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d'Avignon, à laquelle il est uni par un pont célèbre. 3162 h. Soiries, toiles, corderie.

VILLENEUVE-ST-GEORGES, joli bourg de Seine-et-Oise, au confluent de l'Yère et de la Seine, à 15 kil. S. E. de Paris: 1100 h. Station. Maisons de campagnes; beau château de Beauregard, dans une position élevée, d'où l'on a la vue de tout Paris.

VILLENEUVE-SUR-YONNE. V. VILLENEUVE-LE-ROI.

VILLENEUVE, nom porté par 2 grandes familles du Midi, l'une de Languedoc, l'autre de Provence.

La plus ancienne, issue des vicomtes de Narbonne, tire son nom de Villeneuve-lès-Béziers (Hérault), et a pour chef Walchaire, fils de Maïeul, vicomte de Narbonne, qui vivait au IXe s. Elle a produit plusieurs personnages historiques : Arnaud de V., ami et écuyer du comte de Toulouse, qui se distingua à la 1re croisade (1095); Pons de V., sénéchal du comte de Toulouse Raymond VII, qui combattit avec lui dans les rangs des Albigeois et partagea sa mauvaise fortune ; Antoinette de V., qui cultiva avec succès la poésie languedocienne et fut couronnée aux Jeux floraux en 1494. C'est à cette famille que paraissent appartenir Romée et Hélion de Villeneuve (V. ces noms ci-après). C'est d'elle aussi que descend Pons François, marquis de V., né en 1774 à St-Pons, m. en 1842, qui servit ardemment la Restauration, eut la confiance de Charles X et de son fils le duc d'Angoulême, et qui fut préfet de divers départements, puis conseiller d'État.

La 2e, qui paraît se rattacher à la précéd., tire son nom distinctif du bourg de Bargemont près de Draguignan (Var). Elle a fourni aussi plusieurs hommes distingués, entre autres : Louis de V., sire de Trans, 1450-1516, qui commanda sous Charles VIII la flotte destinée à la conquête de Naples, déploya la plus brillante valeur à Agnadel ainsi qu'à Marignan et poux qui la baronnie de Trans fut érigée en marquisat; — Guill. de V., qui suivit Charles VIII à la conquête de Naples en qualité d'écuyer, fut nommé gouverneur de Trani, et défendit vigoureusement cette place après le départ de son souverain (1495) : il a laissé des Mémoires, publ. par D. Martène dans le Thesaurus anecdotorum. Cette famille a donné naissance dans le dernier siècle à six frères, dont trois connus dans l'administration ou les lettres : le comte Christophe de V., né à Bargemont en 1771, m. en 1829, d'abord militaire, puis préfet de Lot-et-Garonne sous l'Empire, des Bouches-du-Rhône sous la Restauration, auteur de la Statistique des Bouches-du-Rhône, 1821-29; de Notices sur Nérac, sur la Ste-Baume, etc.; — le marquis Louis François, dit V. Trans, membre libre de l'Académie des inscriptions, 1784-1850, auteur de recherches sur la Chapelle ducale de Nancy, 1826; d'une Hist. de René d'Anjou, 1825; d'une Hist. de S. Louis, 1836; — le vicomte Alban V. Bargemont, 1784-1850, frère jumeau du précéd., préfet de la Meurthe, puis du Nord, plusieurs fois élu député, auteur d'un ouvrage sur le Paupérisme, 1834, qui lui ouvrit les portes de l'Académie des sciences morales; d'une Hist. de l'économie politique, et du Livre des affligés, œuvre d'une philosophie pieuse et consolatrice.

VILLENEUVE (Huon de), poëte français du XIIe s., qui florissait sous Philippe-Auguste, a laissé 10 ou 12 romans de chevalerie ou Chansons de geste, dont quelques-uns seulement ont été imprimés. Les principaux sont : les Quatre fils Aymon (retouché pour le style au milieu du XVIe s.), Renaud de Montauban et Doolin de Mayence (attribué quelquefois au poëte Adenez), et imprimé en 1860, par A. Pey.

VILLENEUVE (Romieu ou Romée de), connétable et grand sénéchal de Provence, né vers 1170, m. vers 1250, prit Nice qui s'était révoltée contre le comte de Provence Bérenger, devint le principal ministre de ce prince, contribua beaucoup à l'éclat de son règne tant par ses expéditions maritimes que par ses actes politiques, fut, après la mort de Bérenger (1245), tuteur de sa fille (Béatrix) régent de la Provence, maria sa pupille, devenue comtesse de Provence, au comte d'Anjou, Charles, frère de S. Louis, et prépara ainsi la réunion de la Provence à la couronne.

