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la Hongrie ; mais fut enfin forcé de rendre hommage à Sigismond, roi de Hongrie (1388). S'étant allié aux Turcs après la bataille de Cassovie (1389), il put, avec leur aide, s'emparer de toute la Dalmatie. Il mourut en 1391. — Son fils, Tvartko II, roi de Bosnie et Rascie (1396), eut presque continuellement à lutter contre deux compétiteurs, pilla l'Esclavonie à l'aide des Turcs, ses alliés, se débarrassa de la suzeraineté de la Hongrie, mais fit de vains efforts pour échapper à celle des Turcs, dont il devint le tributaire en 1415. Il mourut sans postérité mâle en 1443.

TVER, v. de Russie d'Europe, ch.-l. du gouvt de Tver, sur le Volga, à l'embouch. de la Tverza, et sur la route de Moscou à St-Pétersbourg, à 176 k. N. O. de Moscou ; 25 000 hab. Archevêché, cour d'appel, gymnase, séminaire, école d'orphelins militaires, institut de jeunes nobles. Ville bien bâtie ; belle cathédrale, palais archiépiscopal, hôtel de ville, hôtel du gouvernement, palais de justice, bazar, plusieurs belles places. Industrie active, chantiers de construction, riche pêche, grand commerce par le Volga. D'abord simple fort, bâti par Vsévolod, prince de Vladimir, en 1182, Tver devint vers 1250 le ch.-l. d'une principauté particulière, plus grande que le gouvt actuel de Tver, et qui ne cessa d'exister qu'en 1490, sous le czar Ivan III. La ville, détruite en 1768 par un incendie, fut reconstruite et embellie par Catherine II. — Le gouvt de Tver, entre ceux de Pskov à l'O., d'Iaroslav à l'E., a 384 kil. du N. E. au S. E., et env. 1 400 000 hab. Le Volga le traverse dans sa partie méridionale. Climat froid et très-variable; rivières poissonneuses. Blé, chanvre, bois, toile, cuir, suif, gros bétail. Commerce actif.

TWEED (la), riv. de la Grande-Bretagne, naît en Écosse dans le S. du comté de Peebles, dit aussi Tweeddale, traverse ceux de Selkirk et de Roxburgh, passe à Kelso, sépare l’Écosse de l'Angleterre, reçoit le Teviot, et se perd à Berwick dans la mer du Mord, après un cours de 150 kil. Pêche du saumon.

TWEEDDALE, comté d’Écosse. V. PEEBLES.

TWICKENHAM, vge d'Angleterre (Middlesex), sur la Tamise, à 15 kil. S. O. de Londres ; 6000 hab. Le comte d'Essex, Bacon, Pope, William Stanhope, y eurent leur maison de campagne. Louis-Philippe s'y fixa en quittant la France.

TYANE, Tyana, auj. Ketch ou Nikdé, v. de Cappadoce, au S. O., en Cataonie, près du Sarus, devint au IVe s. la capit. de la Cappadoce 2e. C'est là que naquit le fameux imposteur Apollonius, dit de Tyane.

TYBURN, vge d'Angleterre, près de Chelsea, aux env. de Londres, est connu par les fourches patibulaires que l'on y voyait autrefois.

TYCHO-BRAHÉ, célèbre astronome, né en 1546 en Scanie, d'une des familles les plus nobles du Danemark, montra dès son enfance un goût déterminé pour les observations astronomiques, parcourut pendant cinq ans l'Allemagne et la Suisse pour visiter les observatoires et prendre connaissance des méthodes alors usitées, se fit connaître en 1572 par les observations qu'il publia sur une étoile nouvellement découverte dans la constellation de Cassiopée, fut chargé par le roi de Danemark Frédéric II d'enseigner l'astronomie à Copenhague, reçut en don de ce prince l'île de Hwen (entre Copenhague et Elseneur), pour y faire ses observations, y fit construire le magnifique observatoire d’Uranienbourg, et y résida pendant 17 ans (1580-97). Moins bien traité par le successeur de Frédéric, il quitta sa patrie et se rendit en Bohême, où l'empereur Rodolphe II lui fit construire une belle retraite et lui assura une pension. Il mourut à Prague en 1601. Tycho-Brahé perfectionna surtout la théorie de la lune en découvrant la variation et l'équation annuelle de cet astre ; il reconnut aussi le cours des comètes. Également mécontent du système de Ptolémée et de celui de Copernic, il en créa un nouveau qui échappait aux objections faites contre le 1er, mais qui était moins d'accord avec les phénomènes que celui de Copernic : il imaginait que la terre était immobile au centre du monde, et que le soleil et la lune tournaient autour d'elle, tandis que Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne tournaient autour du soleil. Il partageait du reste avec ses contemporains les erreurs de l'astrologie judiciaire. Tycho-Brahé eut la gloire de former Kepler. On a de lui, entre autres ouvrages : Progymnasmata, Uranienbourg, 1587-89; Astronomiæ instauratæ mechanica, 1598 ; Historiæ cœlestis libri XX, 1666, posthume : c'est le recueil de ses observations.

