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géologie, il cherchait dans l'action de l'eau la cause de toute formation nouvelle ; à ce titre, il est le père de l'hypothèse neptunienne. Cuvier a prononcé son Éloge à l'Institut.

WERNER (Zacharie), poète, né en 1768 à Kœnigsberg, m. en 1823, mena longtemps une vie fort dissipée. Il fut employé successivement dans les bureaux de l'administration à Varsovie et à Berlin, se fit franc-maçon et mystique, vint à Paris en 1811, puis se rendit à Rome où il abjura le Protestantisme, reçut les ordres sacrés à Vienne, et prêcha dans cette ville avec un succès sans égal. On a de lui des tragédies : la Croix sur les bords de la mer Baltique, Martin Luther, Attila, Le 24 février (traduites dans les Chefs-d'œuvre des Théâtres étrangers), beaucoup de Poésies, et des Confessions (1801), où il donna carrière à son mysticisme.

WERNIGERODE, v. murée des États prussiens (Saxe), ch.-l. de cercle, à 19 kil. S. O. de Halberstadt ; 5500 hab. Anc. ch.-l. du comté de Stolberg-Wernigerode.

WERNSDORF, famille de Saxe, qui a produit plusieurs savants distingués. Le plus connu est J. Christ. Wernsdorf, à qui on doit une excellente édition des Poetæ latini minores, Helmstædt, 1779, 5 v. in-8, reproduite dans les Classiques latins de Lemaire.

WEROWITZ (Comitat de), anc. comitat de Hongrie (Slavonie civile), entre ceux de Schimeg, Baranya, Bacs, Syrmie, Brod, Posega et la Croatie : 150 kil. sur 60; 20 000 hab.; ch.-l. Eszek. Détaché de la Hongrie en 1849, il forme depuis 1853 le comitat d'Eszek, dans la prov. de Croatie-et-Slavonie.

WERRA (la), riv. d'Allemagne, naît au mont Blessberg, dans le Thuringerwald, au N. E. d'Hildburghausen, arrose le duché de Saxe-Meiningen, l'électorat de Hesse, la province de Gœttingue, s'unit près de Münden à la Fulde pour former le Weser; cours, 200 kil. Elle reçoit l'Ulster par sa r. g.

WERT. V. WEERDT.

WERTHEIM, v. murée du grand-duché de Bade, au confluent de la Tauber et du Mein, à 130 kil. N. E. de Carlsruhe ; 4000 hab. Anc. capit. de la principauté de Lœwenstein ; vieux château.

WERTINGEN, vge de Bavière (Souabe), à 40 kil. N. N. O. d'Augsbourg; 1600 hab. Lannes et Murat y battirent les Autrichiens le 8 oct. 1805.

WESEL. v. forte des États prussiens (Prov. Rhénane), au confluent de la Lippe et du Rhin, à 40 k. S. E. de Clèves; 15 000 hab. Port franc. Lainages, tapis, cuirs. Prise par les Français en 1672.

WESER (le), Visurgis, fleuve d'Allemagne, dans la partie N. O. de ce pays, se forme près de Münden de la réunion de la Fulde et de la Werra, arrose Hameln, Minden et Brême, reçoit l'Aller et la Wûmme à droite, la Delme et l'Hunt à gauche et tombe dans la mer du Nord, après un cours de 380 kil. Il s'ensable chaque jour. — De 1810 à 1814, sous Napoléon I, il y eut un dép. français des Bouches-du-Weser, formé de l'Oldenbourg, de la ville de Brême et d'une partie du Hanovre ; ch.-l. Brême.

WESLEY (John), enthousiaste anglais, fondateur de la secte des Méthodistes, né en 1703 à Epworth (Lincoln), m. en 1791, avait pour frère un ministre non-conformiste, Ch. Wesley (auteur d'un poëme sur la bataille de Blenheim et de poésies sacrées). Il reçut les ordres (1725), et se nourrit de lectures ascétiques, prit ensuite avec son frère la direction de quinze jeunes gens d'Oxford avec lesquels il élabora un nouveau système religieux, et les soumit ainsi que lui, à partir de 1729, à un genre de vie réglé dans lequel chaque heure avait son emploi : cette manière de vivre les fit appeler par dérision Méthodistes, dénomination dont ils se firent honneur et qu'ils gardèrent. Wesley passa avec quelques missionnaires eu Amérique pour y faire des prosélytes, et, de retour en Angleterre (1738), organisa définitivement les assemblées ou chapelles de la secte : il avait pris pour modèles les congrégations moraves. On a de lui des Sermons et quelques écrits dont les principaux sont: Médecine primitive, trad. en franç. par Bruysset, 1772; Nature, objets et règlements des sociétés méthodistes (1798), etc. Ses Œuvres complètes forment 32 vol. in-8, Londres, 1774 et ann. suiv. R. Southey a donné sa Vie. V. MÉTHODISTES et WHITEFIELD.

