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au pied de laquelle coule l'Avon, près du canal de Warwick-et-Birmingham, à 150 kil. N. O. de Londres; 10 000 hab. Ville belle et bien bâtie: château féodal des Warwick, très-fortifié; église Ste-Marie, hôtel de ville; chemin de fer, musée d'histoire naturelle. Filature hydraulique, manuf. de chapeaux, fonderie. — Le comté de Warwick a pour bornes ceux de Leicester au N. E., de Stafford au N. O., d'Oxford et de Glocester au S., de Southampton au S. E., de Worcester à l'O.; 77 kil. du N. au S. sur 54; 402 000 hab. Fer, grès, houille, marne, argile bleue, etc.; grande industrie (Birmingham et Coventry sont dans ce comté). — Jadis habité par les Cornavii, ce pays fit dans la suite partie du roy. de Mercie.

WARWICK (Richard NEVIL, comte de), dit le Faiseur de rois, était gendre de Richard Beauchamp, comte de Warwick, favori de Henri V, qui avait été gouverneur de Henri VI, puis ambassadeur au concile de Constance (1414), et qui dirigea l'inique procédure contre Jeanne d'Arc. Il succéda vers 1453 au titre de son beau-frère, Henri Beauchamp, et prit alors le nom de Warwick, fit épouser sa tante à Richard, duc d'York, que bientôt il excita à réclamer la couronne, gagna pour ce prince la bataille de St-Alban où il prit Henri VI (1455), battit encore l'armée lancastrienne à Northampton (1460), barra la route de Londres à Marguerite d'Anjou après la victoire qu'elle avait gagnée à Wakefield, écrasa les troupes royales à Towton, et fit proclamer roi le fils du duc d'York sous le nom d'Édouard IV (1461). Il jouit quelque temps d'un crédit sans bornes ; mais, quand Édouard, au lieu de contracter un mariage que Warwick avait négocié avec une belle-sœur de Louis XI, se fut uni à Élisabeth Woodville, sa faveur baissa. Dès lors il excita secrètement des révoltes qui mirent Édouard en danger et le força ainsi à réclamer son appui; répondant alors à son appel, il vint à son secours et le délivra des rebelles, mais en le retenant dans une espèce de captivité. Édouard avant trouvé un appui dans le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, qui avait épousé sa sœur, Warwick se vit contraint de lui rendre la liberté. Il s'enfuit alors en France près de Louis XI, se réconcilia avec Henri VI et Marguerite d'Anjou, maria sa fille au fils de cette princesse, et, après avoir fait appel au parti de Lancastre, débarqua en Angleterre avec une petite troupe : il rassembla bientôt une armée de 60 000 hommes, vainquit Édouard à Tewkesbury, le força à fuir et à se réfugier en Hollande, proclama derechef Henri VI, qu'il tira de la Tour de Londres et se fit nommer gouverneur du roi. Mais son triomphe fut court : Édouard revint au bout de huit mois avec des secours que lui avait fournis le duc de Bourgogne, réunit à son tour une armée formidable et le battit à Barnet (1471) : Warwick resta sur la place. Cette catastrophe a été mise sur la scène par Laharpe dans sa tragédie de Warwick.

