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n'avait pas été heureuse pour lui. Il donna en 1819 Olympie, opéra sur lequel il comptait beaucoup, mais qui fut froidement reçu. Mécontent alors de la France, il la quitta en 1820 pour aller occuper la place de directeur de l'Opéra de Berlin que lui offrait le roi de Prusse. Il fit représenter sur ce théâtre, entre autres ouvrages nouveaux, Agnès de Hohenstaufen (1837), qui offre de grandes beautés. Après la mort de son protecteur Frédéric-Guillaume, il revint en 1842 se fixer à Paris, où il avait été élu à l'unanimité membre de l'Institut dès 1839. Il passa ses dernières années dans son pays natal et dota la ville d'Iési d'établissements utiles (hospice, mont-de-piété, écoles). La musique de Spontini, éminemment expressive, formait une heureuse transition entre le système purement déclamé de Gluck et le système plus musical des compositeurs modernes : elle donna beaucoup plus d'importance à l'accompagnement et sous ce rapport fit révolution dans l'orchestration. Raoul-Rochette a prononcé son Éloge à l'Académie des beaux-arts.

SPORADES (les), c.-à-d. dispersées, groupe d'îles de l'Archipel, à l'E. des Cyclades et le long de la côte S. O. de l'Asie-Mineure, entre Samos au N. et Rhodes au S., tirent leur nom de ce qu'elles sont disséminées sans ordre, par opposition aux Cyclades, qui sont rangées en cercle autour de Délos. On y remarquait Icarie, Pathmos, Léros, Calymne, Cos, Carpathos, Nisyros, Télos. Ces îles, florissantes dans l'antiquité, furent ravagées par les Sarrasins, puis par les Turcs qui les possèdent auj. Elles sont comprises dans le pachalik des Iles. — Dans le roy. actuel de Grèce, on a donné le nom de Sporades occidentales aux îles d'Hydra, Spetzia, Poros, Égine, Colouri, etc., qui sont disséminées sur les côtes de la Morée et de la Grèce.

SPRAT (Thomas), prélat anglais, 1636-1713, fut successivement chapelain du duc de Buckingham, du roi Charles I, puis évêque de Rochester, et montra de l'attachement aux Stuarts, même sous Cromwell. Il est un des fondateurs de la Société royale de Londres. On a de lui : Histoire de la Société royale de Londres, 1667 (trad. en fr., Genève, 1669); Vie de Cowley (en tête de l'édition de 1688 de cet auteur) ; Hist. de la conspiration de Rye-House, 1684.

SPRÉE (la), riv. d'Allemagne, naît dans le roy. de Saxe (en Lusace), puis entre en Prusse, arrose Berlin et tombe dans le Havel à Spandau; cours 300 kil. Un canal la fait communiquer avec l'Elbe et l'Oder.

SPRENGEL (Matth. Chrétien), historien, né à Rostock en 1746, m. en 1803, professa la philosophie à l'Université de Gœttingue, puis l'histoire à celle de Halle. Il a laissé entre autres ouvrages : Histoire des principales découvertes géographiques jusqu'à celle du Japon en 1542, Halle, 1783; Hist. des révolutions des Indes de 1756 à 1783, ibid., 1788; Hist des Mahrattes, 1785; Manuel de la statistique des principaux États de l'Europe, 1793; Géographie des Indes orientales, 1802, tous ouvrages estimes.

SPRENGEL (KURT), savant médecin, né en 1766 à Voldekow, près d'Anklam, en Prusse, m. en 1833, fut dès 1789 professeur à l'Université de Halle, y occupa la chaire de botanique à partir de 1797, et fut nommé en 1825 associé de l'Académie des sciences. Ses principaux écrits sont un Essai d'une Histoire pragmatique de la médecine, Halle, 1792-1803 (trad. par Jourdan) : c'est le meilleur ouvrage de ce genre; et l’Hist. de la Botanique, 1817-18.

SPRINGFIELD, v. des États-Unis (Massachussets), sur le Connecticut, à 180 k. à l'O. de Boston ; 20 000 h. Chemin de fer; arsenal, fabriques d'armes. En face est West-Springfield. — Ville de l'Illinois, capit. de l’État dep. 1840, est située au centre, près du Sangamon, à l'intersection des chemins de fer du Mississipi et de Chicago; 7000 h. Fondée en 1822. — Vge du Missouri, à 150 kil. S. O. de Jefferson ; 1500 h. Les Fédéraux y furent défaits en 1861 par les Confédérés.

