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quet. Ville très-ancienne, fondée par les Boii : elle existait dès le temps de César. Aux env., enceinte druidique de Champlisson.

RICHARD (S.), évêque de Chichester en Angleterre, sacré en 1244, m. en 1253, est fêté le 8 avril.

RICHARD I, sans Peur, duc de Normandie (943-996), fils de Guillaume Longue Épée, avait 10 ans à la mort de son père. Louis-d'Outremer se fit confier la garde du jeune duc, mais il voulut l'emprisonner : Richard fut délivré par un serviteur fidèle, Osmond, qui l'emporta caché dans une botte de foin. Il fut affermi dans la possession de son duché par Harald, roi de Danemark. Il eut part à l'élévation au trône de Hugues Capet, dont il avait épousé la sœur Emma.

RICHARD II, le Bon, duc de Normandie (996-1027), fils et successeur du précéd., eut à soutenir diverses guerres intérieures et extérieures et s'en tira heureusement avec l'aide des rois du Nord, Lagman et Olof, et fut l'allié du roi de France Robert II. Il eut pour successeur Richard III, son fils aîné, qui mourut quelques mois après, empoisonné par son frère Robert le Magnifique.

RICHARD I, Cœur de Lion, roi d'Angleterre (1189-99), fils et successeur de Henri II, était né en 1157 et s'était fait remarquer dès sa première jeunesse par une force extraordinaire, une bravoure bouillante, mais aussi par un caractère altier et turbulent. Il empoisonna la vieillesse de son père en prenant trois fois les armes contre lui (1173, 83, 89). Devenu roi en 1189, il entreprit une nouvelle croisade de concert avec le roi de France Philippe-Auguste et l'empereur Frédéric Barberousse. Parti de Marseille en 1190, il s'empara de l'île de Chypre (1191), puis de Ptolémaïs ou St-Jean d'Acre ; mais il entra bientôt en querelle avec Philippe, et les deux princes se séparèrent. Resté seul en Palestine, Richard se livra à toute sa violence, et fit massacrer 2500 captifs. Il remporta une brillante victoire à Asor contre 100 000 Musulmans; néanmoins, il n'osa attaquer Jérusalem et, bien qu'il eût accompli de merveilleux faits d'armes, il fut forcé de remettre à la voile sans avoir reconquis la Palestine (1192). Jeté par la tempête sur les côtes de la Dalmatie, il crut pouvoir, à la faveur d'un déguisement, traverser les terres du duc d'Autriche qu'il avait outragé au siège de St-Jean-d'Acre, mais il fut découvert et retenu par ses ordres dans une étroite prison (à Durenstein, près de Krems), d'où il ne sortit qu'au bout d'un an en payant une rançon de 250 000 marcs d'argent. Pendant son absence, son frère Jean sans Terre avait cherché à le supplanter en Angleterre : Richard, de retour dans ses États, anéantit la faction de ce frère (1194); puis il vint faire la guerre à Philippe-Auguste, qui avait tenté de s'emparer de la Normandie, et battit ses troupes à Fréteval ; mais il se réconcilia bientôt avec ce prince et vécut quelques années en paix. Étant allé, en 1199, mettre le siège devant Chalus en Limousin, par suite d'une querelle qu'il avait avec le vicomte de Limoges, il fut blessé devant cette place d'un coup de flèche, dont il mourut. Pendant que Richard était en captivité chez le duc d'Autriche, le trouvère Blondel, qui lui était resté fidèle, réussit, dit-on, à découvrir sa prison, et hâta sa délivrance (V. BLONDEL). On attribue à Richard quelques poésies.

RICHARD II, roi d'Angleterre, fils du Prince Noir (Édouard), et petit-fils d’Édouard III, naquit en 1366 et monta sur le trône en 1377, à 11 ans. Sa minorité, pendant laquelle ses oncles, les ducs de Lancastre, d'York et de Glocester, eurent la régence fut très-orageuse : elle fut signalée par la révolte de Wat-Tyler (1382), par les progrès et la répression du Wicléfisme. Lorsqu'il régna par lui-même, il se montra faible, inappliqué, prodigue. S'étant rendu en Irlande pour y apaiser une insurrection, il laissa ainsi le champ libre à son cousin, le duc d'Hereford, fils du duc de Lancastre, qui le déposa et se fit couronner sous le nom d'Henri IV (1399) ; Richard, relégué au château de Pomfret en Écosse, périt bientôt dans sa prison, assassiné, dit-on, par ordre de son cousin. Il avait épousé Isabelle, fille du roi de France Charles VI. M. Wallon a écrit l’Hist. de Richard II.

