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Nicolas, son fils, né en 1673 à Delft, m. en 1716, peignit le portrait et l'histoire. Tous deux excellaient dans la gravure en manière noire. On voit au Louvre quelques-uns de leurs portraits.

VERMAND, ch.-l. de c. (Aisne), dans l'anc. Vermandois, à 12 kil. N. O. de St-Quentin; 1346 h. Jadis ville épiscopale; ruinée par les Huns. Quelques-uns y ont vu l’Augusta Veromanduorum des anciens, qui est plus probablement à St-Quentin.

VERMANDOIS, Veromandui, anc. pays de France, dans la Hte-Picardie, au N. O. de la Thiérache, autour des sources de la Somme, avait pour villes : St-Quentin, Vermand (qui a donné son nom au pays), Ham, St-Simon, le Catelet. Il est auj. compris dans les dép. de l'Aisne et de la Somme. — Le Vermandois fut érigé en comté par Charlemagne en faveur de son 2e fils, Pépin, roi d'Italie, dont la famille le posséda jusqu'au milieu du XIe s. Herbert IV, 8e descendant de Pépin, étant mort, Eudes, son fils, fut dépouillé par les barons de son comté, qui fut donné à Hugues de France, époux d'Adèle, fille d'Herbert IV. Il passa ensuite aux comtes de Flandre par le mariage d’Élisabeth, petite-fille de Hugues, avec Philippe d'Alsace, comte de Flandre (1156). Philippe II s'en empara en 1185 et le réunit à la couronne de France en 1215. — La Coutume du Vermandois a été publiée en 1858 par Beautemps-Beaupré.

VERMANDOIS (Herbert II, comte de), 4e descendant de Pépin, roi d'Italie, succéda dans le comté de Vermandois à son père, Herbert I, assassiné par le comte de Flandre, Baudouin le Chauve (923), entra dans la ligue des grands vassaux contre Charles le Simple, espérant sans doute arriver au trône, attira ce prince à Péronne (927), l'y fit prisonnier et le tint en captivité jusqu'à sa mort (929). Il se déclara ensuite pour Louis d'Outremer et soutint contre le roi Raoul et contre Hugues le Blanc une guerre dans laquelle il perdit Laon et la plus grande partie de ses États. Il mourut en 943.

VERMANDOIS (Raoul I, comte de), le Vaillant, petit-fils du roi Henri I, était fils de Hugues de France et d'Adèle, fille du comte Herbert IV, et épousa la sœur d'Éléonore de Guyenne. Il aida Louis le Gros dans les guerres contre les vassaux rebelles et prit d'assaut le château du Puiset, fut nommé grand sénéchal en 1131, et resta en France lors de la 2e croisade avec le commandement des troupes que Louis le Jeune y avait laissées. Il dépouilla sa propre sœur du comté d'Amiens pour le joindre au Vermandois. Il mourut en 1152. — Son fils aîné, Hugues, né en 1127, fut élevé par S. Bernard, se fit religieux, fonda avec S. Jean de Matha l'ordre des Mathurins, et mourut en 1212. Il a été canonisé sous le nom de S. Félix de Valois : on le fête le 20 nov.

VERMANDOIS (Louis de BOURBON, comte de), fils naturel de Louis XIV et de Mme de La Vallière, né en 1667, légitimé en 1669, m. à Courtray en 1683. Il est un des personnages que l'on a voulu, mais bien à tort, faire passer pour être le Masque de Fer. On suppose alors qu'il disparut subitement à la suite d'un soufflet qu'il aurait donné au Dauphin et qu'il ne mourut qu'en 1703, à la Bastille.

VERMEILLE (Mer). V. CALIFORNIE (Golfe de).

VERMEJO (Rio) ou RIO-GRANDE, riv. de l'Amérique du Sud, naît en Bolivie, forme la limite de cette République et des Prov.-Unies-de-Rio-de-la-Plata, et se jette dans le Paraguay au-dessus du confluent de ce fleuve avec le Parana, par 26° 3' lat. S., après un cours d'env. 1100 kil.

VERMENTON, ch.-l. de c. (Yonne), sur la Cure, près de son confluent avec l'Yonne, à 25 kil. S. E. d'Auxerre; 2500 hab. Bons vins rouges. Aux env., célèbres grottes d'Arcy.

VERMIGLI (Pierre). V. PIERRE MARTYR.

