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VERNET (Horace), fils du préc., né à Paris en 1789, m. en 1863, reçut les leçons de son père, interrompit ses études en 1807 pour servir comme conscrit, mais fut bientôt libéré, se consacra surtout aux sujets militaires, débuta par le Chien du régiment et le Cheval du trompette, qui rendirent son nom populaire, donna sous la Restauration les Batailles de Jemmapes, de Valmy, de Tolosa, de Banau, de Montmirail, la Défense de Saragosse, la Défense de la barrière Clichy, le Pont d'Arcole, etc., vit toutes ces œuvres refusées par les jurys d'exposition à cause des souvenirs nationaux qu'elles rappelaient, se dédommagea de cette injustice par une exposition particulière, qui attira la foule, et fut élu en 1826 membre de l'Académie des beaux-arts. Il se vit alors recherché par le gouvt de Charles X, inquiet de sa popularité, et fut nommé directeur de l'École de Rome (1828). Après 1830, il jouit de toute la faveur du nouveau roi. Il fut chargé de décorer la salle de Constantine au musée de Versailles ; depuis, il eut à exécuter soit pour Louis-Philippe, soit pour Napoléon III, une foule de travaux qui l'occupèrent jusqu'à sa mort. Dans le grand nombre des toiles qui sont dues à cet infatigable artiste, on remarque : Le duc d'Orléans se rendant à l'hôtel de ville le 31 juillet 1830, le Siége de Constantine, l’Attaque de la citadelle d'Anvers, le Bombardement de St-Jean d'Ulloa, l’Occupation d'Ancône, la Flotte forçant l'entrée du Tage, la Prise de la Smalah, la Bataille de l'Isly. Horace Vernet réussit également dans le portrait et le tableau de genre : on cite parmi ses portraits ceux de Napoléon I, de Louis-Philippe et de ses fils, de Napoléon III, de Gouvion St-Cyr, du maréchal Vaillant, du Frère Philippe; parmi ses tableaux de genre : Abraham renvoyant Agar, Rébecca donnant à boire à Éliézer, une Chasse au lion, un Intérieur d'atelier, le Soldat laboureur. Peintre plein de mouvement et de vie, H. Vernet excellait à grouper autour d'une action principale les divers épisodes d'une bataille, à ranger les corps de troupes, à les faire manœuvrer, à rendre l'attitude des combattants; ses costumes sont d'une exactitude minutieuse. La plupart de ses œuvres ont été reproduites par la gravure et la lithographie. M. Beulé a prononcé son Éloge devant l'Acad. des beaux-arts (1863).

VERNEUIL, Vernolium, ch.-l. de cant. (Eure), sur l'Avre et l'Iton, à 40 kil. S. O. d'Evreux; 3714 h. Ancien couvent de Bénédictines (auj. pensionnat) ; vieille Tour grise. Lainages, bonneterie, peaux pour reliures; forges. — Fortifiée au XIIe s. par Henri I d'Angleterre, cette ville fut plusieurs fois prise et reprise par les Français et les Anglais. En 1424, Charles VII perdit sous ses murs une bataille contre les Anglais, qui gardèrent la ville jusqu'en 1449.

VERNEUIL, château du dép. de l'Oise, sur l'Oise, à 50 k. de Paris et à 8 k. N. O. de Senlis, fut bâti par Henri IV et érigé en marquisat en faveur de Mlle d'Entraigues, une de ses maîtresses. Louis XIV l'érigea en duché-pairie (1652) pour un fils naturel de Henri IV et de la marquise, qui mourut sans postérité en 1682. Le château fut ensuite possédé par la maison Bourbon-Condé. Il n'en reste plus que le parc.

VERNEUIL (la marquise de). V. ENTRAIGUES.

VERNIER (Pierre), géomètre, né en 1580 à Ornans, m. en 1637, fut nommé par le roi d'Espagne, qui possédait alors la Franche-Comté, commandant du château d'Ornans, directeur des monnaies au comté de Bourgogne et conseiller du roi d'Espagne. On lui doit l'invention de l'instrument de mathématiques qui porte son nom ( V. VERNIER dans notre Dict. des Sciences), dont il a lui-même enseigné l'usage dans son Traité du quadrant nouveau, 1639.

VERNIQUET (Edme), architecte, né en 1727 à Châtillon-sur-Seine, m. en 1804, s'était fait connaître avantageusement par un grand nombre de constructions en Bourgogne lorsqu'il acheta en 1774 la charge de commissaire-voyer à Paris. Il entreprit de dresser un plan général de cette ville, à l'échelle d'une demi-ligne par toise : après 22 ans de travail, il publia en 1796 ce plan immense, qui ne forme pas moins de 72 feuilles. grand-atlas, et qui a servi de base à tous les plans de Paris dressés depuis.

