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enfin lord-maire (1774). En 1775, il entra à la Chambre sans opposition ; en 1788, il fit casser par la Chambre même la résolution par laquelle son élection avait été annulée. On a de lui une Histoire de l'Angleterre depuis la Révolution (de 1688), Londres, 1768, des Lettres et des Discours, qui ont été réunis en 1769. WILKIE (David), peintre de genre, fils d'un ministre anglican, né en 1785 à Cultes (Fife), mort en 1841, se forma à Édimbourg, puis vint se fixer à Londres, exposa en 1806 les Politiques de village, qui commencèrent sa réputation, fut admis en 1811 à l'Académie royale, visita de 1826 à 1829 l'Italie et l'Espagne, composa dans ce dernier pays plusieurs tableaux d'après la manière de Vélasquez, et fut en 1834 nommé peintre du roi. Ses ouvrages représentent pour la plupart des scènes familières, tantôt grotesques, tantôt pathétiques : on cite l'Ouverture du testament, le Joueur de violon aveugle, les Petits garçons cherchant des rats, le Jeune Messager.

WILKINS (John), prélat anglais, né en 1614 à Fawsley (Northampton), m. en 1672, président du collège de Wadham, à Oxford, prit parti, dans la guerre civile, pour les Parlementaires, épousa une sœur de Cromwell, fut fait principal du collège de la Trinité à Cambridge (1659, perdit sa place à la Restauration, mais s'acquit la protection de Buckingham, et obtint une cure à Londres, puis l'évêché de Chester. Il est un des fondateurs de la Société Royale de Londres. Wilkins a laissé des Sermons, Londres, 1682, des ouvrages philosophiques et mathématiques (recueillis en 3 vol. in-8, 1708); on y remarque la Magie mathématique, ou Merveilles qu'on peut opérer par la géométrie, 1648, et un célèbre Essai sur la langue philosophique, avec un Dictionnaire, 1688, in-fol., ouvrage où il proposait une langue universelle à l'usage des savants.

WILKINS (Ch.), orientaliste, né en 1750 à Hartford, m. à Londres en 1836. Envoyé au Bengale comme employé civil de la Compagnie des Indes, il fut un des premiers à étudier le sanscrit : il traduisit en anglais le Baghavad-Gita (1785), l’Hitopadesa, recueil d'apologues de Vichnou-Sarma (1786), et donna une Grammaire (1808) et des Racines sanscrites (1815), et un Dictionn. persan, arabe et anglais (1829).

WILLAUMEZ (J. B. Philibert), vice-amiral, né en 1761 à Belle-Ile-en-mer, m. en 1845, était fils d'un chef de gardes-côtes. Il débuta comme mousse, se fit de bonne heure remarquer par son habileté et son courage, et devint 1er pilote. Laissé jusqu'en 1789 dans les rangs inférieurs, parce qu'il n'était pas noble, il obtint depuis un rapide avancement, eut part à toutes les expéditions importantes de la République et de l'Empire, se signala pendant l'expédition de St-Domingue en battant avec une frégate un vaisseau de ligne anglais (1803), fut à son retour créé contre-amiral; commanda une escadre de l'armée navale de Brest, et exécuta en 1806 et 1807 des courses hardies contre les Anglais, auxquels il fit éprouver de fortes pertes. Négligé sous la Restauration, il fut fait vice-amiral après 1830 et pair de France en 1837. Willaumez passait pour le meilleur marin praticien de son temps. On lui doit un bon Dictionnaire de marine, 1820, in-8.

WILLE (Jean George), graveur, né en 1715 à Kœnigsberg en Hesse, m. en 1807, vint dès l'âge de 19 ans se fixer à Paris, s'y fit bientôt une réputation européenne par sa manière brillante et variée et par l'art avec lequel il obtenait des effets sans teintes forcées, fut admis en 1761 à l'Académie et forma nombre d'élèves distingués, entre autres Bervic. Parmi ses œuvres on remarque les Musiciens ambulants, le Concert de famille, le Maréchal de Saxe. Il a laissé des Mém., publ. par Duplessis en 1857.