VERMOND (l'abbé de), docteur de Sorbonne et bibliothécaire au collège Mazarin, fut, par la protection de Loménie de Brienne, envoyé à Vienne auprès de l'archiduchesse Marie-Antoinette (fiancée à Louis XVI) pour la perfectionner dans la langue française, gagna la confiance de son élève, resta auprès d'elle après son arrivée en France, fut son confident intime, fit porter son protecteur Loménie à la présidence du conseil, et joua un grand rôle dans l'affaire du collier en poussant la reine à un fâcheux éclat. En 1789, il s'enfuit à Valenciennes, puis à Coblentz et à Vienne, où il mourut. Les mémoires du temps le peignent comme un intrigant.

VERMONT, un des États-Unis de l'Amérique du Nord, a pour bornes au N. le Bas-Canada, à l'E. le New-Hamsphire (dont le sépare la riv. de Connecticut), au S. le Massachusets, à l'O. l'État de New-York : 195 kil. du N. au S., sur 107 de largeur moyenne; 315 000 hab.; capit., Montpellier. Il est traversé par les Green Moutains ou Monts Verts (d'où son nom). Climat froid, air salubre; beaux pâturages, grains, bétail. Fer, plomb, jaspe, marbre, etc. Commerce avec New-York par le canal Champlain (Jadis avec Boston et Hartford). Il y a dans cet État beaucoup de Congrégationalistes; viennent ensuite les Baptistes, les Méthodistes et enfin les Unitaires. — Colonisé à la fois par les Français et les Anglais au commencement du XVIIe s., ce pays resta à l'Angleterre après la perte du Canada par la France. Il prit part à la guerre de l'indépendance, mais ne reçut le titre d'État qu'en 1791.

VERNES (Jacob), pasteur de Genève, 1728-90, fut d'abord lié avec J. J. Rousseau, mais se mit au nombre de ses adversaires quand il eut publié l’Émile. Il fut exilé en 1782 pour s'être opposé à tout changement dans la constitution et ne rentra dans sa patrie qu'en 1789. On a de lui, outre des Sermons, des Lettres sur le Christianisme de J. J. Rousseau (1763), des Dialogues sur le même sujet, et des Confidences philosophiques (1771), où il combat les philosophes en mettant leurs doctrines en action.

VERNET (le), vge des Pyrénées-Orient., au pied du Canigou, à 12 k. S. de Prades; 950 hab. Eaux thermales sulfureuses en renom.

VERNET (Claude Joseph), célèbre peintre, né en 1714 à Avignon, mort en 1789, était fils d'un peintre assez habile, qui lui donna les premières leçons. Il alla visiter l'Italie où il se fit la réputation du meilleur peintre de marine, obtint à Rome des succès si flatteurs qu'il s'y fixa, ne revint en France qu'au bout de 22 ans, fut chargé par Louis XV de peindre les principaux ports de France, consacra environ dix ans à cette tâche, et produisit ainsi plusieurs chefs-d'œuvre aussi remarquables par le style que par l’exactitude. Ce grand peintre mania le pinceau jusqu'à la fin de sa vie : de 1752 à 1789 il exécuta plus de 200 tableaux. On regarde comme son chef-d'œuvre le Soir ou la Tempête : pour se mettre en état de mieux retracer la tempête, il s'était fait attacher pendant un gros temps au mât d'un navire. Dans la 1re partie de sa vie, Vernet se rapprochait du genre de Salvator Rosa : il en a la vigueur et la fierté; plus tard, il modifia sa manière; son coloris fut plus varié, mais son dessin resta correct et sévère, et se préserva de l'afféterie et du mauvais goût de la peinture contemporaine. Vernet était membre de l'Académie de St-Luc (à Rome) et de l'Académie de peinture de Paris. La plupart de ses marines sont au Louvre.

VERNET (Carle), fils du préc., né à Bordeaux en 1758, m. en 1836, ne se distingua pas moins que son père dans son art, mais choisit une autre spécialité, et réussit surtout à peindre les batailles : il représente la plupart des grandes victoires de l'Empire, les Batailles de Rivoli, de Marengo, d’Austerlitz, de Wagram, le Passage du mont St-Bernard. Il excellait à peindre les chevaux et les chiens ; on a de lui plusieurs chasses d'une admirable exécution. Il ne dédaigna pas la caricature, et reproduisit de la manière la plus enjouée et la plus spirituelle les scènes populaires ou grivoises. Il avait été admis à l'Académie en 1787 sur son tableau du Triomphe de Paul-Émile. L. Lagrange a publié : J. Vernet et la peinture au XVIIIe s.. 1864.