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Riazan au S.: 42 000 kil. carr. ; 1 200 000 hab. Plaines, lacs, marais, immenses forêts. Climat salubre; sol fertile, industrie active : tissus de laine, tissus de fil, savon, peaux, cuirs, papier.

VLADIMIR, v. de l'anc. Pologne (Volhynie), auj. à la Russie, ch.-l. de cercle, à 357 kil. N. O. de Jitomir; 4500 hab. (presque tous Juifs). Fabriques de toiles, indiennes, soieries, potasse, verre. On croit cette ville fondée par Vladimir le Grand en 992. Elle devint la capitale d'une principauté de Vladimir, située à l'O. du grand-duché de Kiev, et qui était l'apanage d'une des branches de la maison de Rurik. Cette principauté, quelque temps indépendante sous Roman, petit-fils d'Isiaslav II Mstislavitch (1198-1206), forma depuis, avec la principauté de Halicz, le royaume de Galicie et Lodomérie (c.-à-d. de Halicz et de Vlodimir ou Vladimir), créé vers 1246 sous Daniel Romanovitch. Les deux petits-fils de ce prince, Lvof, prince de Halicz, et Vladimir, prince de Vladimir, étant morts sans postérité mâle (1319 et 1320), la fille de Vladimir porta sa principauté au grand-duc de Lithuanie, Ghédimin. Vladimir passa avec la Lithuanie à la Pologne, puis à la Russie.

VLADIMIR I, le Grand, le Saint, grand-prince de Russie, fils de Sviatoslav I, et frère d'Oleg, n'eut d'abord que Novogorod à la mort de son père (973), mais s'empara de Kiev, capitale de l'empire, et finit par rester seul maître de tout l'héritage paternel (980). Il reprit la Galicie aux Polonais, soumit plusieurs peuples barbares, s'étendit jusqu'à la mer Baltique et au golfe de Finlande, attaqua et vainquit les Bulgares d'Orient (sur la Kama et le Volga), et assujettit la petite république de Cherson (988). Il força les empereurs grecs Basile II et Constantin VIII à lui donner leur sœur pour épouse, se fit chrétien à cette occasion et voulut que tous ses sujets fussent baptisés. Il fonda des écoles publiques, introduisit l'écriture, fit fleurir l'ordre et la justice. Il mourut en 1015, laissant douze fils auxquels il avait de son vivant distribué des apanages; toutefois, le possesseur de Kiev devait seul être grand-prince et suzerain. Sa mort fut suivie de longues dissensions. Les Russes, qui ont canonisé ce prince, l'honorent le 15 juillet. L'impératrice Catherine II institua en son honneur l’Ordre de St-Vladimir (V. ci-après). — II, Monomaque, arrière-petit-fils du préc. et fils de Vsévolod I, né en 1053, fut élu grand-duc en 1113, envoya ses fils faire la guerre aux Bulgares d'Orient, aux Livoniens, aux-Cumans, etc., marcha lui-même contre Alexis Comnène pour venger le meurtre de Léon, son gendre, et attaqua Andrinople, mais se laissa désarmer par les dons de l'empereur. Il mourut en 1125. Il avait porté surtout ses soins sur l'intérieur de ses États, où il étouffa plusieurs guerres civiles et où il fit régner l'ordre et la justice. Il a laissé des Instructions pour ses enfants, où brille un sens profond.

VLADIMIR (Ordre de St-), institué par Catherine II en 1782 en l'honneur de Vladimir le Grand, et destiné à ceux qui se distinguent soit à l'armée, soit dans la vie civile, a pour insignes : une croix à huit pointes en or, émaillée en rouge foncé, et une plaque offrant les initiales de S. Vladimir, avec ces mots en russe : Utilité, Honneur, Renommée.

VLADISLAS, nom commun à divers rois ou princes de Pologne, de Bohème et de Hongrie.

Rois et princes polonais.

