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WEST-POINT, v. des États-Unis (New-York), à 80 kil. N. de New-York. École militaire analogue à notre École polytechnique, et fondée en 1802. West-Point fut fortifiée dans la guerre de l'indépendance.

WEST-RIDING, div. du comté d'York. V. YORK.

WETSTEIN, famille de Bâle, a produit, aux XVIe et XVIIe s., plusieurs savants distingués. Jean Rodolphe (1614-84) et son fils Jean Rodolphe II (1647-1711), enseignèrent le grec et la théologie à Bâle; le 1er fut appelé aux premières charges de son pays et représenta la Suisse aux conférences de Westphalie (1648); le 2e publia quelques traités inédits d'Origène; — J. Henri, frère de J. Rodolphe II, 1649-1726, s'établit à Amsterdam, et y fonda une imprimerie célèbre, d'où sortirent un grand nombre de bons ouvrages, qu'il accompagnait lui-même de savantes notices; — Jean Jacques, neveu des préc., 1693-1754, prof. de théologie réformée à Bâle, fit d'immenses recherches dans les principales bibliothèques de l'Europe afin d'établir le texte du Nouveau Testament : n'ayant pu obtenir de publier à Bâle le résultat de son travail, il se retira en Hollande et y donna, en 1751 et 1752, une édition du Nouveau Testament, en 2 vol. in-fol., avec une riche collection de variantes; — Ch. Ant., fils de J. Henri (1743-97), enseigna la littérature grecque à Leyde, et traduisit en vers latins Hésiode, Théocrite, Coluthus (1774).

WETTER, lac de Suède. V. VETTER.

WETTÉRAVIE, en allem. Wetterau, anc. prov. d'Allemagne, dans le cercle du Bas-Rhin, auj. répartie entre la Hesse, le Nassau, la cité de Francfort et les pays environnants, est ainsi nommée de la Wetter (affluent de la Nidda), qui l'arrose. Elle comprenait le Lahngau inférieur, les 2 Rheingau, le Meingau, Usingen, Wiesbaden, le comté de Kœnigstein, les 2 comtés de Katzenellnbogen, Epstein, Wetzlar, Francfort-sur-le-Mein, Hanau, Mayence.

WETTERHORN, mont. de Suisse (Berne), dans les Alpes Bernoises, au N. du Schreckhorn ; 3916m.

WETTIN, v. murée des États prussiens (Saxe), dans la régence de Mersebourg, sur la Saale, à 35 kil. N. O. de Mersebourg; 3000 h. Elle a donné son nom à la maison qui règne tant sur le royaume que sur les divers duchés de Saxe. V. MISNIE et SAXE.

WETZLAR, v. murée des États prussiens (Prov. Rhénane), ch.-l. de cercle, à 80 kil. E. N. E. de Coblentz; 5500 h. Jadis ville impériale. Elle fut depuis 1688 le siége de la Chambre impériale, qui jugeait des causes entre États d'empire. De 1803 à 1814, elle appartint à l'électeur archichancelier de l'empire germanique (Ch. Théod. Dalberg). Le congrès de Vienne la donna à la Prusse.

WEXFORD, v. et port d'Irlande (Leinster), ch.-l. du comté de Wexford, sur le canal St-Georges, à l'embouchure de la Slaney, à 97 kil. S. de Dublin; 12 000 h. Le port est obstrué par une barre. Bains de mer fréquentés. — Wexford passe pour la plus anc. ville d'Irlande; elle a été bâtie par les Danois. Elle était jadis très-forte; on voit encore quelques traces de ses murailles. Les Anglais s'en rendirent maîtres en 1170; Cromwell l'assiégea et la prit en 1649. Cette ville était autrefois le siège de la grande commanderie des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem dans les îles Britanniques. – Le comté, entre ceux de Wicklow au N., de Kilkenny et de Carlow à l'O., le canal St-Georges au S. et à l'E., a 90 kil. du N. E. au S. O. sur 32 kil. en moyenne, et 210 000 h., presque tous catholiques. Beaux Pâturages, pêcheries.

WEXIOE, v. de Suède (Gothie), ch.-l. du gouv de Kronoberg, à 400 kil. S. O. de Stockholm; 1200 h. Évêché luthérien; bibliothèque. Papier, usines à fer.

WEYMOUTH, v. d'Angleterre (Dorset), sur la Manche, à l'emb. de la Wey, à 16 kil. S. de Dorchester ; 3000 h. Un pont la réunit à Melcombe-Regis. Bains de mer. Marguerite d'Anjou débarqua à Weymouth avec son fils Édouard en 1471, lorsqu'elle venait rétablir sur le trône Henri VI, son mari.