TYCHSEN (Olof Gerhard), orientaliste, né en 1734 à Tondern, dans le duché de Slesvig, m. en 1815, savait l'arabe, l'éthiopien, l'hindoustan, le tamoul et l'hébreu. Il professa les langues orientales à l'Université de Rostock, et fut conseiller aulique et vice-chancelier du duc de Mecklembourg. Tychsen a rendu de grands services à la littérature orientale en interprétant des inscriptions arabes écrites en caractères coufiques et en expliquant les monnaies musulmanes. Ses principaux ouvrages sont l’Introductio in rem nummariam Muhammedanorum, Rostock, 1794, et De cuneis persepolitanis, 1798. — Un autre Tychsen, Christian, professeur à Gœttingue, né en 1758 à Slesvig, m. en 1839, a donné une Hist. des Hébreux, 1789, une Grammaire arabe, 1813, et une édition de Quintus de Smyrne, 1807.

TYDÉE, Tydeus, fils d'Œnée, roi de Calydon, ayant tué involontairement Ménalippe, son frère, se bannit de sa patrie et trouva un refuge à la cour d'Argos, où il épousa Déiphile, une des filles d'Adraste. Il accompagna Polynice au siège de Thèbes, et y périt. Il laissait un fils unique, le célèbre Diomède.

TYNDALE (W.), un des 1ers propagateurs de la Réforme, né en 1500 dans le pays de Galles, reçut les ordres, adopta de bonne heure la doctrine de Luther, traduisit le Nouveau Testament en langue vulgaire, fut pour ce fait chassé d'Angleterre, vint en Allemagne où il connut Luther, publia en 1526 sa traduction à Anvers et commença à traduire l’Ancien Testament; mais fut, à la demande de Henri VIII, arrêté par ordre de l'empereur et conduit à Augsbourg, où il fut étranglé, puis brûlé.

TYNDARE, fils aîné d'Œbalus, roi de Sparte, devait succéder à son père, mais fut privé du trône par Hippocoon, son frère, et se retira dans la Messénie; Hercule le rétablit dans ses États. Il épousa Léda et en eut quatre enfants, Castor, Pollux, Hélène et Clytemnestre, que l'on nomme quelquefois les Tyndarides, du nom de leur père.

TYNDARIS, v. de Sicile, sur la côte N., un peu à l'O. de Myles, fut submergée presque entièrement par la mer. Ce qui en reste est devenu une chapelle sous le nom de Sta-Maria di Tindaro. Régulus battit les Carthaginois à Tyndaris, l'an 257 av. J.-C.

TYNE, nom de deux petites riv. d'Angleterre, la North-Tyne et la South-Tyne, qui se réunissent à Hexham, et se jettent dans la mer du Nord après avoir séparé les comtés de Durham et de Northumberland. Un port de refuge a été établi à l'entrée de cette riv.

TYNEMOUTH, v. d'Angleterre (Northumberland), à l'embouch. de la Tyne dans la mer du Nord, à 13 kil. E. de Newcastle; 26 000 h. Maison de correction, château en ruine. Bains de mer.

TYPHÉE, Typhæus, fameux géant, fils du Tartare et de la Terre, avait cent têtes et vomissait des flammes par ses cent bouches. Il fut le chef des Géants qui escaladèrent le ciel et forcèrent les Dieux à se réfugier en Égypte, cachés sous la forme d'animaux ; mais Jupiter, le foudroya, et l'accabla sous le poids du mont Etna, ou, selon d'autres, sous l'île Inarime, d'où il continue à lancer des flammes. Typhée fut père de Géryon et de Cerbère.

TYPHON, dieu égyptien, frère d'Osiris, était le principe du mal, des ténèbres et de la stérilité. On lui donnait pour mère, mais plus souvent pour femme et pour sœur, Nefté ou Nephthys (la Terre, par opposition à Tpé, le Ciel). Osiris, en partant pour la