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l’Arcadie. Son principal sommet, au S. de Sparte, a 2409m. Les Lacédémoniens célébraient sur le Taygète les mystères de Bacchus ; on précipitait dans les gouffres de cette montagne abrupte les enfants nouveau-nés que leur difformité condamnait à la mort.

TAYLOR (Jérémie), théologien et prédicateur anglican, né à Cambridge vers 1600, m. en 1667, fut nommé en 1642 chapelain du roi Charles I, vécut dans la retraite depuis la mort de ce prince jusqu’à la restauration des Stuarts, fut promu par Charles II à l’évêché de Down et appelé au conseil privé. On a de lui, outre un grand nombre de livres de controverse auj. oubliés : Discours sur la justice et la bonté de Dieu au sujet du péché originel ; le Grand modèle de Sainteté : c’est une histoire de la vie et de la mort de J.-C. ; Règles et exercices d’une vie sainte ; Doctor dubitantium, recueil de règles pour les cas de conscience. Ses Œuvres, qui forment 6 v. in-f., jouissent d’une grande autorité en Angleterre, tant pour le style que pour la rigueur de la logique.

TAYLOR (J. BROOK), mathématicien, membre de la Société royale de Londres, né en 1685 à Edmonton (Middlesex), m. en 1731, est l’inventeur du Théorème dit de Taylor, si fécond en applications. On a de lui, entre autres écrits : Methodus incrementorum directa et inversa, Londres, 1715-1717 (ouvrage dont son théorème est comme le résumé) : Nouveaux principes de perspective linéaire, 1715, et des Mémoires (dans les Trans. philos.). Il a aussi écrit sur la physique, notamment sur les attractions magnétiques.

TAYLOR (John), érudit, né à Shrewsbury en 1703, m. en 1766, fut nommé en 1732 bibliothécaire de l’Université de Cambridge, devint archidiacre de Buckingham et enfin chanoine de St-Paul à Londres. On lui doit de bonnes éditions des Orateurs attiques (Lysias, Démosthène, Eschine, etc. 1730-1757), et le Marmor Sandvicence, précieuse inscription rapportée d’Athènes par le comte de Sandwich, qu’il publia en 1743.

TAYLOR (Thomas), laborieux traducteur, né à Londres en 1758, m. en 1830, tour à tour maître d’école et commis dans une maison de banque, s’adonna aux lettres et à la philosophie tout en remplissant ses modestes fonctions, et traduisit en anglais les Œuvres complètes de Platon, 1804, 5 vol. in-4, ainsi que celles d’Aristote, 9 vol. in-4, et une partie des écrits de Plotin et de Proclus.

TAYLOR (le général Zacharie), président des États-Unis, né en 1786, m. en 1850, se fit connaître en combattant les indigènes de la Floride et des territoires de l’Ouest, eut un commandement dans la guerre contre le Mexique en 1846, remporta deux avantages à Palo-Alto et à Reseca-de-la-Palma, prit Matamoras et Monterey, et défit le dictateur Santa-Anna en personne à Buenavista (1847). Élevé à la présidence en 1849, il mourut 16 mois après. Il avait montré dans les relations internationales beaucoup de loyauté et avait improuvé hautement la tentative du général Lopez contre Cuba.

TCHAD (lac), dit aussi lac Ouangara, grand lac de la Nigritie centrale, entre le Bournou à l’O. et au S. O., le Kanem au N. et à l’E., à 275m au-dessus de la mer ; on lui donne env. 380 kil. sur 225. Il reçoit le Chari au S. et le Yéou à l’O. On y trouve quelques îles habitées. On a longtemps cru que ce lac était sans écoulement : des voyages récents ont fait découvrir une rivière de Tchadda, qui en sort et s’unit au Niger dans le Kouarra, 400 k. avant son embouchure. Ce lac a été découvert et exploré par Denham et Clapperton en 1823.

TCHADDA ou BÉNUÉ, riv. d’Afrique, affluent du Niger, découverte en 1853 par le Dr Barth. V. TCHAD.

TCHADIR-DAGH, c.-à-d. Mont. de la Tente, le Trapezos des Grecs, montagne de la Crimée, à 26 kil. S. E. de Simféropol ; 1580m.

TCHAGAING, v. de l’empire birman (Ava), sur l’Iraouaddi, vis-à-vis d’Amarapoura, fut la capitale de 1760 à 1764. Forteresse en ruine. Fabriques d’idoles pour tout l’empire ; grand entrepôt du coton.

TCHALDIR ou TCHALDERAN, plaine de l’Aderbaïdjan, au N. O. de Tauris. Sélim I y défit le Chah Ismaël en 1514.

