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sa mort plusieurs ouvrages qu’il n’avait pu terminer, entre autres les éditions de Dion Chrysostôme, Leips., 1784, et de Libanius, 1787, et continua des Mémoires qu’il avait écrits sur sa propre vie.

REISMARKT, v. de Transylvanie, ch.-l. de cercle, à 27 kil. N. O. d’Hermanstadt. — Le cercle de R., dans le Pays des Saxons, ne compte guère que 20 000 h.

REITRES (de reiter, cavalier), cavalerie régulière allemande, instituée par l’emp. Maximilien I. Des corps de Reitres servaient jadis en France dans les rangs des Protestants, surtout au temps de la Ligue.

REITZ (Fréd. Wolfgang), philologue, né en 1733 à Windsheim (Franconie), m. en 1790, professa les humanités à Leipsick et devint bibliothécaire de l’université de cette ville. On lui doit d’excellentes éditions de la Poétique et de la Rhétorique d’Aristote, Leips., 1772 et 1789, d’Hérodote, 1778, de Perse, 1789, ainsi que d’utiles recherches sur la prosodie et la métrique des anciens (1791) et sur les Antiquités romaines, 1796. — Othon R., 1702-69, prof, à Middelbourg, a publié Theophili paraphrasis græca Institutionum, La Haye, 1751 ; 4 livres inédits des Basilica, et a donné un livre curieux sous le titre de Belga græcisans, 1730.

RELAND (Adrien), orientaliste, né en 1676 à Ryp (Hollande sept.), m. en 1718, fut professeur de philosophie à Harderwyck, puis de langues orientales et d’antiquités ecclésiastiques à Utrecht. Il a laissé : Palæstina ex monumentis veteribus illustrata, le meilleur ouvrage qu’on possède sur la géographie de ce pays ; Antiquitates sacræ ; De religione Mahumedica ; Enchiridion studiosi, trad. de l’arabe. — Son frère, Pierre R., avocat de Harlem, m. en 1715, a publié une révision des Fasti consulares, Utrecht, 1715.

RELIGION (Guerres de). Ce terme s’emploie particulièrement, dans l’histoire de la France, pour désigner les guerres que se firent au XVIe s. les Catholiques et les Protestants. On en distingue jusqu’à huit. La 1re, dont le massacre de Vassy fut le signal, eut lieu de 1562 à 1563 : elle comprend la prise de Rouen par les Catholiques, leur victoire à Dreux, le siège d’Orléans, l’assassinat de François de Guise devant cette ville ; elle fut terminée par la paix d’Amboise. — La 2e, 1567-68, fut provoquée par les inquiétudes qu’inspiraient aux protestants les conférences de Catherine de Médicis avec les représentants des puissances catholiques, et est marquée par la bataille de St-Denis et le traité de Lonjumeau. — La 3e, de 1569 à 1570, eut pour occasion un ordre d’arrestation lancé contre Condé et Coligny : les Catholiques furent victorieux à Jarnac et à Moncontour, les Calvinistes à La Roche-Abeille ; la paix de St-Germain mit fin aux hostilités. — La 4e, 1572-73, suivit le massacre de la St-Barthélemy : elle ne comprend que le siége de La Rochelle, défendue par le protestant Lanoue. — Dans la 5e, 1574-76, les Protestants et leurs auxiliaires allemands sont défaits à Dormans par Henri de Guise ; ils obtiennent néanmoins la paix de Beaulieu. — La 6e, 1576-77, éclata après la formation de la Ligue, et fut terminée par les trêves de Poitiers et de Bergerac. — La 7e, dite Guerre des Amoureux (V. ce mot), eut lieu en 1580 : elle n’offre d’autre événement mémorable que la prise de Cahors par Henri de Navarre ; le traité de Fleix la termina. — La 8e, dite Guerre des trois Henri, naquit à la suite du traité de Nemours, conclu par Henri III avec les Ligueurs, 1585 : c’est dans cette guerre que se placent la victoire d’Henri de Navarre sur le duc de Joyeuse à Coutras, 1587, celles d’Henri de Guise sur les auxiliaires allemands à Vimory et à Auneau, la journée des Barricades, 1588, le meurtre du duc de Guise à Blois, l’union d’Henri de Navarre et d’Henri III pour attaquer Paris, alors au pouvoir des Ligueurs, les victoires d’Henri IV à Arques et à Ivry, 1589, 1590, ainsi que les siéges de Paris et de Rouen ; elle fut terminée par la conversion d’Henri IV et la reddition de Paris, 1594, qui peu d’années après fut suivie de l’Édit de Nantes (V. ce mot). — On étend le nom de guerres de religion aux guerres de 1621 et de 1625-29, sous Louis XIII, ainsi qu’à la guerre des Cévennes, provoquée par la révocation de l’édit de Nantes (1685). Ch. Lacretelle a écrit l’Histoire des Guerres de religion (1814-16).

