Occupé en 1796 par Bonaparte, le grand-duché de Toscane fut, en 1801, érigé en Royaume d'Étrurie pour des princes issus du dernier duc de Parme (V. Roy. d'ÉTRURIE). En 1807, ce royaume fut réuni à l'empire français, où il forma les 3 dép. de l'Arno, de l'Ombrone et de la Méditerranée. En 1809, Napoléon nomma Grande-duchesse de Toscane sa sœur Élisa Baciocchi, qui y resta jusqu'en 1814. À cette époque, la Toscane revint à la maison d'Autriche, et forma de nouveau un grand-duché, dans lequel l'archiduc Ferdinand d'Autriche fut réintégré. Le duché de Lucques y fut réuni en 1847. En 1848, le grand-duc fut forcé par la révolution de fuir de ses États : il y rentra l'année suivante avec le secours de l'Autriche; mais en 1859, dès le début de la guerre d'Italie, il se vit de nouveau contraint de s'éloigner : il se réfugia à Vienne, et ses États furent, en vertu du vœu national, réunis au roy. d'Italie en 1860.
1° Marquis de Tuscie. | 3° Les Médicis, ducs. | ||
Boniface I, | 828 | Alexandre I, duc, | 1531 |
Adalbert I, | 845 | Cosme I, duc, | 1537 |
Adalbert II, | 890 | grand-duc, | 1569 |
Gui, | 917 | François I Marie, | 1574 |
Lambert, | 929 | Ferdinand I, | 1587 |
Boson, | 931 | Cosme II, | 1608 |
Humbert, | 936 | Ferdinand II, | 1621 |
Hugues le Grand, | 961 | Cosme III, | 1670 |
Adalbert III, | 1001 | Jean-Gaston, | 1723-1737 |
Régnier, | 1014 | 4° Maison de Lorraine-Autriche. | |
Boniface II, | 1027 | François II, | 1737 |
Frédéric, | 1052 | (empereur en 1745). | |
Béatrix, | 1054 | Léopold, | 1765 |
Mathilde, | 1076-1115 | (empereur en 1790). | |
Du XIIe au XVe s., plusieurs républiques indépendantes. | Ferdinand III, | 1790-1801 | |
2° Les Médicis à Florence, sans titre perpétuel. | 5° Rois d’Étrurie. | ||
Louis I de Parme, | 1801 | ||
Louis II, | 1803-1807 | ||
Jean le Banquier, gonfalonier, | 1421 | 6° Réunion à la France. | |
Cosme le Magnifiq., | 1429 | Élisa, gr.-duchesse de Toscane, | 1809-1814 |
Pierre I, | 1464 | 7° Maison d'Autriche. | |
Laurent et Julien, | 1469 | Ferdinand III, pour la 2e fois, | 1814 |
Laurent seul, | 1478 | Léopold II, | 1824 |
Pierre II, | 1492-1494 | (abdique en 1859). | |
Julien II et Laurent II, | 1513-1519 | Ferdinand IV, | 1859-60. |
TOSCANELLI (Paul DEL POZZO), astronome, né à Florence en 1397, m. en 1482, attribuait à l'Asie un prolongement excessif vers l'E. Il communiqua au roi de Portugal Alphonse V, puis à Colomb, un plan tendant à aller par l'ouest dans l'Inde, qu'il croyait éloignée de l'Europe de 120 degrés au plus. Il établit un gnomon solsticial sur le dôme de la cathédrale de Florence (1468), et s'en servit pour déterminer les points solsticiaux, les variations de l'écliptique, et pour corriger les Tables alphonsines.
TOTES, ch.-l. de c. (Seine-Inf.). à 28 kil. S. de Dieppe; 811 hab. Briqueterie; draperie, bonneterie.
TOTH, dieu égyptien. V. THOTH.
TOTILA, roi des Ostrogoths en Italie (541-552), avait d'abord été duc de Frioul. Il releva la monarchie expirante, reprit sur les empereurs grecs Cumes, Naples, Bénévent, Spolète, Pérouse, Plaisance, Florence, enfin Rome même ; mais il se laissa bientôt enlever la plupart de ses conquêtes par Bélisaire (545-547). Il prit de nouveau l'avantage quand Bélisaire eut été éloigné (548) et pénétra jusqu'en Sicile. Cependant Narsès, envoyé contre lui, l'atteignit à Tagina (auj. Lentagio), dans l'Apennin, et remporta sur lui la bat. dite de Busta Gallorum (552). Totila mourut quelques jours après de ses blessures.
