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professa les belles-lettres, puis le grec et la médecine à Copenhague. Très-versé dans la connaissance des antiquités Scandinaves, il a publié sur ce sujet plusieurs ouvrages estimés : Historia norvegica, 1623 ; Fasti danici, 1643 ; Runiea, seu Danica litteratura antiquissima, 1643 ; Danica monumenta, 1643 ; Specimen lexici runici, 1651.

WORMS, Vangiones, Borbetomagus, puis Vormatia, v. du grand-duché de Hesse-Darmstadt, près de la r. g. du Rhin, à 34 kil. S. O. de Darmstadt ; 8500 hab. Murs en ruine, avec quelques tours, grande enceinte, jardins. Cathédrale gothique, hôtel des monnaies, hôtel de ville, église neuve. Tabac, acétate de plomb, tanneries. Bon vin dit Lait de Notre-Dame. — Fondée par les Vandales, cette ville fut conquise sur les Trévires par J. César et devint la capit. des Vangiones. Plus tard, elle fut la résidence de plusieurs rois carlovingiens et le siége de plusieurs diètes et conciles. C’est là que fut signé, en 1122, entre le pape Calixte II et l’empereur Henri V, le Concordat de Worms, qui mit fin à la querelle des investitures ; c’est là que se tinrent les diètes de 1495 et 1517, qui établirent la paix publique de l’Allemagne, ainsi que celle de 1521 devant laquelle Luther fut cité et où fut rendu l’Édit de Worms qui condamnait ce réformateur. Worms était jadis ville impériale et eut dès le VIe s. un évêché ; mais elle fut sans cesse en querelle avec ses évêques : aussi adopta-t-elle une des premières la Réforme de Luther. Les Juifs y ont toujours été fort nombreux. Cette ville souffrit beaucoup de la guerre au XVIIe s. ; en 1689 elle fut réduite en cendres par les Français. Il y fut conclu en 1743 un traité entre l’Angleterre, la Savoie et la Hongrie. Elle fut incorporée à la France en 1802 et attribuée à la Hesse en 1815.

WORONZOV (Michel Larionovitch, comte de), né en 1710 à St-Pétersbourg, mort en 1767, jouit de la faveur de l’impératrice Élisabeth qui le nomma grand chancelier, garda quelque temps ce poste sous Catherine II, mais fut disgracié pour avoir dissuadé cette princesse de se marier à Grégoire Orlof. — Son petit fils, Michel, prince W., né en 1782 à St-Pétersbourg, m. en 1856, représenta la Russie au congrès d’Aix-la-Chapelle (1818) et fut nommé en 1823 gouverneur de la Nouv.-Russie. Il transforma la Crimée, créa de vastes exploitations agricoles, construisit une belle route de Simphéropol à Sébastopol, donna à cette dernière ville un grand développement, et bâtit à Aloupka un magnifique château.

WOTTON (H.), né en 1568 à Broughton-Hall (Kent), m. en 1639, fut secrétaire du comte d’Essex, se réfugia à Florence lors de la chute de son patron, remplit pour le grand-duc de Toscane une mission diplomatique près de Jacques VI, roi d’Écosse, qui, devenu roi d’Angleterre, l’employa comme ambassadeur à Vienne, en Italie, en Hollande, en Allemagne, et mourut prévôt du collège d’Éton. Il a composé un grand nombre d’ouvrages de genres différents : État du christianisme, Éléments d’Architecture, et même des poésies, parmi lesquelles on remarque the Farewell, the Pilgrimage. Une partie de ses écrits a été recueillie sous le titre de Reliquiæ Wottonianæ, Londres, 1651.

WOTTON, associé du collège St-Jean de Cambridge, chapelain du comte de Nottingham, né en 1666, m. enl726, a laissé entre autres ouvrages: Hist. de Rome (de Marc-Aurèle à la mort d’Alexandre-Sévère), Londres, 1705 ; Linguarum veterum septentrionalium conspectus, 1708, et un recueil des Leges Wallicæ.

WOU-TCHANG, v. de Chine, ch.-l. de la prov. de Hou-pé, sur le Yang-tsé-kiang. par 111° 20' long. E., 30° 34' lat. N.: 600 000 hab. Thé de première qualité ; papier de bambou. Grand commerce.