VERNON, ch.-l. de c. (Eure), sur la r. g. de la Seine, à 32 k. N. E. d’Évreux; 7410 h. Pont de 22 arches, église gothique de Ne-De, tour ruinée. Parc d'artillerie et magasins du train des équipages militaires; station de chemin de fer. Toile de coton, minoterie. Aux environs, forêt de Vernon, château et parc de Bizy, qui appartenaient à la famille d'Orléans. — Anc. ville du Vexin normand, jadis fortifiée et importante par sa situation sur la frontière de Normandie. Plusieurs fois prise et reprise, elle fut cédée à la France en 1198. Cependant les Anglais s'en emparèrent en 1419, et la conservèrent jusqu'en 1449.

VERNON (Édouard), amiral anglais, né en 1684 à Westminster, m. en 1757, se distingua d'abord aux Indes sous le commodore Walker, fit plusieurs campagnes brillantes, détruisit en 1739 et 1740 les établissements espagnols en Amérique, s'empara en deux jours de l'opulente place de Porto-Bello et fut, après de nombreux exploits, promu au grade d'amiral. Toutefois, il finit par tomber en disgrâce et fut rayé de la liste des amiraux pour avoir désobéi à l'amirauté.

VERNOUX, ch.-l. de c. (Ardèche), à 36 k. S. O. de Tournon; 3202 hab. Église calviniste, école de sourds-muets.

VERNY ou POURNOY-LA-GRASSE, v. d'Alsace-Lorraine, à 13 kil. S. de Metz; 529 hab.

VEROCCHIO (André). V. VERROCHIO.

VERODUNENSES, peuple de Belgique 1re, à l'E. des Leuci et des Mediomatrices, avait pour ch.-l. Verodunum (auj. Verdun).

VEROLI, Verulum? v. de l'Italie centrale (Frosinone), à la source du Garigliano, à 9 k. S. E. de Frosinone; 4000 hab. Évêché.

VEROMANDUI, peuplade Belgique 2e, borné au N. par les Atrébates et les Nerviens, avait pour ch.-l. Augusta Veromanduorum. (St-Quentin). Il laissa son nom au Vermandois.

VÉRONE, Verona en latin et en italien, Bern en allemand, v. de Vénétie, ch.-l. de province, sur l'Adige, à 108 kil. O. de Venise; 60 000 hab. Ville forte, défendue par trois châteaux forts avec bastions et casemates; évêché, cour suprême de justice. La position est superbe, mais la ville est laide; on y remarque cependant une belle place, les jardins Giusti, et plusieurs monuments : Ste-Marie (la cathédrale), palais royal, hôtel de ville, arcs de triomphe, magnifique amphithéâtre romain, dit l’Arena; palais Canossa, Bevilacqua, Verza, Pompei. Société des sciences et des arts, académie de peinture, académie d'agriculture, gymnase grec, lycée; deux bibliothèques, musée célèbre. Soieries, toiles, draps, gants, cuirs, cire. Vérone a vu naître Catulle, Cornélius Népos, Pline l'Ancien, Fracastor, Scip. Maffei, Paul Véronèse, Pindemonte. On y fait naître aussi Vitruve et Scaliger. — Vérone fut fondée par les Étrusques ou par les Gaulois Cénomans et colonisée par César. Philippe l'Arabe y fut tué en 249. Constantin la prit en 312. Stilicon y battit les Visigoths en 402. Théodoric en fit sa capitale. Narsès la prit en 555. Sous les Lombards, elle fut un de leurs principaux duchés ; sous les Carlovingiens, elle devint ch.-l. d'une Marche du roy. d'Italie ; en 962, Othon le Grand adjoignit cette Marche à l'empire. Vérone prit part aux deux ligues lombardes, devint république, puis fut asservie par Eccelin III de Romano ; elle passa ensuite aux Della Scala, aux Visconti de Milan, et enfin, en 1405, à la république de Venise. Pendant la guerre de la Ligue de Cambray, l'emp. Maximilien la posséda huit ans (1509-1516), après quoi elle retourna à Venise. De 1797 à 1801, Vérone fut sous la domination des Autrichiens; après le traité de Presbourg (1805), elle fit partie du roy. d'Italie et fut le ch.-l. du dép. de l'Adige; elle revint à l'Autriche en 1815. En 1822, il s'y tint un célèbre congrès entre les membres de la Sainte-Alliance : on y résolut l'intervention en Espa-