WESSELING (P.), philologue, né en 1692 à Steinfurt (Westphalie), mort en 1764, professa l'histoire et l'éloquence à Deventer, Franeker, Utrecht, dirigea les écoles de Middelbourg, devint recteur de l'Université d'Utrecht et bibliothécaire de cette ville. On lui doit un recueil des anciens Itinéraires romains, avec notes, Amst., 1735; De origine pontificiæ dominationis, 1723; des éditions estimées d’Hérodote, de Diodore de Sicile, et des Observationes diversæ (Amst., 1727), où il rectifie et explique de nombreux textes d'auteurs grecs et latins.

WESSEX (Royaume de), c-à-d. Saxe de l'Ouest, un des 7 États de l'Heptarchie anglo-Saxonne, fondé en 516 par Cerdic, comprenait à peu près les comtés de Berks, Wilts, Hamp et Dorset, et avait pour capit. Winchester. Les rois du Wessex finirent par réunir toutes les possessions anglo-saxonnes ; la dernier fut Egbert, qui prit le titre de roi d'Angleterre.

WEST (Benjamin), peintre américain, né en 1738 à Springfield (Pensylvanie), mort en 1820, passa trois ans en Italie (1760-63) dans la société de Mengs et autres artistes renommés, puis s'établit à Londres où il se plaça à la tête des peintres anglais, fut nommé en 1772 peintre du roi, succéda à Reynolds comme président de l'Académie de peinture, sculpture et architecture, et fut associé étranger de l'Institut de France. Ses chefs-d'œuvre sont : la Mort de Socrate, Oreste et Pylade, Agrippine débarquant avec les cendres de Germanicus, Régulus retournant à Carthage, la mort du général Wolf, Jésus guérissant les malades dans le temple, Lazare, le Christ présenté au peuple par Pilate. Il se distingue par l'entente de la composition, la pureté du dessin. J. Galt a publié la Vie et les études de B. West (en angl.), 1817.

WESTERAS. V. VÆSTERAS.

WESTER BOTTEN, GOTHLAND. V. BOTNIE, GOTHIE.

WESTERMANN (Joseph), général français, né en 1764 à Molsheim (Alsace), était greffier à Haguenau en 1790 et embrassa avec ardeur la cause de la Révolution. Il vint à Paris, se lia avec Danton, coopéra au 10 août (1792), fut nommé adjudant général et envoyé auprès de Dumouriez dans l'Argonne, l'aida dans ses négociations avec le duc de Brunswick, le suivit en Belgique et fut compris dans l'arrêt lancé contre ce général, mais se justifia; fut envoyé en Vendée comme général de brigade et pénétra dans l'intérieur du pays; il se laissa surprendre par les Vendéens à Châtillon, mais les battit à Beaupréau, Laval, Granville, Baugé, eut grande part à l'affaire du Mans et acheva d'écraser les vaincus à Savenay. Il n'en fut pas moins proscrit avec Danton et guillotiné le 5 avril 1794.

WESTERWALD, chaîne de montagnes de l'Allemagne, entre le Lann, la Sieg, le Rhin, commence en Westphalie, traverse l'ancien duché de Nassau et se termine en face de Coblentz.

WEST-FIORD, grand golfe ouvert de l'Atlantique, entre la Norwége et les îies Loffoden : 160 k. sur 100.

WEST-LOTHIAN. V. LINLITHGOW.

WESTMINSTER (c-à-d. le monastère ou l'abbaye de l'Ouest), un des quartiers de Londres, à l'O. de la Cité, sur la r. dr. de la Tamise, formait jadis une ville particulière. On y compte env. 300 000 hab. Westminster est célèbre par son antique et vaste abbaye, bâtie sous Henri III et Édouard I, sépulture des souverains ainsi que des grands hommes de l'Angleterre; elle est encore auj. un titre d'évêché. Près de l'abbaye est le Parlement; les deux chambres y ont chacune leur salle particulière. Ce quartier est aussi le séjour de la cour, de l'aristocratie, des hauts fonctionnaires et des gens riches. Quoique