SPURINNA (Vestritius), général et poëte latin, né vers l'an 23 de J.-C., prit parti pour Othon contre Vitellius, soutint dans Plaisance un siége contre Cécina, lieutenant de Vitellius, occupa les plus hauts emplois sous Vespasien et vécut jusque sous Domitien. Il reste de lui quelques poésies : Adieux aux honneurs, Éloge de la médiocrité, Sur la force d'âme, etc., qui se trouvent dans les recueils de fragments. Ils ont été publiés séparément par M. Axtius, Francfort-sur-le-Mein, 1840, et trad. dans la collect. Panckoucke par Cabaret-Dupaty.

SPURIUS, pour impurus, enfant naturel, prénom commun à plusieurs Romains. V. le nom qui le suit.

SPURZHEIM (Gaspard), physiologiste, ne en 1766 à Longueil, près de Trêves, m. en 1833, s'attacha de bonne heure au Dr Gall, fut le plus fervent propagateur de sa doctrine, parcourut pour la répandre l'Allemagne, la France, l'Angleterre, les États-Unis, et mourut du typhus à Boston. Il avait concouru au grand ouvrage de Gall (l’Anatomie du cerveau); il publia lui-même des traités sur la Folie (1817); sur les Principes de l'éducation (1821) ; sur la Nature morale et intellectuelle de l'homme (1832). Il fit subir au système de Gall quelques modifications, soit en y ajoutant des facultés nouvelles, soit en assignant une autre place aux facultés déjà admises. C'est lui qui a donne à ce système le nom de Phrénologie.

SQUARCIONE (Franç.), peintre de l’École Vénitienne, né à Padoue en 1394, m. en 1474, parcourut l'Italie et la Grèce, dessinant tout ce qu'il rencontrait de remarquable, forma à son retour une riche collection de statues et de bas-reliefs de l'antiquité, et compta un grand nombre d'élèves, dont le plus illustre est Mantegna. Son chef-d'œuvre est un S. Jérôme (dans la galerie des comtes de Lazara).

SQUILLACE, Scylaceum, v. d'Italie, anc. principauté (Calabre Ult. 2e), à 8 kil. O. du golfe de Squillace, à 24 kil. S. O. de Catanzaro; 4000 hab. Évêché, belle cathédrale. Aux env. est une riche mine de plombagine. Squillace fut détruite en partie par un tremblement de terre en 1783. V. SCYLACEUM.

SQUILLACE (BORGIA, prince de). V. BORGIA.

SRI, un des noms de Lackmi, femme de Vichnou. — Ce mot s'emploie adjectivement devant les noms de personnes sacrées, Sri-Krichna, Sri-Ranga, etc.

STAAL (Mlle CORMES DE LAUNAY, baronne de), née à Paris vers 1684, m. en 1750, était fille d'un peintre français mort en Angleterre. Elle reçut une éducation brillante dans un couvent de Rouen, eut pour protectrice la duchesse de La Ferté, qui la plaça comme femme de chambre près de la duchesse du Maine, gagna bientôt la confiance de cette princesse, et fut l'âme des fêtes de Sceaux. Elle joua un rôle très-actif dans la conspiration de Cellamare et fut par suite mise à la Bastille ; après sa sortie de prison, elle rentra auprès de la duchesse, qui ne la paya que d'ingratitude. Ayant épousé le baron de Staal, vieil officier suisse à qui le duc du Maine avait donné une compagnie dans ses gardes avec le titre de maréchal de camp, elle vit son sort s'améliorer, et jouit dès lors de toutes les prérogatives des dames attachées à la princesse. Outre des Lettres, elle a laissé des Mémoires de sa vie, très-spirituels et très-curieux, Paris, 1755 et 1821 (réimprimés en 1846 par Barrière).

STABIES, Stabiæ, auj. Castel-a-Mare di Stabia, v. de Campanie, sur le golfe de Naples, au S. du Vésuve, entre Pompéies et Surrentum, fut engloutie par l'éruption du Vésuve en 79. On en a retrouvé les restes dans le siècle dernier.

STABROEK (Guyane anglaise). V. GEORGETOWN.

STACE, P. Papinius Statius, poëte latin, né à Naples l'an 61 de J.-C., m. en 96, avait pour père un homme qui lui-même était distingué comme poëte et comme orateur et qui fut précepteur de Domitien. Il remporta plusieurs couronnes aux fêtes lustrales de Naples et dans d'autres solennités, jouit d'une immense réputation de son vivant, fit de ses poésies des lectures publiques qui furent très-suivies et reçut les bienfaits de Domitien, qu'en revanche il a trop loué. On a de lui : la Thébaïde, poëme épique en 12