant. Cocchi (édition princeps), à Vienne par Locella, 1796. Il a été trad. en franç. par Jourdan, Paris, 1748.

XÉRÈS OU XÉREZ DE LA FRONTERA, Asta Regia v. d’Espagne (Cadix) à 50 kil. N. E. de Cadix (à