TOTT (Franç., baron de), militaire et diplomate, né à Chamigny, près de La Ferté-sous-Jouare, en 1733, était d'origine hongroise. Employé à l'ambassade française de Constantinople (1757-63) puis consul de France en Crimée (1767), il eut part au rétablissement de Krym-Ghéraï, khan des Tartares. Appelé en Turquie près de Mustapha III, il y rendit des services inappréciables : il réforma les pontons et l'artillerie, défendit les Dardanelles contre la flotte d'Orlof, et donna les moyens de mettre à couvert la frontière turque du côté d'Otchakov et de la Crimée; mais il trouva chez les Turcs tant d'antipathie pour les améliorations qu'il se dégoûta et revint en France. Il fut chargé de l'inspection générale des consulats dans les Échelles du Levant et en Barbarie. Il émigra en 1790, et mourut en Hongrie (1793). Le baron de Tott possédait à fond la langue turque et connaissait bien les institutions et les mœurs de la Turquie : il a publié des Mémoires sur les Turcs et les Tartares, Amst. (Paris), 1784, 4 vol. in-8, qui sont fort estimés.
TOUAREGS ou TOUARIKS, peuple nomade d'Afrique, de la famille atlantique, habite la partie moyenne du Sahara, sur la limite du Soudan, à l'O. des Tibbous, entre le pays de Touat au N., le Fezzan à l'E., Tombouctou au S. et le Niger à l'O. Ils sont très-basanés (bien que de race blanche et prétendant descendre des Turcs), grands, agiles, braves, mais pillards : les caravanes sont obligées d'acheter leur protection. Tous sont Musulmans. Ils sont entrés en 1862 en rapport avec le gouvernement de l'Algérie.
TOUAT, oasis du Sahara, au S. de l'Algérie, à 450 kil. S. E. des frontières du Maroc, dont elle dépend, sur 23° 25° lat. N., 2°-3° long., à env. 400 k. de long sur 100; ch.-l., Aghably. Commerce avec Maroc, le Fezzan et Tombouctou.
TOUCHET (Marie), femme d'une grande beauté, née en 1549, était fille d'un lieutenant au présidial d'Orléans. Elle fut aimée de Charles IX, qui la rendit mère du duc Charles d'Angoulême, et qui lui resta toujours attaché. Quatre ans après la mort du roi, elle épousa Franç. de Balzac d'Entraigues, gouverneur d'Orléans, dont elle eut 2 filles, la marquise de Verneuil et la marquise d'Entraigues, remarquables aussi toutes deux par leur beauté et par la facilité de leurs mœurs. Elle termina sa vie dans la retraite.
TOUCHI ou TCHOUCHI-KHAN, un des fils de Gengiskhan, fut détaché par son père vers l'O. pendant la guerre de Khowaresmie, battit les Polovtses (entre le Don et le Danube), défit à la grande bataille de la Khalkha les Russes qui étaient venus à leur secours (1224), retourna de là vers le S. E. et soumit les Abazes, les Tcherkesses, etc. Il mourut avant Gengiskhan, laissant, entre autres fils, Batu-Khan. V. ce nom.
TOUCQUES, bourg du Calvados, à 8 kil. N. O. de Pont-l'Évêque, sur la r. dr. de la Toucques, à 4 kil. de son embouch.; 1200 hab. Commerce de grains, eaux-de-vie, harengs, etc. — La Toucques arrose les dép. de l'Orne et du Calvados, passe à Lisieux, à Pont-l'Évêque, et se jette dans la Manche, après un cours de 120 kil.
TOUCY, ch.-l. de c. (Yonne), sur l'Ouanne, à 25 kil. O. S. O. d'Auxerre; 2839 h. Lainages.
TOUL, Tullum Leucorum, ch.-l. d'arr. (Meurthe-et-Moselle), sur la Moselle, à 23 k. O. de Nancy et sur le chemin de fer de Paris à Strasbourg; 7687 h. Place de guerre de 3e classe, trib. de 1re inst., collége, bibliothèque. Beau pont, place du Dauphin, cathédrale gothique, commencée au Xe s., anc. palais épiscopal; arsenal, casernes, hôpital. Broderies, toiles, imprimerie mécanique, etc. Société d'agriculture. Patrie de S. Loup et de S. Waast, de Gouvion de St-Cyr, du baron Louis, de l'amiral de Rigny. — Anc. capit. des Leuci; fortifiée par Valentinien I en 375, érigée dès le IVe s. en évêché. Elle était comprise dans le roy. d'Austrasie. Il s'y livra en 612 une bat. sanglante entre Théodebert, roi d'Austrasie, et son frère Thierry, roi de Bourgogne: Théodebert y fut vaincu. Au moyen âge, Toul devint ville impériale et fut, à partir de 1261, régie par ses évêques. Réunie à la France par Henri II en 1552, elle lui fut assurée par le traité de Westphalie (i648), et fortifiée par Louis XIV en 1700. Les Prussiens mirent le siége devant cette ville en 1815.