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les et Anvers et devint en 1594 directeur de l’Académie de cette dernière ville. Il reçut du prince de Parme, gouverneur des Pays-Bas, le titre d’ingénieur et de peintre en chef de la cour d’Espagne, puis de l’archiduc Albert l’intendance des monnaies de Bruxelles. Van Veen ne brillait pas par la verve et l’expression, mais il était très-habile dans l’emploi du clair-obscur ; il réussissait surtout à fondre ses couleurs d’une manière savante par d’imperceptibles dégradations. Il fut le maître de Rubens, qui lui doit beaucoup. Ses principaux ouvrages sont dans les églises d’Anvers ; le Louvre ne possède qu’un tableau de cet artiste : Otto Vænius et sa famille. On a de lui le texte et les planches de la Guerre des Bataves contre les Romains, tirée de Tacite, Anvers, 1612 ; les Emblèmes d’Horace, de la Vie de S. Thomas d’Aquin, et de l’Hist. des sept infants de Lara.

VAN VITELLI (L.), architecte, né en 1700 à Naples, m. en 1773, fils du peintre hollandais Gaspar Van Witell (renommé par ses tableaux de monuments), étudia simultanément la peinture et l’architecture, exécuta très-jeune encore des tableaux et des fresques remarquables, mais se signala encore plus par la construction des églises de St-François et de St-Dominique à Urbin, et par la restauration du palais Albani dans la même ville. Le pape le nomma à 28 ans architecte de St-Pierre de Rome et le chargea de grands travaux à Ancône (1728) ; il mit le comble à sa réputation en construisant pour le roi de Naples Charles III le beau château de Caserte.

VANVRES ou VANVES, bourg du dép. de la Seine (arr. de Sceaux), à 6 kil. S. O. de Paris ; 6016 hab. Ancien château du prince de Condé, avec un beau parc, qui appartient auj. au lycée Louis-le-Grand et où a été installé le petit collége de cet établissement. Fort, construit en 1842 et faisant partie du système de défense de Paris.

VAOUR, ch.-l. de c. (Tarn), à 24 kil. N. O. de Gaillac ; 593 hab. Beau château.

VAPINCUM, ville de la Narbonaise, auj. Gap.

VAR, Varo en italien, Varus en latin, riv. qui prend sa source au mont Garret dans les Alpes maritimes, coule au S. dans les anc. États piémontais, puis pénètre en France, arrose Entrevaux, Puget-Thémers, et se jette dans la Méditerranée, près de St-Laurent-du-Var, entre Antibes et Nice, après un cours de 100 kil. C’est une rivière impétueuse et large, mais peu profonde. Avant l’acquisition de Nice, le Var formait la limite des États sardes et de la France.

VAR (dép. du), dép. maritime, à l’angle S. E. de la France, borné au N. par celui des Basses-Alpes, à l’O. par celui des Bouches-du-Rhône, au S. par la Méditerranée, à l’E. par le dép. des Alpes-Maritimes, 7268 kil. carr. ; 315 526 hab. ; ch.-l., Draguignan. Les îles d’Hyères et de Lérins en dépendent. Ce département a été formé aux dépens de l’anc. Provence. Très-montagneux, surtout à l’E. ; côtes très-échancrées (golfes de la Napoule, de Fréjus, de Grimaud, rades d’Hyères, de Toulon) ; le dép. est arrosé par le Var, l’Argens et quelques rivières côtières. Houille, plâtre, marbre, granit, pierre de taille, albâtre oriental, jaspe, porphyre. Sol sec, sablonneux ; peu de grains ; vins délicats ; mûriers, orangers, oliviers, roses et jasmins ; plantes médicinales ; truffes, safran, câpres, jujubes, etc. ; bois de charpente et de construction. Peu de gros bétail ; mulets, moutons, abeilles, vers à soie, ver qui donne la teinture écarlate. Savons, parfums, essences, liqueurs, eau-de-vie, huiles, cuirs, gros draps ; fruits secs et confits. Pêche de sardines, thon, anchois. — Ce dép. a 3 arr., Draguignan, Toulon, Brignolles (Grasse en a été récemment détaché), 27 cantons et 143 communes ; il dépend de la cour impér. d’Aix et a un évêché à Fréjus.

VARADES, ch.-l. de c. (Loire-Inf.), près de la r. dr. de la Loire, à 13 kil. E. d’Ancenis ; 3368 hab. Station du chemin de fer. Vin et bois.

VARADIN, v. de Hongrie (Banat allemand), sur la Témès, à 32 kil. N. O. de Pancsova ; 3000 hab.