WOUTERS (Franç.), peintre flamand, élève de Rubens, né en 1614, mort en 1659, cultiva le genre historique et le paysage, réussit surtout dans ce second genre, fut nommé peintre de l’emp. Ferdinand II, puis peintre et premier valet de chambre du prince de Galles (Charles II), et revint se fixer en Flandre où il fut nommé directeur de l’Académie d’Anvers. Il fut tué d’un coup de pistolet par une main inconnue. Excellent coloriste, il représente les forêts avec une vérité parfaite et y ménage des prairies à perte de vue.

WOU-WANG, 1er empereur chinois de la dynastie de Tchéou, reçut en héritage de Won-Wang, son père, le roy. de Tchéou, qui comprenait à peu près les trois quarts de la Chine propre, détrôna l’emp. Chéou-sin (1109), s’appliqua à effacer les traces de la tyrannie de ce prince, et donna une organisation nouvelle à l’empire, substituant à l’ancienne forme de monarchie pure un système féodal. Il m. en 1116.

WOUWERMANS (Phil.), peintre et graveur hollandais, né à Harlem en 1620, m. en 1668, eut pour principal maître Jean Wynants. Il ne quitta jamais Harlem et resta longtemps obscur malgré la supériorité de son talent. D’abord rival du Bamboche, il finit par le surpasser. Il a peint surtout des chasses, des marchés aux chevaux, des assauts de cavalerie, des paysages ; il excellait à peindre les chevaux. Chez cet artiste, le paysage n’est pour ainsi dire qu’un fond de tableau destiné à faire ressortir une action, comme le départ d’une troupe de seigneurs et de dames pour la chasse au lever du soleil, ou leur retour à la lumière du soir ; un bivac de soldats se préparant au combat, ou bien une partie de patineurs, une foire de chevaux, etc. Ses compositions se distinguent par une belle couleur, par une touche fine et moelleuse, par la transparence:des ciels et des lointains et par de spirituelles figures. C’est un des peintres dont les ouvrages sont le plus recherchés. Les musées de La Haye et d’Amsterdam possèdent chacun 9 de ses tableaux ; le Louvre en renferme 13. J. Moyreau a publié l’OEuvre de Wouwermans, Paris, 1737. — Ses deux frères Pierre et Jean ne manquèrent pas de mérite, mais furent loin de l’égaler.

WRANCZY (Ant.), Veranzio en Italien, diplomate, né en 1504 à Sebenico en Dalmatie, m. en l573, fut employé comme ambassadeur en Pologne, en Italie, en France, en Angleterre et en Allemagne par le roi de Hongrie Jean I (Zapoly), puis par la régente Isabelle, veuve de Jean, devint évêque de Cinq-Églises sous Ferdinand I, fut 2 fois envoyé en ambassade à Constantinople, en 1553 et 1567, conclut avec les Turcs la paix d’Amasieh, devint archevêque primat de Gran, vice-roi de Hongrie, et fut fait cardinal peu de jours avant sa mort. Il traduisit en latin la chronique anonyme turque dite Tarikhi-Ali-Osman ; cette traduction, dite Codex Veranzianus, n’a point été imprimée, mais elle a été consultée par Lœwenklau pour ses Annales sulthanorum Othmanidarum.

WRANGEL (Ch. Gustave), général suédois, né en 1613 à Skokloster dans l’Upland, m. en 1676, débuta sous Gustave-Adolphe et eut part à la bataille de Lutzen, servit avec distinction sous Barrer (1636), et fit partie du conseil de guerre qui, après la mort de ce général (1641), dirigea les opérations militaires, remplaça Torstenson dans le commandement en 1645 et malgré les Impériaux réussit à se retrancher dans la Hesse et à maintenir ses communications avec Turenne, remporta de concert avec ce général la victoire de Sommershausen (1648), passa le Danube, le Lech, et leva des contributions en Bavière, se signala de même pendant les campagnes suivantes en Suisse, Silésie, Bohême, Hesse, Franconie, Pologne, Danemark (1646-1658), et fut en récompense nommé successivement feld-maréchal, sénateur, enfin maréchal et président du conseil de guerre. Il s’était retiré en 1675 dans l’île de Rugen, apprenant que des vaisseaux ennemis se montraient devant l’île, il voulut malgré son âge aller les reconnaître ; mais cet effort lui coûta la vie.

WRATISLAS. V. VRATISLAS.

WRATISLAVIA, nom latinisé de BRESLAU.