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cle en deçà de la Theiss, entre ceux de Zips, Abaüjvar, Borsod, Gœmœr, n'a guère que 35 kil. sur 20 et 40 000 h. Il a été réuni en 1853 à celui d'Abaüjvar.

TORNÉA, riv. de Suède (Botnie septent.), sort du lac Tornéa, court au S. E., puis à l'E., reçoit le Muonio, le Lainio, sépare la Russie de la Suède, et tombe dans le golfe de Botnie après un cours de 450 kil. — A son embouchure, et sur la r. dr., est Tornéa, village de 800 hab., qui appartient à la Russie et fait partie de la Finlande. C'est l'entrepôt de tout le commerce du pays environnant. On y voit une pyramide élevée en souvenir des observations géodésiques qu'y fit Maupertuis en 1736-37.

TORNIELLI (Augustin), savant italien, né en 1543 à Barengo près de Novare, m. en 1622, fut général des Barnabites, et refusa plusieurs évêchés. Il a laissé des Annales sacri et profani ab orbe condito ad cumdem Christi passione redemptum, Milan, 1610, 1620, 2 vol. in-f. : c'est une espèce de commentaire des livres historiques de l'Ancien Testament.

TORO, Octodurum, v. d'Espagne (Vieille Castille-et-Léon), dans la prov. de Zamora, près de la r. dr. du Douro, à 48 kil. N. E. de Salamanque; 8000 h. Évêché. Pont de 22 arches sur le Duero, collégiale, hôtel de ville, palais des ducs de Berwick. Détruite par les Maures, cette ville fut rétablie en 904 par un fils d'Alphonse III. Alphonse V de Portugal y fut battu par Ferdinand le Catholique en 1476. En 1505 y furent rendues les célèbres lois de Toro, base de la législation municipale en Espagne. — Il y eut quelque temps une prov. de Toro, une des cinq formées de l'ancien roy. de Léon, qui se composait de trois parties : Reynosa, Carrion et Toro. Dans la nouvelle division de l'Espagne établie en 1833, elle a été supprimée et répartie entre diverses intendances.

TORONTHAL (Comitat de), un des comitats de la Hongrie, dans le cercle au delà de la Theiss, entre ceux de Csanad au N., de Temesvar à l'E., de Bacs à l'O., de Csongrad au N. O., le Banat allemand et l'Esclavonie au S., a 145 kil. sur 75 et 250 000 h. ; ch.-l., Gross-Becskerek. Ce comitat a été supprimé en 1849 et réuni à la voivodie de Servie.

TORONTO, autrefois York, capitale du Haut-Canada, sur la côte N. O. du lac Ontario, à 450 kil. O. S. O. de Montréal; 50000 hab. (on n'en comptait que 1200 en 1817). Évêché anglican. Bon port. Grand commerce, surtout en pelleteries. — Fondée en 1794.

TOROPETZ, v. de Russie (Pskov), sur la Toropa (affluent de la Dwina), à 240 kil. S. E. de Pskov; 12 000 hab. Grand commerce en chanvre, lin, grains, marchandises coloniales. Cette ville formait au XIIe s. une petite république indépendante.

TORQUATUS (MANLIUS). V. MANLIUS.

TORQUEMADA (Thomas de), premier inquisiteur général en Espagne, né à Valladolid vers 1420, m. en 1498, était dominicain. Établi en 1483 inquisiteur général de Castille, puis d'Aragon, par le pape Sixte IV, il eut une part essentielle à l'organisation des tribunaux de la nouvelle Inquisition, ainsi qu'à la rédaction d'un code uniforme pour les inquisiteurs, qui fut promulgué à Séville en 1484. Déployant dans l'exercice de ses fonctions un zèle excessif, il multiplia les condamnations, les supplices, les auto-da-fé, les confiscations, et poussa si loin ses rigueurs que les papes Sixte IV et Alexandre VI furent obligés d'intervenir pour modérer son zèle. Il eut une grande part an bannissement prononcé par Ferdinand et Isabelle en 1492 contre les Juifs non baptisés et contre les Maures relaps. — Jean de T., dominicain, de la même famille que le préc., né à Valladolid en 1388, m. en 1468, brilla au concile de Bâle (1437) comme théologien du pape qui en récompense lui donna le titre de Défenseur de la foi. Il fit condamner les erreurs de Wiclef et de Jean Huss, et contribua à maintenir la France dans l'obédience d'Eugène IV. Il fut fait évêque de Palestrine, puis de la Sabine, et enfin cardinal. Il a laissé des ouvrages de théologie et des Commentaires sur le Décret de Gratien, Lyon, 1519.