VILLENEUVE (Hélion de), 26e grand maître de l'ordre de St-Jean de Jérusalem (1319-46), succéda à Foulques de Villaret, enleva Smyrne aux Turcs (1344), et battit sur mer le roi de Maroc.

VILLENEUVE (J. B. Silvestre), vice-amiral, né en 1763 à Valensoles, commanda l'arrière-garde au malheureux combat d'Aboukir (1798) et put gagner Malte après la défaite, fut en 1805 opposé à Nelson, avec l'amiral espagnol Gravina, perdit la bataille de Trafalgar et fut fait prisonnier. Redevenu libre en 1806, il revint en France et prit la route de Paris; mais, pressentant un mauvais accueil de la part de Napoléon, il s'arrêta à Rennes et s'y donna la mort.

VILLENEUVE (Arnaud de). V. ARNAUD.

VILLEQUIER, bg du dép. de la Seine-Inf., sur la r. dr. de la Seine, à 5 k. S. O. de Caudebec; 900 h. Beaux sites ; vue superbe sur la Seine.

VILLER, v. de France (Bas-Rhin). V. VILLÉ.

VILLERÉAL, ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), à 30 kil. N. de Villeneuve-d'Agen; 1719 h.

VILLERMÉ (L. René), statisticien, né à Paris en 1782, m. en 1863, servit quelque temps sous l'Empire comme chirurgien militaire, rentra dans la vie civile en 1814 et dès lors se donna tout entier à des travaux d'économie et de statistique médicale qui le firent admettre à l'Académie de médecine et à l'Académie des sciences morales (1832). Chargé en 1837 de la mission d'étudier la condition des classes ouvrières, il publia en 1840 le résultat de ses recherches sous le titre de Tableau de l'État physique et moral des ouvriers. On lui doit en outre une foule de mémoires sur les questions du plus grand intérêt, notamment sur les Associations ouvrières, sur la Mortalité et sur les Tables de mortalité.

VILLEROI (Nic. de NEUFVILLE, seigneur de), né en 1542, m. en 1617, fut employé par Catherine de Médicis dans deux négociations importantes en Espagne et en Italie, devint secrétaire d'État en 1567, se maintint sous Charles IX et Henri III, fut destitué en 1588 comme partisan des Guises et entra dans le conseil du duc de Mayenne, bien qu'il fût un des chefs du tiers-parti.S'étant rallié à Henri IV après son abjuration, il redevint secrétaire d'État (1594), conserva ce poste quatre ans sous Louis XIII (1610-14), et poussa de toutes ses forces à l'alliance espagnole. Pour se ménager l'appui de Concini, il contribua à faire élever au maréchalat cet indigne favori, mais il ne tarda pas à se brouiller avec lui et fut disgracié. Il recouvra toutes ses charges après le meurtre de Concini. Il a laissé des Lettres au maréchal de Matignon et des Mémoires d'État (de 1567 à 1604, imprimés en 1622, et reproduits dans la collection Petitot). — Son petit-fils, Nic. de V., 1597-1685, servit en Piémont, en Espagne, en Lorraine, reçut en 1646 le bâton de maréchal, et fut nommé gouverneur de Louis XIV, qui lui conserva beaucoup d'affection, et le fit duc et pair en 1663.

VILLEROI (Fr. de NEUFVILLE, duc de), fils du préc., né en 1643, fut élevé avec Louis XIV, qui eut pour lui une extrême amitié. Il ne se fit connaître pendant sa jeunesse que par ses galanteries : les femmes le surnommaient le Charmant. S'étant distingué à Nerwinde (1693), il fut tout à coup nommé maréchal. Chargé d'un commandement en chef à la place du maréchal de Luxembourg (1695 et 96), il commit des fautes grossières et laissa prendre Namur. Son ineptie fut encore plus fatale dans la guerre de la succession d'Espagne : général en chef de l'armée d'Italie, il se fit battre à Chiari par le prince Eugène et se laissa prendre dans Crémone (1702). Dans les Pays-Bas, il fut défait à Vignamont, près de Huy (1705), et perdit l'année suivante la désastreuse bataille de Ramillies. Enfin, Louis XIV lui ôta le commandement, mais il ne l'en accabla pas moins de faveurs : il lui donna le gouvernement de