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Guadarrama, l'Alberche, le Tiétar, l'Alagon en Espagne ; l'Elja, le Ponsul, le Zezer, en Portugal. Bords arides, vantés à tort. Le fleuve roule un peu d'or. — L'entrée du Tage fut forcée en 1831 par l'am. Roussin.

TAGE, Tagos, nom que portaient les chefs de cités et de fédérations dans l'ancienne Thessalie.

TAGÈS, génie étrusque, le plus grand des devins, sortit un jour d'une motte de terre, sous la charrue d'un laboureur, aux environs de Tarquinies. Sa taille était celle d'un nain, mais dès sa naissance il fit entendre des paroles d'une profonde sagesse : c'est lui qui enseigna aux Étrusques la divination et la science des aruspices. On lui attribuait des livres prophétiques.

TAGINE, auj. Lentagio, petite ville du Picenum, sur la Métaure, où Narsès gagna sur Totila en 552 la bataille dite aussi bat. de Busta Gallorum.

TAGLIACOZZI (Gasp.), chirurgien de Bologne, 1546-99, enseigna l'anatomie à l'Université de sa ville natale. On lui doit l'ouvrage le plus complet sur l'art de remettre certaines parties du corps : De curtorurn chirurgia per insitionem, Venise, 1597, in-f., réimprimé sous le titre de Chirurgia nova de narium, aurium, labiorumque defectu, Francfort, 1598. Il pratiqua lui-même avec succès la rhinoplastie.

TAGLIACOZZO, v. de l'Italie mérid. (Abruzze Ult. 2e), à 17 kil. O. d'Alba; 3000 hab. Beau palais. — Fondée au Ve s. par les Ostrogoths. Charles I d'Anjou y remporta en 1268 sur Conradin, roi de Sicile, une victoire décisive.

TAGLIAMENTO, Tilavemptus, riv. de l'Italie septentr., sort du mont Mauro, dans les Alpes Juliennes, coule dans la prov. d'Udine au S., baigne Spilimbergo, Mendrisio, Latisana, et tombe dans le golfe de Venise, à 15 kil. S. de Marano, après un cours de 180 kil. Bonaparte le franchit en 1797; Masséna battit les Autrichiens sur ses bords en 1805. — Le Tagliamento a donné son nom à un dép. du roy. français d'Italie, situé entre ceux du Passeriano, de la Piave, du Bacchiglione, de l'Adriatique, et le Tyrol; il fut formé en 1806 du territoire de Trévise et d'une partie du Frioul vénitien; ch.-l. Trévise. Il revint à l'Autriche en 1814.

TAGUIN, cours d'eau de l'Algérie, sort du Djebel-Amour, traverse le petit désert, coulant du S. au N., et s'unit au Chélif. — AIN-TAGUIN, c.-à-d. Source de Taguin, lieu du petit désert, situé dans la prov. d'Alger, à la source du Taguin, à 800 kil. S. d'Alger. Le duc d'Aumale y surprit et dispersa, le 16 mai 1843, la Smalah d'Abd-el-Kader.

TAHER (Al-Khouzai-Ben-Hocein-Ben-Masar), général arabe, tige des Tahérides, avait servi le calife Haroun-al-Raschid. Il fit périr Amyn, successeur de ce calife, et assura le trône à Al-Mamoun, frère de ce prince (813) ; il reçut à titre de récompense le gouvernement du Khoraçan, mais il ne tarda pas à s'y rendre indépendant, il mourut empoisonné, en 822. Ses successeurs, connus sous le nom de Tahérides, possédèrent le Khoraçan jusqu'en 872.

TAHÉRIDES. V. TAHER et MOMAMMED-BEN-TAHER.

TAIKO-SAMA, 1er souverain séculier du Japon, avait été esclave; il devint ensuite favori et lieutenant d'un général qui s'était rendu maître de quelques provinces; il lui succéda en 1583. En 1585 il réduisit le Daïri à la souveraineté spirituelle et le tint enfermé dans un palais magnifique, sous prétexte de rendre sa personne plus sacrée. On a depuis nommé Taikoun le souverain temporel, qu'on appelle aussi Koubo. C'est Taiko-Sama qui le premier persécuta les Chrétiens au Japon.

TAIKOUN ou TAIGOUN. V. TAIKO-SAMA.

TAILHIÉ (l'abbé), né vers 1700 à Villeneuve-d'Agen, m. vers 1778, fut élève de Rollin, et rédigea, entre autres ouvrages, un Abrégé de l'Histoire ancienne de son maître, 1744, 5 vol., et un Abrégé de l'Histoire romaine du même, 1755, ouvrages qui eurent du succès. On lui doit en outre une Histoire delouis XII, 1755, et un Abrégé chronologique de l’histoire de la Société de Jésus, 1759.