TORRE-DEL-GRECO, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples, à 12 kil. S. E. de Naples; 16 000 h. Souvent ravagée par les laves; maisons en ruine ou à moitié ensevelies. Fabriques de macaroni, d'objets en corail ; pêche d'huîtres, de thon, de sardines. Aux env., vins renommés, semblables à ceux des îles de la Grèce ; fruits délicieux. — Cette ville tire son nom d'une tour construite par Jeanne I, et de son vin grec. Elle a beaucoup souffert de l'éruption de 1794.

TORRE-DELL' ANNUNZIATA, v. d'Italie (Naples), au pied du Vésuve, au S., sur la mer, à 19 k. S. E. de Naples, 11 000 h. Fabrique royale de poudre et d'armes. La ville doit son nom à une tour qui y fut construite pour la défense de la côte.

TORRE-DI-CAMARINA, l'anc. Camarine, v. de Sicile, sur la côte S., au N. du cap Scalambri. Fondée en 552 av. J.-C.; détruite par les Syracusains, puis rebâtie.

TORRE-DI-MARE, l'anc. Métaponte, v. de l'Italie mérid. (Basilicate), à 45 kil. S. E. de Matera.

TORRE-DI-POLLUCE, bourg de Sicile, sur la côte S. O., au S. de Pilieri, est l'anc. Sélinonte.

TORRE (les DELLA), ou TORRIANI, famille milanaise, originaire du bourg de Valsassina, au pied des Alpes, joua un grand rôle parmi les Guelfes et eut à Milan une autorité presque souveraine de 1242 à 1312. Ses principaux membres sont : Pagano, qui s'acquit une grande popularité en prenant soin des blessés de Milan après la défaite de Cortenova (1237) : il fut chef de la république de 1242 à 1256; — Martin, podestat de Milan dès 1256, qui devint en outre seigneur de Lodi (1259) et de Novare (1263) ; — Philippe, podestat de Milan de 1263 à 1265 : il affermit l'autorité de sa maison, et étendit son pouvoir sur Côme, Verceil, Bergame; — Napoléon, neveu de Philippe et son successeur à Milan (1265-78) : il favorisa les entreprises de la 2e maison d'Anjou sur Naples, eut de graves différends avec l'archevêque de Milan, anéantit par les armes et les supplices la famille Vestarini, à Lodi, régna par la terreur, causa ainsi une révolte à Côme (1271), fut pris à Désio par Othon Visconti (1277), et enfermé dans une cage de fer où il mourut. L'emp. Rodolphe de Habsbourg l'avait reconnu vicaire impérial à Milan. — Gui, neveu du préc., pris avec son oncle à Désio, s'évada en 1278, fit une guerre de partisans en Lombardie, rentra en possession de Milan vers 1303, y joignit un instant la seigneurie de Plaisance, et fut reconnu vicaire impérial par l'empereur Henri VII. Attaqué par les Gibelins, qu'Henri VII avait fait rentrer à Milan (1311), il fut forcé de s'enfuir à Crémone, où il mourut en 1312.

TORRE (J. Marie della), savant italien, né à Rome en 1713, m. en 1782, professa les sciences au séminaire de Naples et devint directeur de la bibliothèque du roi Charles III, ainsi que de l'imprimerie royale et du musée d'antiquités. Il est un des premiers qui ait osé descendre dans le cratère du Vésuve. On a de lui, outre des Elementa physices, Naples, 1767, Storia e fenomeni del Vesuvio, 1755, trad. par l'abbé Péton, 1760.

TORREMUZZA (Gabriel, prince de), numismate et antiquaire, né à Palerme en 1727, m. en 1792, consacra sa vie à l'étude de la numismatique et des antiquités de la Sicile. On a de lui, entre autres ouvrages : Siciliæ populorum, urbium, regum et tyrannorum numismata, 1767; Siciliæ et objacentium insularum veterum inscriptionum nova collectio, 1769; Siciliæ veteres nummi, 1781.

TORRENTINUS (Hermann VAN BEEK, dit), grammairien, né vers 1450 à Zwoll (Over-Yssel), m. vers 1520, entra dans la congrégation des Clercs de la vie commune, consacrée à l'enseignement, et enseigna la rhétorique à Groningue. Il laissa : De generibus nominum, de heteroclitis, patronymicis, etc.; Alexandri doctrinale, cum commentariis, 1503; Elucidarius carminum et historiarum, Haguenau, 1510 : c'est le premier essai connu d'un dictionnaire historique, mythologique et géographique.