WILLEMAIN D'ABANCOURT (F. J.), homme de lettres, né à Paris en 1745, m. en 1803, a laissé des romans, entre autres Maria ou l'Enfant de l'infortune, des Fables, des pièces de théâtre et des poésies diverses, fort médiocres pour la plupart,

WILLEMIN (Xavier), graveur et antiquaire, né à Nancy en 1763, m. en 1833, vint jeune à Paris, entra dans l'atelier de Lagrenée, montra de bonne heure un goût très-vif pour les antiquités et fut nommé en 1821 membre de la Société des Antiquaires. Il a publié plusieurs grands ouvrages qui se distinguent par l'exactitude et l'étendue des recherches autant que par la beauté de la gravure : Choix de costumes civils et militaires des peuples de l'antiquité, d'après les monuments antiques, avec un texte, Paris, 1798-1802, 2 vol. gr. in-fol.; Monuments français inédits, pour servir à l'histoire des arts, des costumes civils et militaires, avec texte historique et descriptif par A. Pottier, 1806-39, 3 vol. petit in-fol; Monuments de l'antiquité et du moyen âge de la France et de l'Italie, 1825 (inachevé); Collection des plus beaux ouvrages de l'antiquité, statues, bustes, groupes..., choisis parmi les monuments des Étrusques, des Grecs, etc., 2 vol. in-4o.

WILLEMSTADT, ch.-l. de l'île de Curaçao, sur la côte S. O., sur la baie de Sta-Anna; 8000 hab.

WILLIAMS (John), prélat et magistrat anglais, né en 1582 à Aberconway, m, en 1650, fut chapelain de Jacques I, doyen de Salisbury et de Westminster, devint en 1621 garde des sceaux en remplacement de Franç. Bacon et en même temps évêque de Lincoln. Il perdit les sceaux sous Charles I par les intrigues de Buckingham, prit dès lors place dans l'opposition et appuya la Pétition des droits; fut condamné en 1636 par la Chambre étoilée à une amende de 10 000 liv. sterl. ainsi qu'à la prison comme coupable de paroles irrespectueuses envers le roi, et ne sortit de prison qu'en 1640. Néanmoins il se rallia au roi lorsqu'éclata la guerre civile et prit parti pour lui contre le Long-Parlement. Il fut élevé à l'archevêché d'York en 1641.

WILLIAMS (David), né en 1738 à Cardigan, m. en 1816, se fit un nom à Londres parmi les Dissenters par des prédications hardies, professa le pur déisme, créa à Chelsea une école où il donnait une éducation nationale et toute pratique, et où affluèrent les élèves bien qu'il prît fort cher, abandonna cet établissement en 1775 à la mort de sa femme, publia en 1782 des Lettres sur la Liberté politique qui eurent du succès et qui furent trad. en français par Brissot, reçut de l'Assemblée législative la titre de citoyen français et vint en France où il se lia avec les Girondins, mais s'empressa de repasser la Manche après la condamnation de Louis XVI. Il établit sous les auspices du prince de Galles le Fonds littéraire pour venir au secours des gens de lettres nécessiteux et en fut le président. Outre ses Lettres sur la Liberté, on a de lui un Traité d'Éducation, publié dès 1774, où il adopte les idées de J. J. Rousseau; des Lettres sur l'Éducation; des Leçons sur l'Éducation.

WILLIAMSBURG, v. des États-Unis (Virginie), à 80 kil. E. S. E. de Richmond; 2000 hab. Collège William-et-Mary, fondé en 1692. — Cette ville, fondée en 1682, était, avant l'indépendance, le siége du gouvernement anglais: elle fut la capit. de la Virginie jusqu'en 1779. — Autre v. des États-Unis, dans Long-Island, en face de New-York et presque contiguë au faubourg de Brooklyn; env. 50 000 h. Quinze églises de cultes différents; nombreuses manufactures.

WILLIBROD (S.), apôtre des Frisons, né en 658 dans la Northumberland, m. en 736, fut élevé dans le monastère de Ripon, récemment fondé par Wilfrid, vint avec onze autres moines dans la Frise pour convertir les habitants de ce pays, et fut fait évêque d'Utrecht par le pape Sergius en 695. Alcuin a écrit sa Vie. On le fête le 7 nov.

WILLOUGHBY (Franç.), naturaliste anglais, condisciple et ami de Ray, et membre de la Société royale de Londres, né en 1635, m. en 1676, visita en observateur la France, l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, etc. Il a laissé une Ornithologie (en latin), Londres, 1676, et une Histoire des poissons (en latin), Oxford, 1686.