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les Vendéens et les Chouans reprirent les armes. Brune fut cette fois chargé de les réduire, et il les amena dès le commencement de 1800 à une pacification. Un calme profond régna dans l'Ouest pendant tout le temps de l'Empire; mais, en 1815, pendant les Cent-Jours, les Vendéens semblèrent vouloir reprendre les armes : la présence du général Lamarque dans l'Ouest empêcha ce mouvement de devenir grave. Enfin, en 1832, après l'avènement de la maison d'Orléans, diverses bandes légitimistes se montrèrent dans la Vendée, mais sans prendre de consistance : l'arrestation de la duchesse de Berri fit évanouir ces tentatives. — Beauchamp, Crétineau-Joly, Théod. Muret ont écrit l'histoire des guerres de la Vendée.

VENDÉENS. On désigne ainsi, non-seulement les habitants de la Vendée, mais ceux qui firent contre la République les Guerres de la Vendée. V. l'art. préc.

VENDÉMIAIRE an IV (Journées des 12 et 13), 3 et 4 octobre 1795. On nomme ainsi la victoire qui fut remportée dans les murs de Paris sur les sections insurgées contre la Convention par les troupes que commandaient Barras et le général Bonaparte : le combat fut long et meurtrier devant l'église St-Roch ; mais enfin les sectionnaires furent vaincus.

VENDEN, v. de Livonie, ch.-l. de district, à 85 k. N. E. de Riga ; 1000 h. Évêché. Bâtie en 1205, elle fut quelque temps le ch.-l. des Porte-Glaive.

VENDES, peuple slave. V. WENDES et VÉNÈDES.

VENDEUVRE. V. VANDEUVRE.

VENDIDAD SADÉ, livre sacré des Parsis, attribué à Zoroastre, fait partie du Zend-Avesta : c'est à la fois un livre de droit et de liturgie; il est rédigé sous la forme d'un dialogue entre Ormuzd et Zoroastre. Il a été trad. par E. Burnouf. V. ZEND-AVESTA.

VENDÔME, Vendocinum, ch.-l. d'arr. (Loir-et-Cher), sur le Loir et en partie dans des îles formées par cette rivière, à 32 kil. N. N. O. de Blois; 9356 h. Trib. de 1re inst. et de commerce ; lycée (qui a remplacé un célèbre collège d'Oratoriens, fondé par César, duc de Vendôme). Belle église et haut clocher; anc. abbaye bénédictine de la Trinité (auj. quartier de cavalerie); bibliothèque. Cotonnades, mégisseries. Aux env. naquit Ronsard. — Vendôme était dès le IXe s. la capit. d'un comté qui eut des seigneurs particuliers jusqu'en 1373; il passa alors par alliance dans la maison de La Marche et fut en 1515 érigé en duché pairie par François I en faveur de Charles de Bourbon, grand-père de Henri IV. Celui-ci donna le titre de duc de Vendôme à l'un de ses fils qu'il avait eus de Gabrielle d'Estrées. Une Haute Cour de justice fut assemblée à Vendôme en 1795 pour juger Babeuf et ses complices. Combat près de Vendôme et occupation de la v. par les Allemands (16 déc. 1870).

VENDÔME (César, duc de), appelé de son vivant César Monsieur, fils aîné de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, né en 1594 au château de Coucy (Aisne), m. en 1665, fut légitimé dès 1595 par son père qui lui fit don du duché de Vendôme et lui donna rang immédiatement après les princes du sang. Il épousa la fille du duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, et devint lui-même gouverneur de cette province. Sous Louis XIII, il trempa dans le complot de Chalais contre Richelieu (1626) : il en fut puni par quatre années de détention et la perte de son gouvernement. Accusé en 1641 d'avoir eu part au projet d'empoisonner le cardinal de Richelieu, il s'enfuit en Angleterre, d'où il ne revint qu'en 1643. Pendant la minorité de Louis XIV, il fut, ainsi que son fils, le duc de Beaufort, un des chefs du parti des Importants, mais il fit la paix avec Mazarin dès qu'on lui eut conféré le gouvernement de la Bourgogne avec le titre de surintendant général de la navigation et du commerce de France. C'était un homme d'esprit, mais remuant et sans portée politique. C'est lui qui fonda le collège de Vendôme.