WASA, maison royale de Suède. V. VASA

WASHINGTON (George), un des fondateurs de la république des États-Unis, né en 1732 à Bridge-Creek (Virginie), m. en 1799, fut d'abord ingénieur-arpenteur, puis prit du service comme officier de milice pendant la guerre des Anglais contre les Français au Canada (1754-1760), fit preuve de talent et se retira avec le grade de colonel. Lors de la rupture des colonies anglaises avec l'Angleterre, il fut un des sept députés de la Virginie au congrès de Boston (1774); l'année suivante, il reçut le commandement en chef des troupes insurgées (1775). Il suppléa à l'absence de ressources par une prudence, une constance et une capacité rares, et, soutenu par quelques secours français, résista non sans peine aux généraux anglais Howe, Clinton, Burgoyne, Cornwallis ; après des succès variés, il finit par enfermer ce dernier dans York-Town et le força à une capitulation (1781), que suivirent la paix de Versailles (1783) et la reconnaissance de l'indépendance américaine par l'Angleterre. Washington alors opéra le licenciement de l'armée sans trouble, puis remit sa commission le généralissime, rentra dans la vie privée et se retira dans son domaine de Mount-Vernon. Dès qu'un gouvernement régulier eut été établi (1789), il fut élu à l'unanimité président de l'Union pour quatre ans; il fut réélu en 1793 à la même unanimité pour quatre nouvelles années : il maintint la paix avec l'Europe que la Révolution française mettait en feu et resta neutre pendant la guerre de la France et de l'Angleterre, mais il perdit un peu de sa popularité en s'opposant aux doctrines démagogiques. Il résigna dans le pouvoir en 1797 et mourut deux ans après, regardé universellement comme un des hommes les plus sages et les plus probes qui aient jamais gouverné. Sa mort fut regardée comme une calamité publique : tous les citoyens des États-Unis portèrent le deuil pendant un mois: le Congrès décida qu'un monument serait élevé en son honneur dans la ville fédérale, et cette ville reçut le nom de Washington. M. de Fontanes prononça, par ordre du 1er consul, l’Éloge de Washington dans l'hôtel des Invalides. Sa vie a été écrite par Marshall (trad. en 1807), par Ramsey (trad. en 1811), et par Washington Irving 1855. M. Cornelis de Witt a donné une Histoire de Washington et de la fondation, des États-Unis, Paris, 1855. M. Guizot avait publié dès 1839 : Vie, Correspondance et écrits de Washington, ouvrage rédigé sur des pièces authentiques.

WASHINGTON, capit. des États-Unis, dans le district de Colombia, sur la r. dr. du Potomak, par 79° 22' long. O., 38° 54' lat. N.; 45 000 hab. Ville fédérale, résidence du président et du Congrès. Elle est très-grande, bien percée et admirablement régulière : les rues, fort larges, sont toutes parallèles et se coupent à angle droit; superbes avenues; Capitole, tout en marbre blanc, où le Congrès tient ses séances; hôtel du président; quatre vastes hôtels en briques pour les finances, la marine, la guerre, l'extérieur et l'intérieur; arsenal et caserne de la marine, dépôt d'artillerie, hôtel de ville, cirque, théâtre, etc. Fort qui domine le Potomak, grand pont en bois (1400m). Institut colombien, divisé en 5 classes, Columbian college; société de médecine, de botanique, d'agriculture; société américaine de colonisation; bibliothèque (incendiée en 1851 et rétablie aussitôt); observatoire, par lequel les Anglo-Américains font passer leur 1er méridien; Institution smithsonienne. Fonderie de canons, chantier de construction; fabrique de verre à vitre, papeterie. — Washington a été fondée en 1792 et ainsi nommée en l'honneur du général de ce nom; le siége du gouvernement y a été transféré en 1800. Les Anglais s'en emparèrent en 1814 et brûlèrent le Capitole; il fut restauré en 1815.

WASHINGTON, vaste territoire des États-Unis, à l'extrémité N. O., a été formé en 1853 de la partie N. de l'Orégon, et a pour bornes, au N. l'Amérique anglaise, à l'E. les Monts Rocheux, au S. l'Orégon et à l'O. l'Océan Pacifique; capit., Olympia. Il est arrosé par le Columbia, qui, dans la partie S., le sépare de l'Orégon.

WASSELONNE, Wasselnheim, en allemand, ville d'Alsace-Lorraine, sur la Mossig, à 22 kil. O. de Strasbourg; 4361 hab. Église protestante. Bonneterie, indiennes, savon, papier.

WASSIGNY, ch.-l. de c. (Aisne), à 49 kil. N. O. de Vervins; 1340 hab. Serges, commerce de bois.

WAST (S.). V. WAAST.

WATELET (Henri), riche amateur, né à Paris en 1718, m. en 1786, était receveur général des finances à Paris. Il savait peindre, graver, sculpter, et faisait agréablement les vers. Il fut à la fois Membre de l'Académie française et associé libre de l'Académie de peinture. On a de lui l’Art de peindre, en 4 Chants, Paris, 1760, poëme qui lui ouvrit les portes de l'Académie; un Essai sur les Jardins (1774), qui contribua à répandre le goût des jardins paysagistes, un recueil de comédies et d'opéras, 1784;