RELIGION (Paix de). V. PASSAU.

RELIGIONNAIRES. On nommait ainsi du temps de Louis XIV les partisans de la Religion réformée.

RELY (Jean de), docteur de Sorbonne, né à Arras en 1430, m. en 1499, fut chancelier et archidiacre de Notre-Dame, professeur de théologie, recteur de l’université, député du clergé de Paris aux États de Tours (1483), aumônier de Charles VIII, et enfin évêque d’Angers. Il rédigea en 1461 les remontrances du parlement à Louis XI pour le maintien de la Pragmatique-sanction, présenta à Charles VIII le résultat des délibérations des États en 1484, accompagna ce jeune prince dans son expédition en Italie, et fut chargé de négociations auprès du pape Alexandre VI.

REMACLE (S.), natif d’Aquitaine, porta la foi en Belgique, devint évêque de Tongres en 650, fonda en 661 le monastère de Stavelot, dans le pays de Liége, et m. en 675. On le fête le 3 sept.

REMALARD ou REGMALARD, ch.-l. de c. (Orne), sur l’Huisne, à 20 kil. S. E. de Mortagne ; 1839 hab.

REMBRANDT (Paul), un des premiers peintres de l’école hollandaise, né en 1606 ou 1608, à Leyde ou dans un moulin voisin de cette ville, m. à Amsterdam en 1674, était fils d’un brasseur de bière. Destiné à la jurisprudence, il étudia d’abord à l’Université de Leyde, mais son goût l’entraîna bientôt vers l’art. Après avoir reçu les leçons des meilleurs maîtres de Leyde, il alla en 1630 s’établir à Amsterdam où il se vit surtout recherché comme peintre de portraits et où il resta jusqu’à sa mort. Cet artiste manque de grâce, d’élégance et d’élévation, mais il compense largement ces défauts par la magie des couleurs et la vigueur de l’expression ; il excelle surtout à rendre le relief des objets : ses tableaux, qui, vus de près, sont comme raboteux, produisent de loin un effet prodigieux. Parmi ses chefs-d’œuvre, on vante surtout Tobie et sa famille, le Samaritain, les Pèlerins d’Emmaüs, la Ronde de nuit, les Deux philosophes (au Louvre). Rembrandt était aussi un habile graveur : il a une manière à lui, tout à fait originale, et qui est dans le goût de ses tableaux : c’est une vive opposition d’ombres et de lumière, et un travail de pointe sèche, qui ne s’astreint à aucune règle et ne s’occupe que de l’effet. Ses estampes sont très-recherchées. Rembrandt a formé plusieurs élèves illustres : Gérard Dow, Gerbrand Van den Eeckhout, Ferdinand Bol, Philippe de Koning, Samuel Van Hoogstraeten. La ville d’Amsterdam lui a élevé une statue en 1852. Ce grand artiste passe pour avoir été d’une avarice excessive, qui est devenue proverbiale ; on raconte même que pour tirer un plus haut prix de ses tableaux, il s’avisa un jour de se faire passer pour mort ; des recherches récentes établissent que rien n’est moins fondé que cette réputation. L’Œuvre de Rembrandt, qui se compose de 376 eaux-fortes, a été reproduit par la photographie, décrit et commenté par Ch. Blanc, 1857 et ann. suiv.

REMI, peuple de la Gaule, l’un des plus considérables de la Gaule avant l’invasion de César, était dans la Belgique 2e, à l’O. des Veromandui et des Suessiones, et avait pour villes principales Rémi ou Durocortorum (Reims), Durocatalaunum (Châlons), Laudunum (Laon). Leur territoire répond aux dép. de la Marne et de l’Aube et à la partie S. de l’Aisne.

REMI (S.), Remigius, apôtre des Francs, né vers 438 dans les env. de Laon, était évêque de Reims dès 22 ans. Il baptisa Clovis (496) et opéra de nombreuses conversions parmi les Francs. Il mourut, dit-on, à 96 ans en 533. On le fête le 1er oct. La plus anc. église de Reims lui est dédiée. Son histoire a été écrite par M. Armand Prior, 1846. I

REMI (S.), archevêque de Rouen au VIIIe s., m. en