VENDÔME (Louis, duc de), fils aîné du préc., 1612-69, porta le nom de duc de Mercœur jusqu'à là mort de son père et épousa en 1651 Laure Mancini, nièce de Mazarin. Il fut en 1649 vice-roi de Catalogne pour la France et commanda en Provence, puis en Lombardie (avec le duc de Modène), 1656. Après la mort de sa femme, il entra dans l’Église : il devint cardinal en 1667 et fut légat de Clément IX en France.

VENDÔME (L. Jos., duc de), célèbre général, fils aîné du préc., né en 1654, porta le titre de duc de Penthièvre jusqu'à la mort de son père. Il fit ses premières armes contre la Hollande en 1672, devint maréchal de camp en 1678, gouverneur de la Provence en 1681, se distingua aux sièges de Mons, de Namur, aux batailles de Steinkerque, de la Marsaille; fut envoyé comme général en chef en Catalogne (1695), prit Barcelone, et par ses succès eut grande part à la conclusion de la paix de Ryswyk (1697). Pendant la guerre de la succession d'Espagne, il combattit sur les trois principaux théâtres de la guerre : en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne. En Italie, il répara d'abord avec éclat les fautes de Villeroi (1702), mais son indolence et l'habileté du prince Eugène qui souvent lui fut opposé l'empêchèrent de frapper des coups décisifs : il se laissa surprendre à Luzzara par Eugène (1702); cependant il balança la fortune à Cassano et surprit à son tour les Impériaux à Calcinato (1706). En Flandre, où il fut envoyé en 1708, il commit des fautes graves, permit la jonction de Marlborough et d'Eugène, et perdit ainsi la bataille d'Oudenarde. Plus heureux en Espagne, il remporta la victoire de Villaviciosa (1710), ramena Philippe V à Madrid et raffermit sur la tête de ce prince la couronne qui paraissait perdue. Il se rendait en Catalogne pour achever la soumission de l'Espagne, lorsqu'il mourut à Tinaros, petite ville du royaume de Valence (1712). Philippe V fit porter son deuil à toute l'Espagne et le fit inhumer à l'Escurial dans le tombeau des infants. Vendôme avait le coup d'œil et le génie d'un grand général, mais il lui manquait l'activité, la réflexion, la prudence. C'est un homme de beaucoup d'esprit; on ne peut non plus lui refuser le désintéressement et la bonté ; mais ses mœurs étaient fort relâchées et il avait le tort d'en faire parade.

VENDÔME (Philippe, dit le grand prieur de), frère du préc., né en 1685, m. en 1727, entra dans l'ordre de Malte, parut en 1669 au siège de Candie, fit les campagnes de Hollande, d'Allemagne, de Flandre, devint maréchal de camp en 1691, grand prieur de France et lieutenant général en 1693, eut part aux succès de Catinat en Italie, à ceux de son frère en Catalogne, commanda en Lombardie, et eut lui-même un succès à Castiglione en 1705, mais fut disgracié et privé de ses bénéfices pour n'avoir point donné à la bataille de Cassano (1706). Il alla vivre à Rome ; mais au bout de cinq ans il put revenir en France et recouvra tous ses bénéfices. Il résidait au Temple et y avait formé un cercle choisi de gens de lettres et d'amis du plaisir, parmi lesquels brillaient Chaulieu et Lafare. En lui s'éteignit la maison de Vendôme,

VENDÔME (Place), une des plus belles places de Paris, dans l'axe de la rue de la Paix et de la rue Castiglione, est de forme octogone et bâtie tout entière d'après une architecture uniforme (l'ordre corinthien) : le dessin en est dû à J. Hardouin Mansard. Louis XIV fit ouvrir cette place en 1686 sur le terrain de l'ancien hôtel de Vendôme; on y plaça une statue équestre colossale de ce prince, œuvre de Girardon. Cette statue fut brisée en 1793 : c'est sur son emplacement qu'on éleva en 1805 la Colonne de la Grande Armée, qui fut surmontée de la statue de Napoléon.

VENDOMOIS, petit pays de l'anc. France, faisait partie de la Beauce; ch.-l., Vendôme. Il est auj. réparti entre les dép. de Loir-et-Cher et de la Sarthe.

VENDOTENA (île), Pandatarie, île de l'Italie mérid. (Naples), à 10 kil. N. O. de celle d'Ischia : 3 kil. sur 2; 500 h. Lieu d'exil sous les Romains. Désertés au IXe s., à cause des incursions des barbaresques, elle fut repeuplée en 1769 d'indigents tirés de Rome.

VENÈDES, Venedi, peuple de Germanie, vers