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Arabie et remporta sur eux quelques avantages; enfin, Ibrahim, fils de Méhémet, à qui son père avait laissé le soin de terminer la guerre, parcourut tout le Nedjed, prit Derreyeh, leur capitale, fit prisonnier Abdallah et le conduisit à Constantinople, où le sultan ordonna sa mort (1818). Depuis, la puissance des Wahabites n'a pu se relever.

WAHAL (le), Vahalis, bras mérid. du Rhin, se détache du fleuve au fort de Schenk, entre Doorneburg et Millmgen, passe à Nimègue et à Thiel, s'unit à la Meuse près de l'île de Voorn, passe à Bornmel, s'unit une 2e fois à la Meuse à Gorkum et se jette avec elle dans la mer du Nord, après un cours de 80 kil.

WAIBLINGEN, petite v. du Wurtemberg (Neckar), à 14 kil. N. E. de Stuttgart, faisait partie des domaines de Frédéric de Hohenstaufen, frère de l'emp. Conrad. Le nom de cette ville fut pris pour cri de guerre par les partisans de la maison de Hohenstaufen à la bataille de Weinsberg, en 1141. Légèrement altéré, ce nom devint celui de Gibelin. V. ce mot.

WAIFRE ou OUAIFRE, duc d'Aquitaine, 745-768, fils de Hunald, avait donné asile à Grifon, frère de Pépin et de Carloman, et attira ainsi les armes des Héristal sur la France du midi (760). Il soutint neuf ans une lutte vigoureuse contre Pépin, et fut enfin tué par ses propres domestiques dans les bois qui étaient devenus son seul asile, 768.

WAIGATZ, île et détroit de Russie. V. Vaigatch.

WAILLY (Noël Fr. de), savant grammairien, né en 1724 à Amiens, m. en 1801, vint de bonne heure à Paris, s'y fit une réputation comme instituteur, publia de bons ouvrages classiques, fut membre de l'Institut dès sa formation et prit une part active à l'édition du Dict. de l'Académie de 1798. Il a laissé une excellente grammaire intitulée : Principes généraux et particuliers de la langue française, 1754, et un Nouveau Vocabulaire français, ou Abrégé du Dictionnaire de l'Académie, 1801, souvent réimprimé. Il avait adopté dans ses ouvrages les réformes orthographiques proposées par Dumarsais, Voltaire et Duclos. — Son fils, Augustin de W., né à Paris en 1770, m. en 1821, fut un des plus brillants élèves de Ste-Barbe, puis de l'école Polytechnique, fut nommé proviseur du Lycée Napoléon lors de la fondation de cet établissement (1805), et le porta au plus haut point de prospérité. Outre des éditions améliorées des ouvrages de son père, il a donné un Dictionnaire de rimes, 1812, et une traduction en vers des Odes d'Horace, 1818. — Augustin a laissé trois fils qui se sont aussi distingués dans les lettres : Alfred de W., professeur de rhétorique, puis proviseur au Lycée Napoléon (collège Henri IV), inspecteur général, enfin recteur de l'Académie de Bordeaux, auteur de Dictionnaires classiques estimés, d'une élégante traduction en vers de Callimaque et de poésies diverses encore inédites; Gustave et Jules de W., auteurs de comédies, de drames et de vaudevilles qui ont eu du succès.

WAILLY (Ch. de), de la famille des précédents, architecte, élève de Blondel et de Servandoni, né à Paris en 1729, m. en 1795, donna les plans de l'hôtel d'Argenson et du théâtre de l'Odéon à Paris, du château des Ormes en Touraine, du palais Spinola à Gênes, refusa les offres brillantes de Catherine II, qui voulait l'attirer en Russie, fut admis à l'Académie d'architecture en 1767 et nommé membre de l'Institut dès sa création. Il excellait dans la distribution et l'ornement des intérieurs.

WAITZEN, v. de Hongrie (Pesth), sur la r. g. du Danube, à 36 kil. N. de Bude; 12 600 hab. Évêché. Collège piariste, école de sourds-muets.

WAKEFIELD, v. d'Angleterre (York), à 16 kil. S. de Leeds ; 25 000 hab. Maison d'aliénés et de correction. Lainages, bonneterie, teinturerie, houille. Il y fut livré en 1460, dans la guerre des Deux-Roses. une bataille sanglante dans laquelle Richard, duc d'York, fut vaincu et tué par les troupes de Henri VI.

