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REBEC, Robecco en ital., bourg du Milanais, sur la r. dr. de l'Oglio, à 10 k. N. de Crémone. Bayard y éprouva un échec et y périt en 1524.

RÉBECCA, fille de Bathuel et femme d'Isaac, fut mère d'Ésaü et de Jacob. Elle aida Jacob à surprendre la bénédiction d'Isaac au préjudice de son frère.

REBER (J. G.), l’Oberkamft des Vosges, né à Mulhouse en 1731, m. en 1816, importa à Ste-Marie-aux-Mines l'industrie du coton et y fonda en 1753 un établissement dans lequel il se livra à la fois à la filature et au tissage de cette matière ainsi qu'à la teinture des étoffes, et qui devint bientôt un des plus importants de l'Europe.

REBOUL (Jean), poëte français, né à Nîmes en 1796, m. en 1864, était simple boulanger, et s'est fait un nom par des Poésies, dont le premier et le meilleur recueil parut en 1836. On y remarque l’Ange et l'Enfant.

REBOULET (Simon), né à Avignon en 1687, m. en 1752, se fit d'abord Jésuite, puis avocat. Il est auteur d'une Histoire de la Congrégation des Filles de l'enfance de Jésus (1734), qui donna lieu à des poursuites, et rédigea les Mémoires du chevalier de Forbin, d'après les papiers de cet illustre marin.

REBUFFE ou REBUFFI, nom de deux jurisconsultes français. Jacques R., né à Montpellier vers 1450, m. en 1528, a laissé des Commentaires sur le Code de Justinien. — Pierre R., né en 1487, m. en 1557, publia des ouvrages qui firent autorité : Explication des Pandectes (lat.) ; Commentaire sur le titre du Digeste de Verborum significatione, etc. Ses Œuvres forment 5 vol. in-fol., Lyon, 1586.

RÉCAMIER (Julie BERNARD, dame), femme célèbre, née à Lyon en 1777, morte à Paris en 1849, était fille d'un employé supérieur des postes, qui fut destitué sous le Consulat comme suspect de connivence avec les royalistes. Mariée à un riche banquier de Paris, M. Récamier, elle ouvrit un salon qui devint bientôt le rendez-vous d'une société choisie, mais qui ne tarda pas à exciter les ombrages du pouvoir. Éloignée de Paris par la police impériale à cause de ses relations avec Mme de Staël, alors exilée, elle séjourna quelque temps à Lyon, où elle se lia avec Camille Jordan et Ballanche, puis visita l'Italie, et ne put revoir la France qu'après la chute de l'Empire. Éprouvée par de grands revers de fortune, elle alla s'ensevelir en 1819 à l'Abbaye-aux-Bois (rue de Sèvres). Elle n'en fut pas moins recherchée du monde qu'elle fuyait, et vit sa retraite fréquentée par toutes les célébrités de l'époque : Chateaubriand, l'un des plus assidus, resta jusqu'à la mort son ami le plus intime. D'une beauté incomparable, qu'elle eut le privilège de conserver fort tard, et à laquelle se joignaient tous les dons de l'esprit et du cœur, Mme Récamier fut entourée d'adorateurs; mais, se contentant de plaire, elle sut se préserver de toute faiblesse. Elle avait rédigé d'intéressants mémoires, mais en mourant elle ordonna de les détruire. Elle a laissé un grand nombre de lettres, dont une partie a été publ. en 1859 par Mme Ch. Lenormant, sa nièce, sous le titre de Souvenirs et Correspondance de Mme Récamier. Gérard a peint son portrait en pied. L'Académie de Lyon a mis au concours son Éloge : le prix a été remporté, par M. Rondelet (1851).

RÉCAMIER (Joseph), médecin, né en 1774, près de Belley (Ain), mort en 1852, fut longtemps médecin de l'Hôtel-Dieu de Paris, professeur à la Faculté de médecine et au Collége de France. Fécond en ressources, il obtint souvent par une médication hardie des cures inespérées. On a de lui des Recherches sur le traitement du cancer (1829) et du choléra-morbus (1832). Le docteur Dubois (d'Amiens) a prononcé son Éloge à l'Académie de Médecine.

RECANATI, Recinatum, v. murée du roy. d'Italie (Macerata), près de l'Adriatique, à 14 k. N. E. de Macerata; 8000 hab. Anc. évêché, érigé en 1240, et réuni à celui de Lorette au XVIe s.

