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TRISTE (le Golfe), golfe de la mer des Antilles, sur la côte du Venezuela, au N. O. de Puerto-Cabello.

TRITCHINAPALI, v. forte de l'Inde anglaise (Madras), dans l'anc. Karnatic, sur la r. dr. du Cavery, à 150 kil. O. de Tandjaour; 80 000 hab. Jadis capitale d'une principauté; auj. station d'une partie de l'armée anglaise. Beau temple hindou.

TRITHÈME ou TRITHEIM (J.), chroniqueur et théologien, né en 1462 à Trittenheim près de Trèves, m. en 1516, fut élu chef de l'abbaye de Spanheim à 22 ans, tenta de réformer ses moines, mais excita parmi eux une révolte, renonça à son abbaye en 1505, et fut nommé abbé de St-Jacques à Wurtzbourg. Il a continué jusqu'en 1513 la Chronique d'Hirsauge, St-Gall, 1690, 2 vol. in-fol., et a donné : De scriptoribus ecclesiasticis, Paris, 1497; Polygraphia, 1518; Steganographia, 1531 (ouv. mis à l’Index). On a aussi de lui un traité intitulé Polygraphia cabbalislica, et 2 livres de Lettres familières à divers princes d'Allemagne, publiés en 1636. Fort savant pour son temps, il fut accusé de magie.

TRITON, dieu marin subalterne, fils de Neptune et d'Amphitrite, précède leur char, armé d'une conque recourbée qui lui sert de trompette. On le représente avec un buste et une tête d'homme, mais le bas du corps en forme de poisson. Souvent il est suivi d'une troupe de Tritons, ses frères ou ses fils.

TRITON (Lac de), Tritonis lacus, auj. le Grand Chott ou El-Loudéah, lac de l'Afrique propre, au S., était lié par un gué à un autre lac dit lac Libyque (Libyca palus). On croyait que Minerve était née sur ses bords : de là les noms de Tritonis et de Tritogénie donnés par les poëtes à la déesse.

TRIUMVIRAT. Parmi les plus célèbres triumvirats, on connaît surtout les deux qui se formèrent à Rome vers la fin de la république : le ler entre Pompée, César et Crassus (60 av. J.-C.); le 2e entre Octave, Antoine et Lépide (43 av. J.-C.) ; ces derniers seuls se firent officiellement reconnaître comme triumvirs, sous le titre de Triumviri reipublicæ constituendæ.

En France, sous Charles IX, on donna le nom de Triumvirat à la ligue que formèrent en 1561 le duc de Guise, le connétable de Montmorency et le maréchal de St-André, sous prétexte de défendre la religion contre les Huguenots.

TRIUMVIRS, Triumviri. Les Romains donnaient primitivement ce nom à divers fonctionnaires ou commissaires qui généralement étaient au nombre de trois, tels que : 1° les triumvirs monétaires, préposés à la fabrication des monnaies; 2° les triumvirs nummulaires, inspecteurs ou essayeurs de la monnaie; 3° les triumvirs capitaux, chargés de la garde des prisonniers et de l'exécution des coupables; 4° les triumvirs pour colonies, commissaires chargés temporairement de diriger l'établissement des colonies; 5° les triumvirs épulons, chargés de présider aux repas publics. — Mais on connaît surtout sous ce nom de triumvirs certains personnages politiques qui s'associèrent pour dominer. V. TRIUMVIRAT.

TRIVULCE (J. J.), général milanais, né en 1447, m. en 1518, servit d'abord Louis XI sous les ordres de Galéas Sforce, fit la guerre aux Vénitiens (1483), fut évincé des affaires par Ludovic le More, et alla prendre du service à Naples, défendit faiblement Capoue contre Charles VIII (1494) et ne tarda pas à se joindre ouvertement aux Français, eut une part essentielle à la rapide conquête du duché de Milan par Louis XII (1499), et en fut nommé gouverneur; mais excita un mécontentement général par ses cruautés, et se fit chasser de Milan par le peuple révolté; il se maintint pourtant dans le duché, s'empara de Ludovic ainsi que de son neveu J. Galéas-Marie, et repoussa les Suisses (1501-03). Il eut encore part à la guerre de la ligue de Cambray contre Venise, mais il finit par perdre le Milanais (1512). Il contribua depuis à la victoire de Marignan (1515), mais échoua devant Brescia et cessa dès lors de paraître à l'armée. — Son neveu, Théod. TRIVULCE, eut part à la guerre de Naples sous Louis XII, aux batailles d'Agnadel, de Ravenne, commanda l'armée vénitienne tant que Venise fit cause commune avec la France, la quitta ensuite pour servir François I, fut gouverneur du Milanais (1515), et devint maréchal de France (1524). Nommé gouverneur de Gênes, il se vit obligé de rendre cette ville à Doria. Il mourut en 1531.