WAKEFIELD (Gilbert), critique anglais, né à Nottingham en 1756, m. en 1801, entra dans la carrière ecclésiastique, mais sans approuver les doctrines du clergé anglican, fut instituteur à Warrington, puis professeur de belles-lettres à Hackney; quitta l'enseignement en 1791 pour les travaux littéraires et la politique, se lia avec Fox et Wilberforce, défendit, de concert avec eux, les idées libérales, blâma la guerre contre la France, et publia dans ce sens des pamphlets qui le firent incarcérer (1798). Il mourut du typhus peu après sa sortie de prison. On lui doit des éditions estimées d’Horace, Virgile, Lucrèce, Bion, Moschus; des commentaires sur des poésies de Th. Gray (1786) et de Pope (1798); un Delectus tragœdiarum græcarum, 1794, et un recueil d'observations philologiques intitulé : Sylva critica, 1789-98. Comme philologue, il ne fut pas moins hardi que Bentley. Parmi ses écrits théologiques, on remarque ses Recherches sur les opinions des écrivains des trois premiers siècles concernant la personne de Jésus-Christ (1784).

WALCH (Jean George), philologue et théologien, professeur à l'Université d'Iéna, né en 1693 à Meinungen, m. en l775, a laissé, entre autres ouvrages, une Hist. critique de la langue latine (en lat.), un Dictionnaire philosophique, l’Hist. de la controverse sur la procession du S.-Esprit (lat.), et a donné une édit. compléta des OEuvres de Luther. — Son fils, Chrétien W., 1726-84, professa la théologie à Gœttingue et la philosophie à Iéna, et publia, au point de vue protestant, entre autres : Hist. de la religion luthérienne, Iéna, 1753 ; Hist. des hérésies et des schismes, 1757-65, ouvrage qui s'arrête au XIe siècle; Hist. moderne de la Religion, 1771-83.

WALCHEREN, Valacria, île du roy. de Hollande (Zélande), à l'embouch. de l'Escaut, est séparée de Beveland-Sud, par le détroit de Sloe : 18 kil. sur l4; 30 000 h. ; villes principales : Middelbourg et Flessingue. Superbes digues. Territoire fertile et bien cultivé, mais climat malsain : le sol est au-dessous du niveau de la mer. Les Anglais tentèrent une célèbre expédition contre cette île en 1809, tandis que Napoléon était occupé par sa campagne de Wagram ; mais Clarke et Bernadotte la firent échouer.

WALCKENAËR (le baron), polygraphe, né en 1771, à Paris, d'une famille appartenant à la riche bourgeoisie, m. en 1852, fut appelé sous les drapeaux en 1793, mais ne remplit que des fonctions administratives, se fit admettre à l'École polytechnique dès la création; publia en 1798 un Essai sur l'histoire de l'espèce humaine, ouvrage ambitieux qu'il ne tarda pas à condamner lui-même; s'essaya dans le roman, mais sans grand succès, puis se tourna vers l'érudition : il donna en 1807 l'édition princeps du livre de Dicuil, de Mensura orbis, remporta en 1811 un prix à l'Institut pour un mémoire sur les anciens habitants des Gaules et fut admis dès 1813, dans ce corps savant. Il entra dans l'administration après le retour des Bourbons, fut successivement maire du 5e arrondissement de Paris, secrétaire général de la préfecture de la Seine (1816), préfet de la Nièvre, puis de l'Aisne; rentra dans la vie privée en 1830, fut attaché en 1839 à la Bibliothèque royale comme trésorier, puis, comme conservateur des cartes géographiques, et fut élu en 1840 secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions. Walckenaër fut à la fois littérateur, naturaliste, géographe, biographe. En littérature, il a produit deux romans, Charles et Angelina, ou l'île de Wight (1799), et Eugénie (1803), et de curieuses Lettres sur les contes de fées (1836). En histoire naturelle, il a donné la Faune parisienne des insectes (1805), qu'il compléta par l’Hist. naturelle des insectes, par l’Histoire et le Tableau des aranéides (1805), et par l’Hist. naturelle des Insectes aptères (1837). En géographie, il a publié, outre une Nouvelle collection de voyages (1826-31, 21 v.), le Monde maritime (1819), exposition neuve et savante de ce qu'on savait sur l'Australie et la Polynésie, des Recherches sur l'intérieur de l'Afrique septentrionale (1821), enfin la Géographie histo-