TCHANDALAS, nom que les Hindous donnent à ceux qui sont nés d’un père soudra et d’une femme brahmane, ou d’un chattrya et d’une soudra. Ils sont regardés comme impurs : c’est parmi eux qu’on recrute les bourreaux. On croit que c’est de cette caste inférieure que sont sortis les Gypsies ou Bohémiens qui errent dans toutes les parties de l’Europe.

TCHANDRA, dieu hindou, est la Lune personnifiée : il préside aux eaux vitales, aux pluies, à la fertilité, aux herbes médicinales et donne aux mortels l’opulence et la santé.

TCHANDRA-GOUPTA, prince indien, fils d’un roi de Magada (ou Béhar) et d’une Soudra, extermina ses neuf frères, anéantit ainsi la race des Nandas, monta sur le trône, et fonda une nouvelle dynastie. — On reconnaît dans le nom de Sandracottus des traces du nom de Tchandra-Goupta.

TCHANG-TCHÉOU, v. de Chine, ch.-l. du dép., dans la prov. de Kiang-sou, sur plusieurs canaux, à 130 kil. S. E. de Nan-king ; env. 200 000 h. Ville sainte, remplie de temples. Centre du commerce de la soie. Prise et saccagée par les Taëpings en 1860.

TCHÉ-KIANG, prov. de Chine, sur la mer Jaune à l’E., entre celles de Kiang-nan et Kiang-sou au N., de Fou-kian au S. et d’An-hoéï à l’O., tire son nom du fleuve Tché-kiang, qui l’arrose ; 450 kil. sur 350 ; 26 000 000 hab. ; ch.-l., Hang-tchéou. Sol très-fertile (riz, blé, thé, coton, lotos, plantes médicinales, vin, mûrier nain, arbre à suif, camphrier) ; vers à soie innombrables ; étoffes de soie et d’or. C’est, dit-on, de cette province qu’ont été importés en Europe les poissons cyprins.

TCHELAM, ville de l’Inde. V. SALEM.

TCHENNAR, Acesines, riv. de l’Hindoustan, sort de l’Himalaya dans la prov. de Lahore, traverse le Lahore, le Moultan, reçoit le Djélem, le Ravei, le Beyah et se jette dans le Sind.

TCHÈQUES, nom que les habitants slaves de la Bohême portent dans leur langue. Les Tchèques abandonnèrent à la fin du Ve s. la vallée supérieure de la Vistule, et vinrent s’établir dans la Bohême. À partir du IXe s. leur nom fut étendu à toutes les autres tribus slaves du même pays. Ces Slaves sont plus nombreux en Bohême que les Allemands, et leur race, y est plus ancienne. Bien que distinct du polonais, du russe, du serbe, leur idiome appartient comme ceux-ci à la famille des langues slaves.

TCHEREMISSES, peuple de la famille finnoise, habite, dans la Russie d’Europe, les gouvts de Viatka, Perm, Kazan, Simbirsk, Orenbourg. Ils sont blonds ou roux, peu robustes, et en grande partie idolâtres. L’agriculture et l’éducation des abeilles forment leur principale occupation. On en compte env. 200 000.

TCHERKASK, nom de 2 villes de la Russie d’Europe (Cosaques du Don) : le Vieux-Tcherkask, à 55 k. N. E. d’Azov, sur le Don ; 1500 hab. ; — le Nouv-Tcherkask, ch.-l. de la province, à 22 kil. N. de Vieux-Tcherkask ; 12 000 hab. Évêché, gymnase, arsenal ; foires importantes. Fondée en 1806 par l’hetman Platov, mais encore mal peuplée.

TCHERKESSES, vrai nom des Circassiens.

TCHERNAIA (la), riv. de Crimée, prend sa source au S., près de Baïdar, coule du S. au N. O., et se jette dans la baie de Sébastopol. Les Russes furent défaits sur ses bords, près du pont de Traktir, le 16 août 1855, par l’armée franco-sarde.

TCHERNIGOV, TCHERNOWITZ. V. CZERNIGOV, CZERNOVICZ.

TCHESMÉ, Cyssus, v. de la Turquie d’Asie (Anatolie), vis à vis de l’île de Chio, au fond d’une baie spacieuse, à 65 kil. N. O. de Smyrne ; 6000 h. Port vaste, citadelle. L’amiral russe Alexis Orlof et l’Anglais Elphinstone y brûlèrent la flotte turque en 1770.

TCHIKOTA (île), la plus grande des îles Kouriles, au S. d’Itiroup, a 140 k. sur 50, et est assez peuplée.