TROADE, Troas, petite contrée de l'Asie-Mineure, entre l'Hellespont, la mer Égée et la chaîne du mont Ida, avait Troie pour capitale et était arrosée par le Simoïs et le Scamandre ou Xanthe. — On étend quelquefois son nom à tout le royaume de Troie,

TROARN, ch.-l. de c. (Calvados), près de la Dive, à 14 k. E. de Caen; 954 h. Cidre et beurre renommés, bonnes volailles, etc.

TROCADERO, fort de l'île de Léon, en face de Cadix, fut pris sur les Espagnols insurgés par le duc d'Angoulême en 1823, ce qui amena la reddition de Cadix.

TROCMES, Trocmi, un des trois peuples gaulois de la Galatie, à l'E. et au delà de l'Halys confinait au Pont et à la Cappadoce. Tavium était leur ch.-l.

TROGEN, v. de Suisse (Appenzell), un des 2 chefs-lieux des Rhodes extérieures, au N. E. d'Appenzell, à 7 kil. S. E. de St-Gall; 2600 hab. Ville bien bâtie, arsenal, bibliothèque. Aux env., eaux sulfureuses, cuivreuses et alumineuses.

TROGLODYTES, peuple fabuleux de l'Afrique orientale. On le plaçait dans un pays appelé de leur nom Troglodytique, qui s'étend au S. E. de l’Égypte, le long du golfe arabique, et répond à la côte d'Habesch. Les anciens disaient qu'ils habitaient dans des souterrains : c'est ce que signifie leur nom en grec (de trôglos, trou). Il est possible que ces peuples, situés sous la zone torride, se soient en effet creusé des demeures souterraines pour échapper aux ardeurs du climat.

TROGUE-POMPÉE, historien. V. POMPÉE (TROGUE).

TROIE, Troja, capit. de la Troade et de tout le roy. de Troie, sur le revers occid. de l'Ida, était séparée de la mer par une plaine d'environ 10 kil. où coulaient le Xanthe et le Simoïs. On la nommait aussi Ilion (Ilium en latin) du nom d'Ilus, un de ses rois. Sa citadelle se nommait Pergame, nom que les poëtes étendent à la ville même. — Troie était d'origine pélasgique. On lui donne pour fondateur Tros ou Dardanus. Son heureuse position la rendit bientôt riche et puissante; mais elle fut aussi de bonne heure exposée aux attaques de voisins jaloux. Sous Laomédon, elle fut environnée de murs, dont la Fable attribue la construction aux dieux Apollon et Neptune. Peu après, Hercule, irrité de la perfidie de Laomédon, qui lui refusait une récompense promise (V. LAOMÉDON), prit Troie, mit à mort ce roi déloyal, et plaça sur le trône le jeune Priam, son fils, qui étendit sa domination depuis la côte mérid. de l'Asie-Mineure jusqu'à l'Hellespont. Ayant toléré l'enlèvement d'Hélène par son fils Pâris, Priam eut à soutenir contre les Grecs confédérés sous la conduite d'Agamemnon la fameuse guerre de Troie, qui dura dix ans, et qui finit par la prise de la ville et la destruction du royaume. On place généralement la prise de Troie en 1270 av. J.-C., d'après Hérodote; selon les marbres de Paros, elle aurait eu lieu en 1209 ; selon Ératosthène en 1184. La guerre de Troie est le plus célèbre événement des temps mythologiques : il sépare ces temps des temps héroïques ou semi-historiques. Les poëtes l'ont ornée de fables sans nombre (V. HÉLÈNE, PÂRIS, AGAMEMNON, ACHILLE, etc.). Il ne reste rien de Troie : cependant les recherches modernes ont permis de déterminer son emplacement : elle était située au pied de la colline qu'occupe auj. le village turc de Bounar-Bachi. Troie avait en pour souverains :

Scamandre, av. J.-C. 1614 Tros, 1462
Teucer, 1590 Hus, 1402
Dardanus, 1568 Laomédon, 1347
Érichthonius, 1537 Priam, 1311-1270

TROIE-LA-NOUVELLE, Alexandria-Troas, auj. Eski-Stamboul, v. d'Asie-Mineure, fondée entre le Simoïs et la mer Égée, à peu de distance des ruines de l'an-