RÉCARÈDE I, le Catholique, roi des Visigoths d'Espagne (586-601), fils de Leovigilde, embrassa ouvertement le Catholicisme, convertit ses sujets (587) et fit anathématiser l'Arianisme au IIIe concile de Tolède (589). Il repoussa le roi burgonde Gontran, qui avait envahi ses États, et déploya autant de bonté envers ses sujets que de ferveur pour l'Église. Il fut le premier qui se fit couronner solennellement. Il résidait à Tolède, qu'il déclara ville royale. — R. II, roi visigoth, fils et successeur de Sisebut (620), ne régna que quelques mois.

RECEY-SUR-OURCE, ch.-l. de c. (Côte-d'Or), sur l'Ource, à 25 k. S. E. de Châtillon; 981 h. Tonneaux.

RÉCHABITES, secte juive fondée, sous le règne de Jéhu, par Jonadab, fils de Réchab. V. JONADAB.

RECHICOURT-LE-CHATEAU, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle), à 18 kil. S. O. de Sarrebourg; 950 h. On y voit un château qui donna naissance au bourg, et qui peut être du VIIIe s. Après avoir appartenu à différents maîtres, Rechicourt devint fief d'Empire. Il fut réuni à la France avec la Lorraine.

RECHT, grande v. de Perse, ch.-l. du Ghilan, près de la mer Caspienne, à 10 kil. de la baie d'Inzéli et à 230 k. N. E. de Téhéran; 60 000 h. Manufactures de soie. Redit est un des principaux entrepôts de la mer Caspienne; elle commerce surtout avec Astracan. Il y fut signé en 1732 un traité de paix entre la Perse et la Russie.

RECIFE. V. PERNAMBOUC.

RÉCOLLETS, Recollecti (c.-à-d. recueillis), religieux réformés de l'ordre de S. François, s'établirent d'abord en Espagne (1484), puis en Italie, furent introduits en France, à Nevers, en 1592, et à Paris en 1603. Ils fournissaient des missionnaires pour les Indes, et des aumôniers pour les régiments.

RECTEUR, chef d'Académie ou d'Université. V. cet art. dans notre Dict. univ. des Sciences.

RÉDEMPTION (Ordre de la). V. MATHURINS et TRINITAIRES.

RÉDEMPTORISTES. V. LIGUORI.

REDI (Franç.), naturaliste, l'un des plus grands observateurs de l'Italie, né à Arezzo en 1626, mort en 1698, s'établit de bonne heure à Florence, y devint médecin des ducs de Toscane Ferdinand II et Cosme III, et cultiva à la fois les sciences et les lettres. Il est connu surtout par ses Expériences sur la génération des insectes (Florence, 1668, en italien, trad. en latin, Amst., 1688) : il y prouva qu'aucune espèce n'est engendrée par la pourriture, comme le croyaient les anciens; il fit aussi d'intéressantes remarques sur la vipère, sur les vers intestinaux, etc. On a de lui des poésies estimées, et même des recherches grammaticales. Ses Œuvres complètes forment 6 vol., Venise, 1712, et Naples, 1742.

RÉDIFS, c.-à-d. réserve, nom donné par les Turcs aux soldats qui après 6 ans de service sont incorporés dans la réserve. Ils forment la garde urbaine.

REDNITZ (la), Radantia, riv. de Bavière, naît à 7 k. N.O. de Pappenheim, reçoit le Roth à droite et la Rézat à gauche, puis s'unit à la Pegnitz, prend alors le nom de Regnitz et se jette dans le Mein après un cours de 100 k. Charlemagne avait voulu réunir la Rednitz à l'Altmuhl, affluent du Danube, afin de faire ainsi communiquer le Rhin et le Danube : ce beau projet a été récemment exécuté.

REDON, Roto, ch.-l. d'arr. (Ille-et-Vilaine), à 65 kil. S. O. de Rennes, sur la r. dr. de la Vilaine, au pied de la mont. de Beaumont; 5943 h. Port abordable à l'aide de la marée; grand bassin, canal. Trib. de 1re inst., collége. Entrepôt de sel, construction de navires, commerce de bois, de châtaignes, d'ardoises. Anc. abbaye de Bénédictins, fondée en 818.

REDONES, peuple de la Gaule (Lyonnaise 3e), à l'O. des Diablintes, des Arvii et des Andecavi ; ch.-l. Condate ou Redones (auj. Rennes).

REDOUTÉ (Joseph), peintre de fleurs, né en 1759, à St-Hubert (Pays de Liége), m. à Paris en 1840, vint de bonne heure s'établir en France (1784), s'y