RICHARD III, roi d'Angleterre, né en 1452, était le 4e fils de Richard, duc d'York, et fut longtemps connu sous le nom de duc de Glocester. Frère d’Édouard IV, le 1er prince de la maison d'York qui soit monté sur le trône, il le soutint de tout son pouvoir contre les partisans de Henri VI, et assassina, de concert avec son autre frère le duc de Clarence, le jeune fils du roi vaincu, après la bataille de Tewkesbury. A la mort d’Édouard IV qu'on l'accuse d'avoir empoisonné (1483), il se fit nommer régent ou protecteur au nom du fils de ce prince, le jeune Édouard V, son neveu, et, par une suite d'actes hypocrites ou atroces, réussit à s'emparer du trône : à peine couronné, il fit égorger dans la Tour de Londres par J. Tyrrel le jeune roi et son frère. Devenu après ce nouveau meurtre l'objet de l'horreur publique, il se vit presque abandonné de tous, quand, en 1485, Henri de Richmond (Henri VII) vint l'attaquer; il fut vaincu et tué à Bosworth. Richard III fut le dernier roi de la maison d'York; après sa mort, l'avènement de Henri VII termina la guerre des Deux-Roses. Richard III était un monstre au physique comme au moral : il était boiteux, bossu, paralysé d'un bras. Walpole et Rey (Essai historique et critique sur Richard III, Paris, 1818) ont vainement essayé de réhabiliter sa mémoire.

RICHARD D'YORK, compétit. de Henri VI. V. YORK.

RICHARD DE CORNOUAILLES, fils de Jean sans Terre, roi d'Angleterre, né en 1209, m. en 1272, acheta fort cher les voix de quatre électeurs, et fut proclamé roi d'Allemagne en 1257, tandis que trois autres électeurs nommaient Alphonse le Sage (de Castille). Il s'était signalé en Palestine, et avait rendu des, services à son frère Henri III dans ses guerres contre la France. Il ne vint que deux fois en Allemagne (1262 et 1268) : la 1re, il investit le roi de Bohême Ottocar des duchés d'Autriche et de Styrie; la 2e, il abolit (1269) les péages établis sur le Rhin. Du reste, il ne fut jamais couronné empereur. Étant revenu en Angleterre en 1264 pour défendre Henri III contre les barons rebelles, il y fut fait prisonnier par Simon de Montfort et subit une captivité de 14 mois.

RICHARD I, comte d'Averse en 1059, à la mort de son père Rainolf, reçut du pape Nicolas II l'investiture de la principauté de Capoue, conquit cette ville sur Landolfe VI (1062), s'empara également de Gaëte et aida Robert Guiscard dans la conquête de Salerne. Il mourut en 1068, au moment de soumettre Naples. — II, prince de Capoue de 1091 à 1105, était petit-fils du précédent. Chassé par ses sujets, il fut, en 1098, rétabli dans sa principauté par le grand-comte de Sicile Roger, et se reconnut son vassal. A sa mort, Roger joignit Capoue à ses États.

RICHARD DE CIRENCESTER, bénédictin de Westminster, m. en 1401, est auteur de l’État ancien de la Grande-Bretagne, en latin (publié par Bertram, Copenhague, 1737, dans le Britannicarum gentium historici antiqui tres). On lui attribue l’Historia ab Hengista ad annum, 1348.

RICHARD (Claude), jésuite français, né à Ornans en 1589, m. en 1664, enseigna 40 ans les mathématiques à Madrid. On lui doit : une édition des Œuvres d'Archimède, avec notes, Paris, 1626 et 1646, et des Commentaires sur Euclide, 1645, et sur Apollonius de Perge, 1655. Il avait inventé une montre magnétique, au moyen de laquelle on connaissait l'heure qu'il était à la fois dans toutes les parties de la terre.

RICHARD (Jean), né à Verdun en 1639, m. en 1719, a publié des Discours moraux, des Éloges de Saints et le Dictionnaire moral ou la Science universelle de la chaire (Paris, 1700, 6 v. in-8), vaste répertoire très-précieux pour les prédicateurs.

RICHARD (Ch. Louis), dominicain, docteur de Sorbonne, né en 1711, à Blainville (Meurthe), refusa le serment constitutionnel, émigra en Belgique, et périt à Mons en 1794, fusillé par les Français pour avoir