VARADIN ou WARASDIN, v. forte des États autrichiens (Croatie), ch.-l. du gouvt de Varadin, sur la r. dr. de la Drave, à 72 kil. N. E. d’Agram ; 12 000 hab. Citadelle. Eaux thermales ; vin estimé. — Le comitat de Varadin, entre la Hongrie au N. E., la Styrie au N. O., les comitats d’Agram au S. et de Kreutz au S. E., a 75 kil. sur 28, et 176 000 hab.

VARADIN (GRAND-), Gros-Wardein en allemand, v. forte de Hongrie, ch.-l. du comitat de Bihar, sur la Kœrœs, à 310 kil. E. de Bude ; 17 000 hab. Évêché catholique et évêché grec-uni, gymnase de Prémontrés ; académie. Soieries, poteries, beaux marbres. Eaux thermales sulfureuses et ferrugineuses. La ville fut fondée en 1080 par Ladislas I, roi de Hongrie.

VARAGINE (Jacques de), dominicain, né vers 1230 à Varaggio, sur la côte de Gênes, m. en 1298, se distingua comme professeur et prédicateur, devint provincial de la Lombardie, évêque de Bologne, archevêque de Gênes (1292), travailla sans relâche à la réforme des mœurs des moines et de son clergé, et laissa, entre autres ouvrages, Historia Lombardina, seu Legenda sancta, ouvrage que l’admiration des contemporains décora du nom de Legenda aurea, légende d’or : c’est en effet un recueil précieux de vies des saints, mais on lui reproche de manquer de critique. Cet ouvrage a été réimpr. plus de 50 fois, notamment à Paris en 1475 ; mis en vieux franç. par Jean de Vignay, et trad. de nouveau de nos jours par G. Brunet, 1843. On a aussi de Varagine les Chronicæ genuenses ad annum 1277, publ. par Muratori (tome IX des Rerum italic. scriptores).

VARALLO, ville de la Haute-Italie (Novare), ch.-l. de l’intendance de Valsesia, à 60 kil. N. N. O. de Novare ; 3500 hab. Gymnase, académie de dessin. Aux env. est le Sanctuaire de Varallo, église environnée de 45 chapelles, qui forment stations pour les pèlerins.

VARANE, nom donné par les historiens grecs à plusieurs rois sassanides de la Perse, dont le vrai nom est Bahram. On en compte 5. V. l’art. PERSE.

VARANGIENS. V. VARÈGUES.

VARCHI (Benoît), historien et poëte, né en 1502 à Florence, m. en 1565, prit part en 1527 à l’expulsion des Médicis et fut forcé lors de leur retour de s’expatrier. Cosme I le rappela, le pensionna, et le chargea d’écrire l’histoire des derniers temps de la république. Il rédigea, pour remplir cette mission, une Histoire de Florence de 1527 à 1538, en 15 livres (publiée seulement en 1721 et trad. par Requier en 1754). Quoique diffuse et traînante, cette histoire est précieuse pour son exactitude et même pour son indépendance. Varchi a laissé un grand nombre d’écrits moins importants : poésies, dialogues, traductions (notamment celle des Bienfaits de Sénèque et de la Consolation de Boèce), etc.

VARDANE ou VARTAN, roi des Parthes, succéda à son père Artaban III l’an 44 de J.-C., eut à combattre les prétentions de son neveu Gotarsès, et fut assassiné par ses officiers au moment où il venait de le vaincre (47). Ce prince avait soumis Séleucie : il embellit Ctésiphon pour créer une rivale à cette ville. Apollonius de Tyane fut reçu à sa cour.

VARDANE, prince de Daron en Arménie, gouverna ce pays de 415 à 442, époque où ses États tombèrent au pouvoir des Perses, se vit en 450 forcé de renoncer au Christianisme pour embrasser la religion du vainqueur, se mit la même année à la tête d’une insurrection contre Yezdedjerd II, roi de Perse, le battit sur les bords du Cyrus, et força le pas de Derbend ; il comptait s’unir aux Huns quand ceux-ci l’abandonnèrent. Il périt en combattant dans l’Aderbaïdjan (451)

VARDANÈS, nom ancien du Boug ou Kouban.

VARDARI (le), Axius, riv. de Turquie (Roumélie), sort du versant oriental du Tchar-dagh, coule au S. E., baigne Ouskoub, Gradiska, et se jette dans le golfe de Salonique, après un cours d’env. 280 kil.

VARÈGUES ou VARANGIENS (de warg, banni), peuple germanique, qui habitait les bords de la Bal-