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un Dictionnaire de peinture, gravure, sculpture, ouvrage d'une utilité pratique, qui ne parut qu'après sa mort et qui fut terminé par Lévesque, 1792.

WATERFORD, v. et port d'Irlande (Munster), ch.-l. du comté de son nom, sur la r. dr. de la Suir, à 8 kil. de l'embouch. de cette rivière dans le canal St-George, et à 125 kil. S. O. de Dublin; 30 000 hab. Évêchés catholique et anglican. Cathédrale, palais épiscopal, bourse, douane, théâtre, port et quais superbes. Draps, lainages, ustensiles de fer, verreries, raffineries de sucre, eau-de-vie de grains; armements pour la pêche de la morue. Paquebots pour Dublin, Bristol, Liverpool. Canal de Waterford à Dublin. — Fondée, suivant les uns, dès 155, suivant d'autres, en 852, elle s'appelait d'abord en langue erse Cecun-na-Grioth (c-à-d. Havre du Soleil) ; elle prit ensuite le nom de Port large, et ne reçut celui de Waterford qu'après la conquête de l'Irlande par Henri II, qui s'empara de la ville. En 1003 , Reginald le Danois y construisit un château, qui est le plus ancien de l'île et qui se voit encore. Cromwell fit en vain le siège de Waterford (1649). Cette ville donne le titre de marquis au chef de la famille Beresford, qui a sa résidence dans un lieu voisin, à Curraghmore, sur la Clyde. — Le comté de Waterford, entre ceux de Cork à l'O., de Kilkenny et de Tipperary au N., de Wexford à l'E., et l'Atlantique au S., a 1900 kil. carrés et 180 000 hab. (presque tous catholiques).

WATERLOO, vge de Belgique (Brabant mérid.), sur la lisière mérid. de la forêt de Soignies, à 18 kil. S. de Bruxelles; 900 hab. Il s'y livra le 18 juin 1815, entre Napoléon et les Alliés, commandés par Wellington et Blücker, une grande bataille qui décida de la chute définitive du régime impérial et qui fut suivie d'une seconde invasion de la France. Le théâtre de l'action se trouvait compris entre les 3 villages de Waterloo au N. O., de Mont-St-Jean au N. et de la Belle-Alliance au S. Les étrangers nomment aussi cette bataille : bataille de Mont-Saint-Jean. On y a élevé comme monument commémoratif une pyramide surmontée d'un lion. Les Anglais ont donné le nom de Waterloo à un des plus beaux ponts de Londres.

WATSON (Rob.) historien écossais, né vers 1730 à St-André, m. en 1780, était principal du collège de St-André. On a de lui une Hist. de Philippe II, roi d'Espagne, Édimbourg, 1777, et une Hist. de Philippe III (achevée par Thomson), 1783. Ces deux ouvrages sont écrits avec élégance et clarté, mais suspects de partialité. Ils ont été trad., le 1er par Mirabeau et Durival, 1778, le 2e par Bonnet, 1809.

WATT (James), habile mécanicien, né en 1736 à Greenock en Écosse, m. en 1819, fut d'abord fabricant d'instruments de mathématiques à Glasgow, puis coopéra aux travaux des ports et canaux de l’Écosse et fut nommé conservateur des modèles à l'Université de Glasgow. Il apporta à la machine à vapeur de Newcommen et deBrighton des perfectionnements essentiels (le condenseur, l’emploi exclusif de la vapeur pour faire jouer les pistons, la machine à double effet), et c'est depuis cette époque (1764) que cette machine a pu recevoir ses plus utiles applications. Des envieux lui contestèrent sa découverte; mais, après de longs débats, un arrêt du banc du roi, rendu en 1799, reconnut ses titres. Watt jouit alors d'une renommée européenne et fit une grande fortune. Nommé dès 1785 membre de la Société royale de Londres, il fut élu correspondant (1808), puis associé de l'Institut de France. àrago lui a consacré une Notice biographique.