VLADISLAS I, dit Hermann, duc de Pologne, 2e fils de Casimir I, succéda en 1081 à son frère Boleslas II, sans prendre d'autre titre que celui de duc, eut à combattre Vratislav II, duc de Bohême, les Prussiens, les Poméraniens, ainsi que Zbignev, son fils naturel, qu'il avait fait duc de Moravie, et qui s'était révolté. Sa mort eut lieu en 1102. — II, roi de Pologne, fils aîné de Boleslas III, lui succéda en 1138. Il voulut dépouiller ses 3 puînés, qui avaient reçu d'énormes apanages, fut chassé par eux et remplacé par Boleslas IV (1146), se réfugia à la cour de l'empereur Conrad, ne put remonter sur son trône, malgré les secours de Conrad et de Frédéric Barberousse et l'appui du pape, et mourut en exil (1159). — III, Laskonogi (aux Jambes grêles), fils de Miécislas III, hérita pour sa part, en 1202, de la Grande-Pologne, fut élu roi de toute la Pologne par un parti, mais n'accepta que sur le refus formel de Lech le Blanc qui avait des droits. Il repoussa une invasion de Roman, prince de Halicz. Mais bientôt ses violences soulevèrent la nation. Lech fut rappelé (1206), et Vladislas III ne garda que la Grande-Pologne, d'où ses excès le firent chasser aussi. Il mourut en exil, en 1233. — IV, Lokietek (le Nain), neveu de Vladislas III et frère de Lech le Noir, fut un des 5 compétiteurs qui se disputèrent la couronne à la mort de ce dernier (1289), mais ne fut universellement reconnu que vers 1304 (après la mort de Venceslas). Il ne put réussir à réunir à ses États la Poméranie, grand fief dont les possesseurs venaient de s'éteindre en 1295, laissa la Silésie passer sous la suzeraineté de l'Allemagne, eut des guerres à soutenir contre la Lithuanie, le Brandebourg, la Bohême, mais surtout contre les Chevaliers Teutoniques, qu'il battit à Radzieïewo (1331), et auxquels il reprit Bromberg et Dobrzyn. Il mourut à Cracovie, en 1333. — V, né JAGELLON, d'abord duc de Lithuanie, devint roi de Pologne par suite de son mariage avec Hedwige, fille et héritière de Louis, roi de Hongrie et de Pologne, et fut le chef de la dynastie des Jagellons. Il régna de 1386 à 1434 sur la Pologne, à laquelle il unit la Lithuanie, fit avec succès la guerre aux Chevaliers Teutoniques, et refusa le trône de Bohême que lui offraient les Hussites révoltés contre Venceslas. — VI, fils du préc., né en 1424, régna en Pologne de 1434 à 1444, et fut élu en 1440 roi de Hongrie, où il régna sous le nom de Ladislas (V. LADISLAS). — VII, fils de Sigismond III, né en 1595, monta sur le trône en 1632. Il s'était fait dès sa jeunesse une telle réputation de valeur qu'un parti russe lui offrit en 1610 le trône des czars; mais il ne put réussir à s'y asseoir. Devenu roi de Pologne, il soutint avec succès la guerre contre Michel Romanov, qui voulut en vain lui reprendre Smolensk, qu'il s'était fait céder ainsi que Tchernigov, et triompha des Tartares de Crimée et des Turcs (1633 et 34). Il fomenta sous main la révolte des Cosaques (sous Chmielnicki) contre la Pologne, révolte qui devait lui fournir l'occasion de s'entourer de grandes forces militaires et d'étendre les privilèges trop restreints de la royauté. Il mourut en 1648, au moment d'accomplir ses projets. La Pologne lui doit l'introduction des postes.

Rois et princes de Bohême.

VLADISLAS I, duc de Bohême de 1109 à 1125, avait été dès 1105 le compétiteur de Sviatopolk. Il lui succéda en 1109, mais non sans opposition, et partagea le pays avec son frère Borzivog. — II, son fils, ne parvint au trône qu'après la mort de Sobieslas I, son oncle, et par l'appui de l'empereur Conrad III (1140). Il prit part à la 2e croisade en 1147, et fournit des secours à Frédéric dans ses guerres contre la ligue lombarde; mais il eut plusieurs révoltes graves à combattre : finalement Sobieslas II, son cousin, le déposséda en 1173. Il mourut cette même année. — III, fils puîné de Brzétislas III (Henri), lui succéda en 1198; mais, après 5 mois de règne, il abdiqua en faveur de son frère Przémislas Ottocar, et se contenta de la Moravie comme apanage.

Rois et princes hongrois.

VLADISLAS ou LADISLAS, nom de 5 rois de Hongrie. V. LADISLAS et HONGRIE (liste des rois).

VLADISLAS, fils aîné d'Hunyade et frère de Mathias Corvin (1431-57), fut donné en otage en 1446 au duc de Servie, Étienne V, pour obtenir la liberté de son père après la défaite de Cassovo, et se vit forcé d'épouser Élisabeth de Cilley, fille d'Ulric, l'ennemi mortel de son père. Redevenu libre, il fut nommé duc de Croatie et de Dalmatie; il vainquit les grands révoltés dans la Hte-Hongrie, et se distingua par ses