TAILLE, anc. impôt payé par les seuls roturiers. V. TAILLE dans notre Dict. univ. des Sciences.

TAILLEBOURG, bg du dép. de la Charente-Inf., sur la r. dr. de la Charente, à 15 kil. S. O. de St-Jean-d'Angély, 1200 hab. S. Louis y battit les Anglais et Hugues de la Marche en 1242.

TAIN, ch.-l. de c. (Drôme), sur le Rhône, vis-a-vis de Tournon, au pied du coteau de l'Ermitage, à 18 k. N. de Valence ; 2782 hab. Beau pont en chaînes de fer entre Tain et Tournon, le 1er de ce genre qui ait été construit en France (1815). Aux env., vignobles de l'Ermitage et de Côte-Rôtie ; truffes; granit gris (le plus beau de France).

TAIN, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de Ross, à l'embouch. du Tain, à 510 k. N. d’Édimbourg; 2800 h.

TAÏPINGS. V. TAEPINGS.

TAITI ou OTAÏTI, la Sagittaria de Quiros, la Nouv.-Cythère de Bougainville, la plus grande des îles de la Société, par 152° long. O. et 17° 29' lat. S., est formée de deux presqu'îles ayant l'une 136 k.de tour, l'autre 47 ; env. 10 000 h. ; ch.-l., Papéiti. Bonnes rades, notamment à Papéiti ; montagnes boisées au centre : l'Orohéna a 2237m de haut. Climat délicieux, sol très-fertile (coco, pisangs, poivre, canne à sucre, arbre à pain, bois de construction); volaille, gibier, poissons et espèces marines en abondance; belle nacre. Commerce en progrès. Cette île semble être une production volcanique : elle est entourée de récifs de corail. L'espèce humaine y est fort belle, mais de couleur olive. — Visitée dès 1606 par Quiros, revue ensuite par Wallis (1767), Bougainville (1768), et Cook (1768 et 1776), au temps où elle obéissait à la reine Obéréa, cette île a longtemps été le lieu de la Polynésie le plus fréquenté par les Européens : les habitudes voluptueuses des indigènes l'avaient rendue fameuse. Des missionnaires anglicans, en s'y établissant (1815), ont donné à l'île un autre aspect, et fait adopter à presque toute la population le vêtement, la religion, et les manières des Européens. Vers 1822, l'Angleterre voulut imposer à Taïti son pavillon et y placer une garnison anglaise, mais cette offre fut déclinée. En 1842, l'île accepta la protectorat de la France : l'amiral Dupetit-Thouars voulut y substituer, en 1843 l'occupation complète, mais il fut désavoué. Cependant notre autorité s'y est établie depuis : cette île est auj. le ch.-l. de nos établissements dans l’Océanie. V. POMARÉ.

TAI-TSOU, empereur chinois, chassa les Mongols de la Chine en 1368 et fonda la dynastie indigène des Mings, qui régna jusqu'en 1644.

TAKOU, fort chinois, situé à l'embouch. du Pey-Ho, sur la r. dr., fut emporté d'assaut le 21 août 1860 par l'armée anglo-française.

TAKROUR, nom du Soudan chez les indigènes.

TALANTI ou ATALANTI, Oponte, v. de l'État de Grèce (Hellade orient.), ch.-l, de l'éparchie de Locride, sur le canal de Talanti, qui la sépare de Négrepont, à 100 k. N. N. O. d'Athènes; 6000 h,. Évêché.

TALAPOINS, nom que portent le prêtres de Bouddha dans le pays de Siam, dans le Pégou et le Laos.

TALASUIS. V. THALASIUS.

TALAVERA DE LA REYNA, Elbora, Talabrica, v. d'Espagne (Tolède), sur la r. dr. du Tage, à 65 k. O. de Tolède; 6000 hab. Murs en ruine; fabriques de soieries. — Ville ancienne ; conquise sur les Maures en 1082. Elle fut longtemps l'apanage des reines d'Espagne (d'où son nom de la Reyna) ; elle fut cédée par Jeanne, épouse de Henri II, aux archevêques de Tolède. Les Français la prirent en 1808, y furent défaits par les Anglo-Espagnols en 1809, et l'occupèrent de nouveau en 1823. Patrie du Jésuite Mariana. — A 59 kil. S. E. se trouva Talavera-la-Vieja (jadis Evandria); 500 hab. Ruines romaines.

TALBERT (Fr. Xavier), grand vicaire de Lescar, né à Besançon en 1728, m. en 1803, eut de la réputation comme prédicateur, émigra et mourut à Lemberg. Il avait traité, concurremment avec J. J. Rousseau, la question proposée par l'Académie de