WHAMPOA, port de Chine, dans une île du Pé-kiang, à 3 kil. au-dessous de Canton. C'est là que s'arrêtaient jadis les navires européens. Il y fut signé en 1844 un traité de commerce avec la France.

WHARTON (Thomas, marquis de), homme d'État, né vers 1640, fils de lord Phil. Wharton (parlementaire zélé sous Charles I), fut constamment dans l'opposition sous Charles II et Jacques II, provoqua l'adresse qui invitait le prince d'Orange à prendre les rênes de l'État, devint sous ce prince contrôleur du palais et membre du conseil privé, perdit ses places à l'avènement d'Anne, puis rentra en grâce, fut nommé vice-roi d'Irlande en 1708, quitta ce poste en 1710, mais reçut en 1714 les titres de lord du sceau privé, de marquis de Wharton et Malmesbury. Il mourut l'année suivante. — Son fils, Phil. Wharton (1699-1731) ne se fit remarquer que par sa versatilité, s'attacha alternativement au Prétendant, qui le fit duc de Northumberland, et à Georges I, qui le nomma duc de Wharton. Il a laissé divers écrits et des poésies assez remarquables.

WHIGS, nom donné en Angleterre, à ceux qui se portent comme les défenseurs des libertés publiques : il est opposé à celui de Tories. Ce nom qu'on donnait par mépris en Écosse aux charretiers, et qui parait venir du cri par lequel ils stimulent leurs chevaux (whiggam), fut, à partir de 1680, appliqué aux rebelles écossais qui, sous Charles II, marchèrent contre Édimbourg. Les Royalistes l'étendirent dans la suite à tous les ennemis des Stuarts. La révolution de 1688 fut en grande partie l'ouvrage des Whigs : ils soutinrent de même la maison de Hanovre contre les Jacobites. Les Whigs, qui forment le parti libéral, et les Tories, partisans de la résistance, ont, depuis le règne de George II, donné alternativement des ministres à l'Angleterre, mais les Whigs ont moins souvent été au pouvoir.

WHISTON (W.), théologien et mathématicien, né en 1667 à Norton (Leicester), mort en 1747, fut chapelain de l'évêque de Norwich, puis recteur ou curé dans le comté de Suffolk, succéda à Newton dans la chaire de mathématiques de l'Université de Cambridge, fut destitué pour ses idées hétérodoxes sur la Trinité, s'érigea dès lors en prophète, s'entoura de douze disciples, avec lesquels il prétendait rétablir l'Église primitive, et écrivit une foule d'ouvrages de controverse, dans lesquels il attaquait surtout la Trinité, et propageait l'Arianisme. Il entra à l'âge de 80 ans dans une congrégation d'Anabaptistes. Ses ouvrages les plus célèbres sont une Nouvelle théorie de la terre (1696), qui, bien que louée par Locke et Newton, excita de vives discussions comme entachée d'hérésie ; la Chronologie de l'Ancien Testament et l'Harmonie des quatre évangiles, 1702; le Christianisme primitif rétabli (1711), où il prêche ouvertement l'Arianisme. On lui doit aussi une édition d’Euclide, une traduction estimée de l'historien Josèphe, des Mémoires sur Samuel Clarke et des Mém. sur sa propre vie, 1749-50.

WHITAKER (John), savant anglais, né à Manchester en 1735, mort en 1808, entra dans l'Église anglicane et obtint divers bénéfices. Il se livra à de savantes recherches et publia : Hist. de de Manchester, 1771 ; Hist. des Bretons, 1772-75; Apologie de Marie Stuart, 1787; Origine de l'Arianisme, 1791; le Passage d'Annibal à travers les Alpes, 1794.

WHITE-BOYS (c.-à-d. Garçons blancs), nom donné à des coalitions de paysans qui se formèrent en Irlande en 1761, vient de ce que les membres de l'association portaient, dans leurs expéditions nocturnes, un sarrau blanc par-dessus leurs vêtements. Les White-Boys se montrèrent d'abord dans le Munster et se propagèrent dans l'Ulster : ils réclamaient l'abolition des corvées et la suppression des pâtures qui, en rendant la culture inutile, leur enlevaient tout moyen d'existence. L'insurrection dura plus de trois ans et les insurgés obtinrent en partie satisfaction.

WHITBY, v. et port d'Angleterre (York), sur la