WATTEAU (Ant.), peintre de genre, né en 1684 à Valenciennes, m. en 1721, peignit longtemps des décors pour l'Opéra (1702), et végéta misérable jusqu'à ce que des protecteurs éclairés, devinant son talent, le mirent à même de concourir à l'Académie : il gagna le prix à l'unanimité, retourna ensuite à Valenciennes pour étudier de nouveau, envoya à l'exposition du Louvre plusieurs tableaux qui le firent admettre à l'Académie, et devint à la mode. Il se rendit en Angleterre en 1720 et mourut à son retour. Les tableaux de Watteau représentent en général des scènes champêtres et riantes; son dessin est correct et facile, son coloris vrai; mais on lui reproche un goût maniéré. Son Œuvre a été publié en 563 planches, qui forment 3 vol.

WATTEVILLE (don Jean de), abbé de Baume, né vers 1613 à Besançon, ville qui dépendait alors de l'Espagne, m. en 1703, fut d'abord militaire, puis chartreux, s'évada de son couvent, se réfugia à Constantinople, y prit le turban, devint pacha, et obtint le gouvernement de plusieurs places en Morée. Voulant rentrer en Europe, il livra à l'Autriche un corps de troupes ottomanes qu'il commandait; il obtint de Rome, sur la recommandation de l'empereur, l'absolution de son apostasie; il fut même pourvu de la riche abbaye de Baume en Franche-Comté (1659), et devint en 1661 doyen du chapitre de Besançon. Chargé de diverses négociations près de la cour de France, il aida Louis XIV à s'assurer la possession de la Franche-Comté, service dont il fut largement payé. — Son frère Charles, baron de Watteville, fut plénipotentiaire d'Espagne aux conférences qui précédèrent le traité des Pyrénées, puis ambassadeur en Angleterre et en Portugal. Pendant qu'il était ambassadeur à Londres, il prit le pas, dans une, cérémonie publique , sur l'ambassadeur de France, le comte d'Estrades : Louis XIV exigea son rappel comme réparation de cette injure.

WATTEWILLER, bg du Ht-Rhin, au pied des Vosges, à 3 kil. N. de Cernay, 1300 h. Eaux minérales. Victoire des Suédois sur les Impériaux (1634).

WATTIGNIES, nom de 2 villages du dép. du Nord, l'un près de Lille, l'autre près de Maubeuge. Jourdan battit les Autrichiens près de ce dernier (1793), et par cette victoire dégagea Maubeuge.

WATTRELOS, bg du dép; du Nord (cant. de Roubaix), à 14 kil. N.E. de Lille; 12 315 hab.(3587 seulement de population agglomérée). Filature de coton.

WATTS (Isaac), ministre non-conformiste, né en 1674 à Southampton, m. en 1748, fut étroitement lié avec l'alderman de Londres Th. Abney, et passa chez lui ses 36 dernières années. On lui doit une Logique (en angl.), ouvrage classique en Angleterre, trad. par E. Jouffroy, 1846, le Perfectionnement de l'entendement (trad. par Superville sous le titre de Culture de l'esprit, 1762), et quelques ouvrages de morale et de piété, entre autres des Hymnes et Chants spirituels, en vers simples et faciles, qu'on fait apprendre aux enfants.

WAT-TYLER, couvreur à Deptford, se mit à la tête de la révolte de 1381, tua un collecteur qui venait chez lui lever la capitation, réunit des masses innombrables, propagea l'insurrection dans les comtés d'Essex, Sussex, Surrey, Kent, marcha sur Londres, qu'il pilla et où il massacra l'archevêque de Cantorbéry et plusieurs hauts dignitaires, s'empara de la Tour sans coup férir, obtint tout ce qu'il voulut, et fut sur le point de tenir entre ses mains le jeune roi Richard II. Ce prince détermina Wat-Tyler à se rendre à une conférence, promettant de nouvelles concessions; mais, comme ce rebelle menaçait le roi, le lord maire le poignarda. Southey a mis ce personnage sur la scène.

WAVRES, bg de Belgique (Brabant mérid.), à 22 kil. S. E. de Bruxelles; 5500 hab. Station. Incendié en partie durant la bataille de Waterloo.

WAZEMMES, gros bourg du dép. du Nord, au S. de Lille, a été en 1858 annexé à cette ville, dont il n'est plus qu'un faubourg.

WEARMOUTH, nom de deux villes d'Angleterre, (Durham), toutes deux sur la Wear, à son embouchure : Bishop-Wearmouth, très-près et à l'O. de Sunderland (14 000 hab.); Monk-Weamouth, en face de la précédente (8000 hab.). Ancien monastère, où résida le vénérable Bède.